Bruno Deshaies, 2015-10-31 16:25
«Le passé relève du savoir, le futur de la volonté.» (Raymond Aron) (1)
«Que veulent les citoyens et les contribuables québécois ? Ils veulent savoir « ce que c’est que l’indépendance sans se ″faire avoir″ ». C’est aussi minimaliste que ça ? (2)
Pour l'Institut de recherche sur l’indépendance du Québec, les conditions du renouveau devraient être sérieusement explorées. Dans cet esprit, le signal du départ devrait être précédé par la convocation d’un atelier de réflexion. Les carottes ne sont pas cuites encore. La question stratégique est une chose mais le débat fondamental, s’il ne se fait pas avant la création de l'Institut par un brainstorming workshop ou un «atelier de réflexion», risque de compromettre la vision de l'objectif majeur des indépendantistes. L'unité de pensée est capitale. L’Institut ne devrait pas nous apparaître comme étant sorti d’une boîte noire qui ressemblerait à la boîte de Pandore.
La réunion d'un groupe initial de Québécois et de Québécoises doit être envisagée. Les personnes choisies devraient avoir l'occasion et le temps nécessaire pour se parler, se comprendre et saisir mutuellement l'orientation que devra se donner cet Institut. La science infuse n'existe pas ! De plus, le nom des membres de l’atelier de réflexion devraient être connus publiquement. De la transparence, le Québec en a beaucoup besoin. Le public sentira qu’il est respecté.
Le débat public doit être recentré.
Cette phase incontournable exigera beaucoup d'abnégation. Les prolégomènes devront faire l’objet d’une compréhension mutuelle initiale non-équivoque. Pas de quiproquo ! du genre «tsé-ben» ou «on sait de quoi l’on parle» et, pire encore, «tout le monde sait ce que c’est l’indépendance» (dixit Dutrizac). La tâche principale de l’atelier de réflexion devrait sans faute porter sur les mots que chacun peut comprendre dans le même sens et qui disent la même chose. L’Institut doit tabler sur ce qui est en amont d’une nouvelle constitution ou des stratégies circonstancielles d’action politique.
Le public québécois s’attend à recevoir du contenu, de la substance à mettre dans la balance du pour et du contre. Il est prêt à réfléchir sérieusement sur son futur politique. Après tout, il en est l’acteur (ou le ressort) principal. L’État de droit, si cher à Stéphane Dion, repose sur le principe démocratique de la majorité. Qu’il n’en déplaise à monsieur Dion, la légitimité démocratique du peuple québécois est reconnue constitutionnellement et elle existe dans les faits. Il ne peut se targuer d’en être le seul possesseur fédéraliste. Il a tort.
L'Institut ne doit pas avoir les réflexes des politiques.
Ce n’est pas un programme de gouvernement que l’Institut aura à préparer. En fait, il a à trouver les mots qu’il faut pour entreprendre la bonne manière d’envisager le débat public qui transformera l’état dominant de la pensée profédéraliste en une vision pro-indépendantiste dans le public au Québec. Cette exigence démocratique est essentielle afin d’accroître l’appui populaire à l’indépendance politique du Québec.
Je travaille sur cette question depuis bien des années et même de quelques décennies. À mon avis, le PQ ne doit pas présumer que tout le monde sait ce que sait que l'indépendance. On connaît la chanson ! Mais alors, pourquoi le Québec n'est-il pas déjà indépendant ? La question qui se pose est la suivante :
«Comment devrait-on envisager le débat public ?»
Doit-il être question de referendum, de constituante, de constitution, de programme de «bon gouvernement», de «beau risque», etc., avant de se positionner quant au dialogue à soutenir face au public québécois ? Après deux referendums éprouvants, faut-il continuer à en faire l’analyse sans en tirer les conséquences troublantes d’un échec collectif ? La petite histoire d’Octobre 1995 et de toutes les supputations sur les sondages avec moult statistiques sur l’état de l’opinion publique n’apportent rien de neuf dans le débat public au Québec. Ronchonner, grogner, bougonner ou râler sur l’état des faits passés n’inspire aucunement le public québécois. Celui-ci est plutôt blaser, voire même rebuter, par cette rhétorique politique des souverainistes.
