Quebecor s'excuse auprès de Jean Charest

Trois de ses journaux ont erronément attribué au premier ministre la propriété d'un luxueux chalet

résidences de Jean Charest


par Girard, Mario
Trois journaux de Quebecor ont dû présenter des excuses à Jean Charest pour avoir publié des articles lui attribuant erronément la propriété d'un chalet luxueux.
Dans sa livraison de samedi, le Journal de Montréal a dit regretter "sa décision de publier un texte de Michel Hébert intitulé "Le chalet de Jean Charest", le 21 octobre 2006, dans lequel on laissait entendre à tort que le premier ministre du Québec aurait acquis un chalet à North Hatley".
Le quotidien montréalais, imité par son alter ego de Québec, a reconnu son erreur en affirmant que l'information véhiculée était "aisément vérifiable". Il a conclu en présentant ses excuses au premier ministre et à sa famille "pour le tort que ce texte sans fondement lui a injustement causé".
Dans sa chronique politique intitulée "Jeux de pouvoir", publiée chaque samedi dans le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, le chroniqueur Michel Hébert s'était amusé à reprendre une information publiée dans le journal souverainiste Le Québécois qui prétendait que "le premier ministre a des biens immobiliers d'une valeur supérieure à deux millions de dollars".
Cette information avait au préalable intéressé le journaliste Alain Bérubé, du Journal de Sherbrooke, également propriété de Quebecor. Ce dernier avait, le 20 octobre, publié deux articles où l'on s'interrogeait sur les biens immobiliers du premier ministre et sur la capacité de celui-ci à se les offrir avec son salaire.
Vendredi dernier, Le Journal de Sherbrooke, en mettant le titre "Nos excuses au premier ministre Jean Charest" à sa une, a fait un sérieux mea culpa en déclarant que la publication de ce reportage "contrevenait gravement aux principes de rigueur, d'équilibre, d'exactitude et d'équité qui s'imposent aux médias et aux journalistes". Plus loin, la direction du journal a reconnu que "dans les faits, le chalet n'a jamais appartenu et n'appartient pas à M. Charest" avant d'ajouter que "les photos du chalet qui accompagnait le texte du journaliste, ne sont par les photos du chalet loué par M. Charest".
L'envoi de mises en demeure par l'avocat de M. Charest, Gérald Tremblay, aux trois journaux de Quebecor ainsi qu'au journal Le Québécois a visiblement déclenché cette vague d'excuses.
Par ailleurs, on a appris mardi dernier que les deux employés non syndiqués du Journal de Sherbrooke mis en cause, le journaliste Alain Bérubé et le chef de pupitre Pascal Morin, avaient été congédiés.
Quant à Michel Hébert, du Journal de Québec, ses employeurs n'ont pour l'instant pris aucune décision quant aux mesures disciplinaires qui pourraient s'imposer.
"Dans notre cas, ça n'a pas la même ampleur, a dit à La Presse Donald Charrette, directeur de l'information du Journal de Québec. Je dois dire que je ne suis pas tout seul à décider là-dedans. Je dois parler au rédacteur en chef. Je ne peux pas vous confirmer pour l'instant s'il y aura des suites ou pas."
L'avocat Guy Bertrand, maintenant responsable du dossier des deux journalistes du Journal de Sherbrooke et de celui du journal Le Québécois, trouve "révoltant" le fait que Quebecor ait renvoyé un chef de pupitre et un journaliste "pour acheter la paix". Guy Bertrand a déclaré que le Journal de Sherbrooke a fait une bourde en publiant des photos d'une résidence qui n'appartient pas à M. Charest. Mais pour lui, ni le texte du Québécois, ni ceux du Journal ne sont des "erreurs".
L'avocat espère que la Fédération professionnelle des journalistes (FPJQ) s'intéressera à cette affaire.


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