Le Québec pris au piège

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C'est un piège à cons, et nous sommes les cons !





On peut toujours compter sur les Maritimes pour nous faire redécouvrir le Canada tel qu’il est dans sa nature profonde...


Un pays qui se laisse gouverner par un professeur de théâtre indique incidemment la minceur de ses principes.


Et c’est à la faveur des pourparlers sur le financement de la santé que réapparaît aujourd’hui la plate réalité du fédéralisme canadien. Avec Stephen Harper, on l’avait quasiment oublié, le Canada. Le premier ministre conservateur ne voulait pas faire semblant de partager le pouvoir avec les préfets provinciaux.


Il avait ouvert les vannes et poussé à 6 % annuellement l’augmentation des transferts fédéraux. Il n’a donc pas vraiment eu besoin de discussions; les préfets ont maugréé, surtout pour la galerie...


Organigrammes


Mais en vérité, le ciel était bleu et le fédéralisme payant. Durant dix ans, les provinces se sont ainsi contentées de transferts milliardaires, tricotant comme un Cercle de fermières des programmes toujours plus élaborés.


Les organigrammes ont bourgeonné d’experts en «actifs d’intérêt commun», d’agents de «milieu de vie» et de sous-directeurs à l’architecture info­routière...


La réalité bureaucratique ignora les urgences encombrées, les mendiants médicamentés et les listes d’attente soviétiques­­.


Mais revoilà le Canada sur la planète libérale: des mots, des sourires et du fric en moins... C’est le style Trudeau, aujourd’hui comme hier.


À Québec, on est surpris. On lève les bras en espérant rallier des appuis. Mais le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, sonne faux dans la défense des prérogatives du Québec. Remarquez que Jean-Marc Fournier ne fait pas mieux. C’est l’impasse.


D’autant plus que le fric destiné à la santé passe au «Fonds général du revenu», le compte courant de La Belle Province. Il est donc possible que les transferts en santé aient servi à autre chose qu’à soigner des malades. À hausser des salaires, par exemple...


Dépenses provinciales


Au Québec, on évoque le concept de «compétence provinciale» pour tenir Ottawa loin de sa comptabilité...


Ailleurs, il n’y a pas d’affront «national» et déjà trois provinces négocient à part pour obtenir le maximum. Le front commun des provinces s’est effondré comme le veut la coutume.


Le Nouveau-Brunswick, évidemment, souvent premier dans le rôle du lâcheur­­, suivi par la Nouvelle-Écosse, docile comme un concombre de mer, et Terre-Neuve, le nain insulaire. Un trio qui se donne un poids politique démesuré, voire imaginaire.


D’autres s’aligneront sans doute au guichet. Et le Québec aura beau faire la gueule, sa mauvaise humeur ne fait plus peur à personne. Ça fera un sapin fédéral/provincial de plus à sa collection­­.


La Belle Province, progressiste au coton­­ et endettée jusqu’au cou, ramassera ses transferts et sa péréquation et remballera son mécontentement. Il n’a guère le choix.


Les transferts fédéraux dépassent vingt milliards et représentent 20 % de ses revenus budgétaires. Le Québec est dans un tel état de dépendance que chacune de ces soi-disant «négociations» montre qu’il est pris au piège.




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