Le public veut connaître la position véritable du discours indépendantiste. Il attend de son élite politique indépendantiste des idées qu’il saura comprendre et apprécier. Il reviendrait donc à l’Institut la lourde tâche de refaire le discours indépendantiste. Plus facile à dire mais plus difficile à faire, n’est-ce pas ? Monsieur Pierre Karl Péladeau doit ouvrir les vannes s'il veut rejoindre le public et les publics québécois où se trouve sa légitimité politique en action. Le défi est colossal. À l’évidence, ce débat public est énormément important pour les responsables de l’Institut.
Le public québécois doit être au centre des préoccupations des indépendantistes. Or, les cercles indépendantistes plutôt fermés sur eux-mêmes et ayant, en plus, peu de contacts avec un plus vaste public sont incapables de motiver la masse des Québécois. À cet égard, l’Institut a une réflexion sérieuse à faire pour s’assurer de véhiculer le message indépendantiste au sens complet du terme. En bref, ce message est d’abord d’ordre politique pour se garantir de la possession collective d’un État du Québec qui détient à la fois la souveraineté interne et externe. Des idées que Raymond Aron a exposées brillamment dans «Souveraineté et Fédération» sur «les équivoques de la souveraineté» (3)
«Nous allons avoir des réponses aux questions que les fédéralistes ont toujours posées.»
Les fédéralistes n’ont qu’une idée en tête. Ils veulent en découdre avec les «séparatistes» depuis 7 ou 8 générations. Or, l’expression «en découdre» ne signifie rien de moins que de «se confronter de manière belliqueuse». Les indépendantistes doivent s’attendre que les fédéralistes, les partisans du Canada-Uni, vont défendre bec et ongles l’optique fédéraliste. Les partisans de la fédération canadienne vont utiliser des moyens considérables et proportionnels à l’importance du degré de la menace indépendantiste ou appréhendée selon la profondeur de la dissémination du discours des indépendantistes et de son influence sur le public québécois. L’alliance circonstancielle des souverainistes risque d’être mise à dure épreuve par le camp fédéraliste (sans tenir compte des incompréhensions inévitables entre les membres de l’alliance souverainiste).
Pour exercer un véritable contrepoids, les indépendantistes doivent être réalistes. Car le courant va passer entre les indépendantistes et le public québécois lorsque la pensée indépendantiste parviendra à faire comprendre au public que la nation québécoise va passer de son statut de nation annexée à celui de nation indépendante. Pour y parvenir, les Québécois doivent constater que l’annexion limite radicalement les pouvoirs de leur État provincial pour se réaliser complètement et librement. Ils auront aussi à prendre conscience que le self-government complet permet à la fois l’indépendance et l’interdépendance selon les règles dans les relations interétatiques du droit international. Voici un passage qui pourrait faire réfléchir le public québécois et l’intelligentsia souverainiste. Raymond Aron dixit :
«Les hommes qui prétendent à représenter une communauté politique, c'est-à-dire un groupement humain, conscient de son originalité et résolu à obtenir des autres la reconnaissance de son identité, auront normalement et logiquement tendance à réclamer l'égalité des droits, c'est-à-dire le même droit que les autres États à régler «souverainement» les affaires dites intérieures.» (Dans Paix et guerre entre les nations.)
Dans cette perspective, la capacité et les compétences de l’État du Québec souverain serviront à bâtir le pays selon ses propres aspirations étatiques. Là se trouve la véritable défense de nos intérêts supérieurs en tant que nation politiquement indépendante et, de facto, à mettre fin à notre statut séculaire de nation annexée. Désormais une seule déclaration de revenus, une seule politique d’immigration, une seule politique internationale, une seule politique de santé et de main d’œuvre, une seule politique de la culture, puis «enfin, considérons comme souveraine, selon Raymond Aron, l'instance qui possède le law-enforcing capacity, la capacité d'imposer le respect des lois et d'en sanctionner la violation...» (Ibid.), bref un seul gouvernement souverain pour la nation québécoise sur son territoire.
