Qui a peur de Djemila Benhabib ?

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Les fédéralo-mondialo-multiculturalistes ne tolèrent aucun discours autre que le leur





Au cours des derniers jours, après l’attentat à la mosquée de Québec, on a beaucoup entendu d’appels à baisser le ton, à choisir ses mots.


Manifestement,  certains ont mal compris le message. Ils ont confondu « Baissez la voix ! » et « Taisez-vous !».


La Maison de la littérature de Québec a annulé un événement qui devait avoir lieu dimanche et qui devait donner la parole à trois écrivains d’origine algérienne, dont Djemila Benhabib. Le directeur affirme que c’est pour respecter la période de deuil que vit la communauté musulmane de Québec.


Mais un des écrivains qui devait participer à la rencontre, Salah El Khalfa Beddiari, a affirmé à Radio-Canada qu’il avait annulé sa participation à l’événement parce qu’il craint «  que les positions de Mme Benhabib sur l’islam ne prennent trop d’importance et provoquent un malaise au sein de la communauté musulmane ».


 


Donc, il ne doit y avoir qu’un discours sur l’Islam sur la place publique ? Depuis le 29 janvier, de nombreux représentants et leaders de la communauté musulmane ont été entendus sur toutes les tribunes mais Mme Benhabib ne devrait pas avoir droit au chapitre... pour respecter la période de deuil ?


Au cours des derniers jours, on a beaucoup entendu parler de l’importance de s’ouvrir à la communauté musulmane, d’écouter ce qu’elle a à dire.


Mais à la première occasion, quand une femme musulmane veut parler, on lui dit de se taire ? Pourquoi ? Parce qu’elle n’a pas un discours victimaire ?


Parce qu’elle a écrit Le soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident, Ma vie à Contre-Coran et qu’elle vient de publier Après charlie (au sujet des attentats à Charlie Hebdo) ?


La Maison de littérature, qui honore et promeut le poids des mots, devrait au contraire être le lieu par excellence où on donne la place à la parole. Toutes les paroles.


Si dans une maison de la littérature on commence à faire taire certaines voix pour « ne pas offenser » une minorité, on se dirige tout droit vers un mur.


 


En affirmant que le discours de Djemila Benhabib peut être offensant, on nous envoie le message qu’il y a deux classes de musulmans. Ceux qui sont autorisés à parler. Ceux qui doivent se taire.


Le 22 mars 2016, un attentat terroriste à Bruxelles a fait 32 morts. Le 3 mai 2016, Djemila Benhabib a reçu "le Prix de la liberté d’expression pour l’ensemble de son œuvre à l’occasion de la 2e édition du Difference Day, événement organisé dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse". Ce prix lui a été remis...  à Bruxelles, quelques semaines seulement après l’attentat, dans une Belgique encore en deuil de ses 32 morts.


On lui a remis ce prix pour sa «  contribution vitale à la protection et à la promotion de la liberté de pensée et d’expression dans une société démocratique en perpétuel changement ».


Pourquoi Bruxelles en deuil honore Djemila Benhabib mais que Québec en deuil ne veut pas l’entendre ?


C’est quand même ironique que Djemila Benhabib, qui donne des conférences partout à travers le monde, qui est interviewée par des médias dans des villes endeuillées comme Paris et Nice, soit réduite au silence au Québec.


Annuler cette rencontre, ce n’est pas très Charlie, messieurs-dames de la maison de la Littérature.


 




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