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Ô peuple, subjugé par la fatalité...
- François-Xavier Garneau (1837)
Ils sont là presque tous les jours. Comme des moineaux sur un fil. Plutôt des pigeons, ventrus, énervés...
Ils commentent les chroniques, toutes les chroniques, ici, ailleurs. Ils ont des océans de vinaigre à pisser.
Et ils s’en donnent à cœur joie, avec un sadisme joyeux et une constance fascinante. Les idées importent visiblement peu au plaisir de gicler comme une moufette.
J’imagine qu’un bon avocat pourrait les emboucher. Ce serait facile de monter une preuve de harcèlement.
Ça permettrait de les connaître, de les sortir de l’ombre, de les voir tels qu’ils sont. Il faudrait débarquer chez eux avec micros et caméras : T’es qui toi pour lancer toutes ces insultes? Ça s'est fait en Grande-Bretagne. Des journalistes en ont eu marre de se faire écoeurer...
Gaétan Bourgault, mal rasé avec son toutou sur ses genoux; il aurait l’air fin sous les feux de la rampe...
Ou Pierre Bourassa qui aime bien, comme dirait Louis-Ferdinand, «enculaguler la moumouche».
Il serait sans doute plus gentil Bourassa si on écrivait sur le baladi...
Des Bernard et des Marcel, retraités plus ou moins bouffis eux aussi. Un Gilles de Mirabel, entre les patates et l’autoroute.
Des camemberts de la Révolution tranquille.
D’autres sont liés à de faux comptes Facebook, trop lâches pour porter leur nom, pourtant si facilement retracé...
On ne sait trop ce qu’ils cherchent, peut-être est-ce leur boulot de s’agripper aux chroniqueurs. Des chiens qui chiquent la guenille... Pour le compte de ceux que le statu quo favorisent...
Huguette, l’illuminée, qui ne dit qu’une seule et même chose: crois au pays sinon t’es un con!
C’est la souveraineté en crachant. Une méthode incidemment fort répandue chez les partisans du Oui...
La hargne naît sans doute de la compréhension du drame déjà joué: la cause est perdue. Foutu, le pays!
Ah! Ce fut un méchant party! 280 milliards à rembourser!
Les profiteurs sont connus. Ils ont monnayé leur Oui durant cinquante ans... Sécurité d'emploi, congés, retraites. Tout est bien garni, rembourré au max et payé par les autres...
Les amnésiques et les ignorants enragent sans connaître l’univers qui s’est construit sans eux.
Ils ne comprennent rien aux forces du statu quo, blâmant Ottawa pour le moindre malheur. Ils se pètent la tête contre les murs en invectivant les chroniqueurs, se vautrent dans la colère et l’ignorance.
C’est à peine s’ils comprennent les mots écrits et n’en retiennent que trois ou quatre pour alambiquer une critique, une insulte.
Les agités échappent les nuances, rejettent l’ironie. Ils se nourrissent de leur propre nausée, rongés par l’idée d'une province éternelle. Douloureuse admission...
Certains jours, ils rêvent tout haut de stopper le compte à rebours. Mais renverser le sablier ne donne pas de la cervelle...
***
Un jour, l’évidence se révélera aux têtes fromagées.
Jacques Brault, le poète, avait raison : «Il n’y a pas, il n’y a jamais eu, il n’y aura jamais de pays»...
Tout le monde sait et admet secrètement, y compris la classe politique, que Brault a toujours raison.
En attendant ses propres funérailles, la meute postillonne sur le perron du média social.
Elle pose devant sa maison mobile en bermudas. Elle habite la roulotte des idées reçues et croit arriver en ville en stationnant, fière pet, au Wal-Mart. Ou au camping Sainte-Madeleine. Quand on réfère à Céline, elle pense au Titanic...
C’est le courrier de la bedaine de bière. Coups de gueule et majuscules. Full fautes. Fuck! C'est authentique genre...
Soudain, avec internet, Joe Connaissant peut enfin dire quelque chose. N’importe quoi, pourvu que ça fasse chier.
Il a fermé sa gueule toute sa vie, trop ému, assis et incapable de se lever... Devant le monde comme en lui-même.
Peuple en congé! Retraité de naissance. Fonctionnaire de nature. Des cônes orange plein la tête.
Il se montre tel qu’il est en commentaires hargneux et colériques. Quelque chose comme un grand donneur de leçon.
Dans son hystérique bavardage, il écume comme la gueule d’un chien épuisé.
Pas de vie, pas de fierté, pas d’avenir.
Et cela dit du fond du coeur...
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