Le public québécois s’attend, depuis plusieurs décennies, de savoir cela et de le comprendre. De savoir que l’indépendance politique du Québec leur donne les compétences d’un État souverain. Pour une nation, au sens intégral, c’est justement de pouvoir agir par soi collectivement sans être remplacée, partiellement ou totalement, par un autre gouvernement qui la superpose grâce aux compétences réservées à l’État fédéral canadien. Voilà le véritable sens de l’expression d’«égal à égal» entre des nations indépendantes. Ce n’est plus une relation de subordination mais plutôt une relation de juxtaposition dans l’égalité de «status». Le Québec a atteint cette maturité politique depuis plusieurs décennies. Il doit faire maintenant le bond qualitatif qui s’impose. «Telle est la signification profonde des expressions «être maître chez soi» et «être présent au monde» pour une collectivité distincte. (4)»
Le combat des indépendantistes doit viser le public québécois et l’amener positivement à monter vers l’indépendance sans détour et sans artifice. Pour sa part, le public s’attend du chef du Parti québécois à de la transparence dans les prochaines semaines sur l’urgence de la mise en place de l’Institut de recherche sur l’indépendance du Québec. Il doit le faire ouvertement pour respecter le public ainsi que de montrer que l’indépendance politique du Québec est l’affaire de chacun des Québécois. C’est une nécessité politique pour la démocratie et pour le bien commun de la société québécoise. Cette solution à la «question nationale» fait partie de la politique «du possible» pour le public québécois.
« La vraie et grande politique ne se fait pas avec la certitude de gagner mais avec la foi en ses principes. (5) »
NOTES
(1) Raymond Aron, Introduction à la philosophie de l’histoire. Essai sur les limites de l’objectivité historique, nouvelle édition revue et annotée par Sylvie Mercure, Paris, Gallimard, 1997, p. 432 (coll. « Tel »).
(2) Commentaire par Bruno Deshaies, 21 avril 2014 09h24. Voir "Mettre fin au «référendisme». Place au concept de l’indépendance d’une collectivité." (16 avril 2014)
(3) ARON, Raymond, Paix et Guerre entre les Nations, Paris, Calmann-Lévy, 1962. Compte rendu de 16 pages par J.-B. Duroselle de l’édition de 1962. « La théorie des relations internationales selon Raymond Aron.» In: Revue française de science politique, 12ᵉ année, n°4, 1962. pp. 963-979. EXTRAIT : «Souveraineté et fédération » ou en version PDF : http://www.rond-point.qc.ca/blog/media/Aron_Raymond.Souverainete-et-federation.pdf Voir Chapitre XXIII : Au-delà de la politique de puissance : I.− La paix par la loi : 4. Guerre interétatique et guerre intraétatique et Chapitre XXIV : Au-delà de la politique de puissance : La paix par l'empire : 1. Les équivoques de la souveraineté ; 2. Souveraineté et transferts de souveraineté. Une Huitième édition, en 1984, avec une présentation inédite de l’auteur. Édition d’un manuscrit posthume qui traite de « La société internationale » (xxxvii p.). Préface de 1966 de la quatrième édition. La position de Aron a soulevé un débat avec Marcel Merle, « Le dernier message de Raymond Aron : système interétatique ou société internationale. » Revue française de science politique - Année 1984 - Volume 34 - Numéro 6 - Pages 1181-1197. Voir : http://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1984_num_34_6_394170
(4) Maurice Séguin, Histoire de deux nationalismes au Canada, p. 5.
(5) Edgar Morin, Pour sortir du vingtième siècle, 1981, p. 138.
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5 commentaires
Jean-Claude Pomerleau Répondre
4 novembre 2015@ M Peter Benoit
Très bon commentaire sur la constitution provisoire. Sur les statuts des autochtones et de la minorité anglophone, cette question a été clarifié dans la Loi 99, qui est la base d'une constitution :
Tous les citoyens devraient lire et étudié cette Loi 99 :
Projet de loi n°99 : Loi sur l'exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple québécois et de l'État du Québec
http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-99-36-1.html
Loi en deux parties : Peuple est souverain et donne sa légitimité au travers des institutions démocratique, à l'État.
JCPomerleau
Peter Benoit Répondre
3 novembre 2015L'Institut de Recherche devrait se pencher sur essentiellement 2 points, à savoir:
1) Une Constitution provisoire avec une Chambre des Régions qui spécifie notamment les droits des minorités anglophones et amérindiennes. Ce document doit circuler le plus possible pour soulever les critiques (faire sortir le "méchant") et ajuster le document afin d'établir les bases d'un consensus. Les citoyens seront informés de façon claire et transparente. Il sera aussi beaucoup plus difficile aux fédéralistes de contrer la démarche.
Exit le vote référendaire flou: Concrètement, les Québécois voteront dans un référendum pour adopter cette nouvelle Constitution qui sera moderne et respectueuse de tous les Québécois.
2) Un Livre blanc écossais à la Québécoise qui énonce les pouvoirs et les structures du nouvel état découlant de la nouvelle Constitution. Ainsi, toutes les "nouvelles" compétences acquises sont explicitées et modernisées: Armée, Cour suprême, Représentation internationale, etc.
