Coalition avenir Québec

Quel avenir pour le Québec?

La confrontation à laquelle donnera lieu l'arrivée de la CAQ au Salon bleu sera rude. Libéraux et péquistes l'attendent de pied ferme.

CAQ - Legault - Sirois - 2012



La Coalition avenir Québec fera son entrée officielle à l'Assemblée nationale dans quelques jours. Ce sera le moment de vérité pour cette nouvelle formation. La lumière crue des projecteurs nous révélera sa vraie nature. Ressortiront ses forces, mais encore plus ses faiblesses, comme cet oubli à son programme de la question des relations fédérales-provinciales.
La confrontation à laquelle donnera lieu l'arrivée de la CAQ au Salon bleu sera rude. Libéraux et péquistes l'attendent de pied ferme. L'exercice est d'autant plus nécessaire que ce nouveau parti est le candidat le plus susceptible d'assumer le pouvoir au lendemain de la prochaine élection. Les résultats du sondage Léger Marketing publiés aujourd'hui montrent que la CAQ formerait le gouvernement, dont on ne sait toutefois s'il serait majoritaire ou minoritaire. Il faut savoir où il loge.
La jeunesse de ce nouveau parti, si elle est une source de dynamisme, est par ailleurs porteuse de difficultés. C'est ainsi que son chef, François Legault, devait avouer cette semaine avoir constaté des oublis dans son programme que l'on est à corriger. Il n'y avait rien sur le développement des régions, l'environnement et les relations fédérales-provinciales.
On s'étonnera à bon droit de ces oublis, surtout qu'il s'agit de trois enjeux qui sont présents presque quotidiennement dans le débat politique. Ils témoignent de l'intérêt qu'on leur accorde à la CAQ. Dans le cas des relations fédérales-provinciales, on peut aussi y voir l'illustration du malaise qu'entretient François Legault avec la question nationale.
Fédéraliste, souverainiste, nationaliste, autonomiste, le chef caquiste ne veut être identifié à aucune de ces épithètes. Il ne veut défendre aucune option quant au débat constitutionnel, sous prétexte que la priorité est ailleurs. Surtout, François Legault, qui a été un ardent souverainiste, sait que c'est là son talon d'Achille, tant face à ses adversaires péquistes et libéraux, qui voudront le mettre en contradiction avec lui-même, qu'au sein de son parti, où il lui faut faire cohabiter des militants de toutes tendances. Or, il ne sait que trop bien que parler des relations fédérales-provinciales le conduira à aborder la question nationale et à se définir d'une façon ou d'une autre.
Faire l'impasse sur la question nationale ne sera pas politiquement tenable. Même si l'enjeu de la prochaine élection ne portera pas sur l'avenir politique du Québec, il va de soi qu'on attend d'un prétendant au poste de premier ministre qu'il présente sa vision de l'avenir de la société québécoise et du rôle que doit jouer l'État québécois comme défenseur de la culture et de la langue française en Amérique du Nord. Qu'il dise comment il entend défendre les intérêts du Québec face au gouvernement fédéral et aux autres provinces. Qu'il s'engage à reprendre la continuité des positions des gouvernements précédents quant à l'exclusion du Québec de la Constitution canadienne.
Le silence de François Legault est lourd. Le maintenir ne pourra que conduire les Québécois à conclure que la CAQ favorise le statu quo constitutionnel. Ce n'est certainement pas ce que les partisans de ce parti souhaitent puisque 31 % d'entre eux se disent souverainistes tandis que 54 % veulent que le Québec ait plus de pouvoir. Le chef caquiste ne devrait pas avoir honte de soutenir ce désir de changement.


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