Il suffit de partir quelque temps pour apprécier l’immobilité générale, la constance locale, la prévisibilité provinciale.
Les routes, habituels cadeaux printemps, réapparaissent lézardées, crevassées, plus trouées qu’à l’automne. Rues, boulevards, la déglingue partout... Jusqu'aux autoroutes, toujours plus fissurées, plus grêlées de nids-de-poule, plus ondulées qu'une tôle, plus creusées d’ornières, tristes indications du niveau de vie d’une société distincte...
Dans leurs magnifiques camions immaculés, blanc et bleu comme des cumulo-nimbus, le Club social du ministère des Transports distribue les cônes orange en attendant la Ligue du vieux poêle de la sous-traitance et les francs-maçons de la commission Charbonneau... Certains avalent des mouches ou fixent leur téléphone pendant que d'autres mordent dans le Ti-Matin du monde en brûlant du super à 1,56 $/litre...
Les aéroports sont à l’avenant, parmis les meilleurs de leur catégorie, dit-on... Haut lieu de l’errance d’une faune nombreuse en uniforme, parfois désoeuvrée, allant par ici, par là, en haut, en bas, aller-retour vers nulle part, à vélo parfois, ron-ron-petit-patapon, espadrilles et pantalons, se mouvant au rythme du cliquetis d’une masse de clefs destinées aux sorties de secours... Ils sont combien là, pour une valise : six, non huit!
Ces scènes obligent parfois cette question de Geogre Gobel: N'as-tu pas l'impression d'être une paire de souliers bruns dans un monde en toxédo?
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Le spectacle politico-médiatique est lui aussi inchangé: le débat sur l’islam ostentatoire achève de nous abrutir...
C'est d'autant plus inquiétant que la tradition voulait que l’on fasse de la politique contre Ottawa. Aujourd’hui, on fait de la politique contre les Québécois. C'est Trudeau, le petit renne au nez rouge qui en profite...
Les forces soi-disant progressistes, toujours les mêmes, celles qui barbouillent les vitrines des sociétés d’État, qui accusent les Québécois de racisme et qui parlent par la bouche de députés en T-shirt, celles-là ne font que donner des coups de boutoir dans les flancs du Québec.
Le fascisme post-moderne ourdit ses complots contre la majorité historique, les francophones de souche, ceux qu’on n’ose plus nommer de crainte d’être condamné au tribunal diversitaire.
Peu leur importe que le Québec soit indéniablement fragile, minuscule oasis dans l’océan multiculturaliste anglosaxon, agrippé à sa terre comme un naufragé. Peu importe qu'il soit aussi une société généreuse et parmi les plus égalitaires au monde...
Cherchez ailleurs des gens plus accueillants, plus chaleureux, plus facilement conquis...
Cherchez autour de la Méditerranée, tiens, une société aussi souriante que la nôtre. Les musulmans sont tellement épris de démocratie qu’ils filent vers l'Occident pour transmettre la bonne parole...
Ici, ça fait des années qu’un noir, un juif ou un musulman a été élu député, ministre, maire, commissaire, ou président du comité de parents... Manon Massé ministre en Algérie? Bien oui, toué chose! Catherine Dorion tête nue à Barbès, à Molenbeek? À ses risques et périls!
Alors à quoi ça rime toutes ces accusations, ces récriminations visant la majorité la plus docile au monde. Elle aurait été esclavagiste!
De toute évidence, on veut la soumettre au multiculturalisme canadien chéri par Trudeau Fils, le saltimbanque du Canada.
La gauche, intrinsèquement fédéraliste, sa parole souverainiste n'est qu'une parade électoraliste. Ça fait longtemps que ses véritables patrons ne veulent rien savoir de la différence québécoise. Fini tout ça, les peuples fondateurs, la société distincte, le pays la Belle province sera un territoire conquis comme les autres, qu’elle le veuille ou non.
Les clowns de Québec solidaire ne dupent personne, sauf les imbéciles et les amnésiques. Idem pour les syndicats, surtout ceux de l’enseignement, qui s'obligent à l’islamo-gauchisme pour faciliter le maraudage... On voit et on entend clairement leurs leaders afficher leur parti-pris islamophile dans l’actuel débat sur la loi 21.
Cette loi, étrangement, provoque des dérapages scandaleux. Des dérapages mystérieusement pardonnés par les gendarmes de la bien-pensance...
Personne ne dira mot quand Eva Torrès, militante tombée du ciel et ex candidate de QS dans Mont-Royal, écrira sur Twitter après le massacre de Christchurch : «Continuer de stigmatiser les musulmanes en véhiculant des propos islamophobes et en adoptant des lois discriminatoires contribuent à ces actes».
La clique progressiste est restée muette, gentil poisson rouge dans son bocal télévisé...
Mais c'est surtout le choix démocratique des Québécois qui irrite les tenants de la diversité! Moins d’une semaine après l’écrasante victoire de la CAQ, une manifestation mobilisa la gogauche syndicale et les soldats du multiculturalisme canadien. Baveux, franchement baveux.
«Ces élections ne représentent pas l'opinion politique des Québécois», dira alors Safa Chebbi, ex missionnaire du Croissant rouge en Tunisie et en Lybie, militante antiraciste chez nous, étudiante à l’UQÀM et nichée chez Québec solidaire comme par enchantement...
Remarquez que les abus de la gogauche sont peu réprimandés. À Radio-Canada, on les observe généralement avec un sourire pincé... Peut-être les trouve-t-on ridicules ou inoffensifs... Ou conformes aux intérêts de la pensée dominante...
C’est comme le vandalisme à l’UQÀM. On peut écrire sur les murs de cette auberge capitonnée Kill 78 Cops ou Tue un Garda, ce n’est pas suffisant pour réveiller qui que ce soit... La police de Montréal? Elle en a plein les bras avec son cholestérol... La direction de l'UQÀM? Une gestion aphone...
Et puis, évidemment, comme si nos esprits pouvaient contenir encore quelque bouillie, il y a les fameux changements climatiques... Qui sont chez nous synonymes de mort lente, de stérilisation de masse, d'apocalyse volontaire. Il faut donc lutter, d'abord avec la salive des experts autoproclamés et les profs improvisés de l'Union des artistes...
Lutter d’autant plus ardemment que le Québec, avec ses multiples barrages et ses océans intérieurs artificiels, est devenu un cimetière de dépressions atmosphérique». De là l'hiver interminable. La disparition du printemps.
La fin du monde est proche, ce sera bientôt le gala Artis tous les jours...