Et non le moindre, pour éviter le talon d'Achille de la démarche écossaise, il faut une position claire sur la monnaie et l'Institut doit examiner toutes les options réalistes. Je suggère un dollar québécois arrimé sur le dollar US.
3) À mon avis, il faut éviter d'aller dans la définition budgétaire trop détaillée d'un Québec indépendant qui risque de fragiliser le consensus. Néanmoins, l'Institut devra réfuter le mythe de la péréquation et préciser la dette nationale consolidée.
4) Ainsi, avec un projet de Constitution consensuel (comme les Québécois savent le faire), une description claire des compétences du nouvel état (la monnaie, entre autres) et un argumentaire solide sur les nouveaux revenus qui viendront plus que remplacer les transferts fédéraux, les Québécois pourront voter clairement pour leur pays.
Archives de Vigile Répondre
2 novembre 2015@OUGHO
C'est le genre de commentaire qu'on devrait lire ou entendre plus souvent au Québec surtout dans cette période d'austérité et de morosité collective. C'est le discours que l'Institut de Recherche sur l'Indépendance (IRIQ) devrait privilégier pour politiser les Québécois indécis, les réfractaires à l'indépendance du Québec. Ça prend un discours dénonciateur, agressif, pour aller chercher les gens aux tripes et non un discours "ratoureur" et aseptisé qu'on a connu dans le passé, discours qui nous a mené dans l'impasse actuelle. Les dirigeants du PQ ont manqué de maudites belles chances de politiser davantage les Québécois durant le règne de Harper à Ottawa, j'en reviens pas! Je fais confiance à M. Péladeau qui commence enfin à bouger dans la bonne direction.
Je reviens aux gestes manqués par les dirigeants péquistes durant le règne de Harper, à Ottawa, pour politiser les Québécois: les dépenses militaires du Canada en Afghanistan, les F-35 à 100 millions$ l'unité, les sables bitumineux polluants de l'Alberta que les politiciens fédéralistes veulent faire transiter par le Québec malgré l'opposition presque unanime des Québécois, la loi 51 pour nous espionner et pour limiter nos libertés collectives, le port du niquab, le multiculturalisme , l'immigration massive pour nous diluer dans le melting pot "canadian" et pour empêcher l'indépendance du Québec, etc...
Les dirigeants péquistes, en se taisant, se trouvaient à accepter et à maintenir le statu quo fédéraliste actuel et automatiquement, ils se faisaient complices de la politique anglo-saxonne du Canada. Le mouvement indépendantiste québécois projette l'image d'un mouvement qui a démissionné sur toute la ligne surtout depuis le référendum de 1995. Comment voulez-vous que les jeunes y adhèrent; ce n'est pas très vendeur et très stimulant pour eux, vous en conviendrez. Excellent commentaire qui me motive à continuer le combat!
André Gignac 2/11/15
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
2 novembre 2015Les "rendus ailleurs" ont cru leurs idoles de la haute finance quand ils leur serinaient qu'on vit dans un "beau pays". N'ont pas pris la peine de se demander qui sont les "on". Suffit d'amener un jeune adulte de Québec devant la technopole Angus, rue Rachel, qu'il nous demande "cossé ça?" Qu'on l'informe: c'était une méga-fonderie de roues de chars où le big boss NOUS employait pour des pinottes, nous, les parlant (peu) français de l'est montréalais, pour qu'il empoche les gros profits. Rapidement se fait le lien: boss anglais, comme dans les mines, dans le bois, les pêches, les autre shops... Histoire ancienne?
Pourquoi Hochelaga-Maisonneuve est encore un mini Bronx? St-Rock à Québec?... on a eu beau installer de chics restos devant les logis insalubres, on n'a pas éliminé la misère. Les jeunes qui la trouvent trop dure se font vite livreurs de pizza pour acheter leur première chiote et se faire accroire qu'ils s'en sont sortis.
Ce qu'il faut, c'est un bon communicateur pour démontrer à ces "citoyens du monde", noir sur blanc, ou l'inverse, selon le tableau de leur choix, que les Québécois n'ont jamais rattrapé le retard subi lors de l'industrialisation: McGill existait au temps des Patriotes mais les industries avaient trop besoin de NOS bras pour qu'on parle d'éducation supérieure. Pourtant, les ministres cherchent toujours à comparer nos frais scolaires à ceux d'Ontario!
