Mélissa Guillemette - À l'automne 2009, une primeur de CBC News indique qu'une entente excluant le Canada de la clause Buy American est sur le point de survenir. Les journalistes s'empressent d'appeler le porte-parole de Stephen Harper, Dimitri Soudas, pour connaître la réaction du premier ministre, et M. Soudas répond aux demandes sur son téléphone portable... entre deux contractions de sa femme accouchant de leur petit deuxième, à l'hôpital.
Vraiment, M. Soudas a son travail dans la peau. Père de trois jeunes enfants, l'homme de 31 ans travaille aux communications du chef des conservateurs 24 heures sur 24. Hier encore, à 1h30 du matin, il tenait un point de presse d'urgence pour réagir à nouvelle publiée dans Le Devoir et dans le Toronto Sun.
Dimitri Soudas, promu directeur des communications il y a un an, s'est joint à Stephen Harper en tant que conseiller pour le Québec à l'âge d'à peine 22 ans, alors que Harper était chef de l'Alliance canadienne. Montréalais de naissance, né de parents immigrants d'origine grecque, il a fait le saut sur la scène fédérale après une expérience auprès d'Union Montréal et de l'actuel maire de la métropole, Gérald Tremblay. C'est Léo Housakos, un vieil ami devenu aujourd'hui sénateur conservateur, qui l'a intégré à l'équipe municipale à l'époque.
Dimitri Soudas, un homme influent? Il est surtout le plus grand fidèle du chef conservateur. Le chef libéral Michael Ignatieff parlait hier de lui comme de «la main droite de Stephen Harper», «comme un petit chien à côté de lui». Le relationniste a certainement valu plusieurs bons coups à son patron, dont celui du bout de phrase «dans un Canada uni», ajouté à la motion du Bloc québécois reconnaissant la nation québécoise.
Le spécialiste des communications Bernard Motulsky remarque que Dimitri Soudas occupe une place plus grande que ses prédécesseurs et collègues de la colline. «C'est bien le seul responsable des communications qu'on [le public] connaît — peut-être en partie parce qu'il parle français. Mais le fait d'avoir un compte Twitter suivi, et qu'on entende souvent son nom, fait qu'il est devenu plus grand que sa fonction [de directeur des communications], qui est généralement une fonction effacée», rappelle le titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l'UQAM.
Dimitri Soudas a toutefois peu d'amis parmi les journalistes de la colline parlementaire, lesquels le perçoivent souvent comme une personne arrogante. C'est notamment lui qui a eu l'idée de créer une liste avant chaque point de presse, liste apparue en 2006 et à laquelle doivent s'inscrire les journalistes qui désirent poser une question. M. Soudas est aussi celui qui décide qui posera véritablement une question.
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