Le dernier Conseil national du PLQ a été le lieu de la justification de toutes les turpitudes du pouvoir libéral. Charest y a été acclamé, applaudi et encensé. Les militant-e-s libéraux ont acclamé celui qui couvre la corruption rampante qui s’empare de toutes les sphères de la vie publique au Québec. Ils ont applaudi celui qui bloque la tenue d’une enquête publique sur la corruption, sur les nominations douteuses, sur le népotisme.
Ils ont applaudi celui qui concentre trop de pouvoirs dans la société et qui est devenu le rempart des profiteurs. Ils ont applaudi celui qui apparaît de plus en plus clairement comme une force de blocage sur toute initiative qui aurait comme objectif d’en finir avec la corruption qui sème le désarroi et le cynisme, mais aussi la colère contre ce régime.
Comme le rappelle André Larocque, dans son livre « Au pouvoir citoyens ! » (BLG, 2006) le premier ministre, c’est le boss.
« Le premier ministre du Québec est chef de son parti, chef du gouvernement, chef du parlement, chef de l’Administration. Sa décision est finale au Conseil des ministres. Il convoque, proroge et dissout l’Assemblée nationale comme l’entend. Dans un cadre limite de cinq ans, il fixe la date des élections générales à sa discrétion ; il détermine la date des élections complémentaires. Il nomme et révoque les ministres et les sous-ministres, le secrétaire général du gouvernement, le leader, le whip et le secrétaire général de l’Assemblée nationale. Il nomme les juges des cours du Québec, le directeur de Sûreté du Québec, le chef de la police de Montréal, les dirigeants des sociétés d’État (Hydro-Québec, les dirigeants d’un large horizon d’offices, de commissions, de comités de tous genres dont la Société des Alcools, la Régie de l’Assurance maladie, la Société de l’assurance automobile, la Caisse de dépôt et placement, etc. Il « propose » mais en vérité nomme puisqu’il contrôle la majorité de l’Assemblée, le Directeur général des élections, le Protecteur du citoyen, le Vérificateur général, le président de la Commission d’accès aux documents des organismes publics. Il prépare et livre le discours inaugural (politique d’ensemble du gouvernement), approuve le discours du budget, détermine l’agenda gouvernemental, préside le Comité interministériel des priorités, approuve toute déclaration ministérielle majeure, répond en priorité aux questions à l’Assemblée nationale, approuve tout projet de loi, toute réglementation. Il procède par décret, contrôle l’octroi de tout contrat d’importance et détermine l’organisation de l’administration publique » (p. 50-51)
Tous les personnes en quête de postes, de pouvoirs nouveaux, de contrats publics lui doivent ou lui devront beaucoup. On comprend mieux ces applaudissements de cette Cour du roi réunie en Conseil national du parti au pouvoir.
Restriction mentale et manipulation.
Le premier ministre a bien d’autres pouvoirs, dont celui de bloquer toute commission d’enquête publique qui pourrait jeter la lumière sur l’octroi des contrats et sur le financement des partis politiques. Non seulement il nous invite à le suivre dans ces manœuvres de diversion, mais il nous a le pouvoir d’obliger la société québécoise à se laisser enfumer par une commission qui a un mandat étroit et trop balisé qui lui permettra encore de gagner du temps au mépris de la volonté populaire.
Le premier ministre Charest refuse de rendre des comptes. Et, il aura le droit de le faire tant que l’opposition ne sera pas une force véritable. La démocratie québécoise est usurpée, constitutionnellement usurpée par le chef d’une clique d’affairistes prête à s’attaquer aux acquis sociaux des dernières années et de livrer le patrimoine des Québécois et des Québécoises dans la santé et dans l’éducation à la privatisation tous azimuts dans l’intérêt de personnes qui veulent faire de ces services publics l’occasion d’épaissir leur maudite galette. Le dernier budget libéral n’a fait que rendre plus claires, et par là, plus odieuses, les intentions de ce gouvernement.
Pour un front des résistances populaires
La population a son voyage. Ce gouvernement se réduit à la base sociale de ceux qui ont accès à l’assiette au beurre. 77% de la population n’a plus confiance dans ce gouvernement. Cette opposition peut s’organiser sur la défense de nos acquis sociaux. Elle peut s’organiser dans le refus des contre-réformes libérales. Elle doit pouvoir compter sur les secteurs les plus organisés des classes ouvrières et populaires, des femmes et des jeunes comme étant le fer de lance de la résistance populaire. Un large front commun social contre le budget du gouvernement Charest, pour une enquête publique contre la corruption gouvernementale est essentiel à construire pour opérer la fusion des résistances contre le tyranneau qui règne en maître à la tête de l’État québécois.
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