Ce qu'il faut, c'est démontrer à ces "rendus ailleurs" que dans la confédération, on leur refuse leurs chances d'égalité.
Bien au-dessus de leurs affaires, certains parmi ces jeunes peuvent bien devenir avocats ou actuaires, et "talk english faster than you", recevoir les tapes dans le dos et les" hi buddy", et proclamer: Quel problème d'égalité? S'il leur arrive de tâter de la politique, ne percevront peut-être pas qu'ils sont devenus la courroie de transmission des ordres du Beau Pays, à l'intention de leurs frères restés collés au salaire minimum du wallemarte.
L'Institut non partisan de l'Indépendance doit ouvrir les yeux des grands distraits politiques: Démontrer l'injustice, la ségrégation.
Les autochtones se font dire de sortir de leur différence pour quitter la misère. Certains chefs se sont enrichis en taisant le racisme systémique que vivent leurs peuples. Les Inuits ont été déplacés, privés de leurs chiens à traîneau et de leurs accès à la chasse à la baleine. Après deux générations on leur dit de vivre de leurs traditions. Dénationalisés, perdu leur culture, ils laissent pourrir la carcasse au soleil... On les traite ensuite d'incompétents!
Certains de nos chefs, à nous, se sont enrichis en favorisant la corruption, la délocalisation d'entreprises, l'ignorance par sous-financement de l'éducation, par la désinformation à travers les média. Vivrons-nous bientôt le même apartheid que les autochtones?
Ce qu'il faut, c'est parler de liberté à ceux qui n'ont vécu que l'après 1995, le blackout de l'Indépendance. Noyés dans leurs illusions d'absence de frontières, ils ne voient pas leurs chaînes. Ils gobent les accusations de "vivre au crochet du Beau Pays" tout en voulant nous gérer nous mêmes... ils vont parfois se laisser dire xénophobes, et refuser leur identité!
Parler d'injustice, de ségrégation. Parler de cette minorisation accélérée, qui peu à peu efface notre différence: la langue, la culture, et notre authentique ouverture à l'autre. Puisqu'est devenu tabou le mot assimilation.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
31 octobre 2015l'Institut de recherche scientifique et appliqué sur l'indépendance
« L'énoncé n'est rien. s'il n'est un moyen » (Georges Bataille)
D'abord définir la mission de l'Institut :
La mission de l'Institut est de dégager des stratégies (et tactiques) ayant pour objectifs le changement de statut de l'État du Québec : de province à État souverain.(S'en tenir au langage statutaire, le seul que les États souverains parlent entre eux).
Au départ l'Institut va devoir conduire une réflexion en profondeur sur le thème de l'État, celui du Québec. Le but, faire naître une doctrine d'État, assise d'une doctrine politique claire (manquante depuis le début du mouvement) : « La doctrine fait naître l'unité de penser » (Sun Tsu)
L'erreur à éviter.
Limiter le champs d'action de l'Institut à produire un argumentaire visant l'adhésion d'une majorité à la proposition souverainiste, « en toute transparence ».
Le champs d'action de l'Institut porte plus largement sur l'ensemble des actions propre à nourrir une dynamique politique qui vise la rupture du cadre constitutionnel. Or cette rupture survient quand les forces du statu quo ne peuvent la contenir. Cette approche se joue en grande partie dans la discrétion.
L'Institut doit, dès le départ, poser la raison d'être de la souveraineté.
Les deux raisons fondamentales :
- Pour notre nation, il s'agit d'un défi existentiel :
« L'annexion mène à l'assimilation » (Maurice Séguin)
- Et, rétablir la démocratie :
« Il n'y a pas de démocratie sans souveraineté » (Jacques Sapir)
Deux exemples d'absence de démocratie :
- La constitution de 1982, imposée par Ottawa et rejetée par l'Assemblée nationale. Et pourtant, effective.
- Et les référendums (1980-1995) : l'État canadien avait annoncé qu'il ne respecterait pas les résultats en cas de victoire du OUI.
L'erreur historique des penseurs du projet souverainiste fut d'avoir abandonné l'État pour partir en quête d'un pays fantasmé. Cet idéalisme nous a mené dans le cul-de-sac actuel.
L'Institut a le défi de ramener le projet dans le champs du réel et de le poser sur les assises de l'État du Québec, le véhicule du projet souverainiste. Et comprendre la première condition qui mène au changement de statut de notre État : bâtir un rapport de forces favorable.
Tout le reste en découlera....
JCPomerleau