Loi 21; faussement laïque

"Si Dieu est pour nous..."

Loi 21: prétention laïque abusive

Tribune libre

Depuis l’avènement de la loi 21 (2019) dite «Loi de la laïcité du Québec», le gouvernement de François Legault a profité du moment d’apaisement des citoyens contre l’Islam pour décrocher finalement ce crucifix bien en vue de l’Assemblée nationale. Il était temps : c’était le temps!



La Charte des droits de la personne du Québec écrite en 1975 avait préparé le peuple à son émancipation officielle de la religion catholique, mais nos élus tardaient de passer à l’acte. Là, un basculement des valeurs avait opéré une ponction majeure dans l’esprit des enfants de la Révolution tranquille : le pouvoir de l’État n’était plus un pouvoir divin.



Mais, craintif de la réaction de certaines factions plus religieuses dans les régions de la «Belle province», le gouvernement Legault, laxiste, laissa les municipalités décider de garder (ou non) leurs signes religieux ostentatoires bien accrochés aux murs des salles de conseil municipal.



C’est ainsi qu’à Trois-Rivières, nous pouvons toujours admirer au-dessus du maire une oeuvre sur laquelle est écrit en langue latine : «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» De plus, accroché au mur arrière de l’agora du peuple trifluvien, un crucifix rappelle discrètement le fils de Dieu abandonné.



La loi 21 n’est pas l’ombre d’une réelle laïcité de l’État du Québec; plutôt une loi contre le port de signes religieux par les employés de l’état dans l’exercice de leur fonction respective avec des exceptions à la règle!



Certains la disent inachevée, d’autres la trouvent anticonstitutionnelle, d’autres encore, anti-religions, etc. Elle est pour le moins une loi qui ne rassemble pas les citoyens : elle n’aura été qu’une occasion électoraliste du parti politique de François Legault et une monumentale occasion ratée pour une vraie laïcité du Québec.



Au moment où l’on découvre encore des manquements graves de l’Église catholique auprès de la jeunesse autant ici à Trois-Rivières qu’à la nouvelle assignation de Mgr Pierre-Olivier Tremblay au diocèse de Hearst au nord de l’Ontario, nos élus subventionnent généreusement le tourisme religieux catholique, tout en affichant de manière ostentatoire la croyance en Dieu tout puissant dans notre salle municipale; pire, comme partout au Québec, nous permettons d’importantes gratuités foncières à toutes les sectes et religions de ce monde.



Parlez-moi d’une loi de la laïcité du Québec qui présume que la simple vue d’un signe ostentatoire religieux devant des petits enfants leur enseignerait une foi quelconque! Un signe religieux ostentatoire n’a jamais endoctriné personne : seules, les belles paroles enjôleuses et les mains fuyantes de certains croyants ont créé l’enfer dont bien des jeunes ont souffert toute leur vie.


Nous avons tous droit à notre liberté de conscience : aucune ne doit recevoir l’aval des élus ni faire l’objet d’une promotion quelconque dans nos salles publiques. C’est plutôt la maxime de Lord Acton qui devrait être affiché bien en vue dans toutes nos institutions dites démocratiques : «Le pouvoir tend à corrompre; le pouvoir absolu corrompt absolument».



Quand donc nos élus du Québec finiront-ils par achever l’oeuvre de notre charte constitutionnelle québécoise et décrocheront-ils finalement les signes religieux catholiques (ou autres) des murs de nos enceintes démocratiques?



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