Tous les partis à l’Assemblée nationale, sauf Québec solidaire (QS), ont voté, mardi, en faveur d’une motion rappelant que le territoire du Québec est indivisible et que les lois du Québec s’appliquent sur tout son territoire.
La motion avait été déposée par le Parti québécois (PQ) dans le contexte où certaines municipalités ont menacé de ne pas appliquer le projet de loi sur la laïcité s’il est adopté.
« Si certains avaient l’idée éventuelle de partitionner le territoire du Québec, ils vont savoir que l’Assemblée nationale s’est prononcée sur le sujet, donc c’est très fort comme geste », a affirmé le chef intérimaire péquiste, Pascal Bérubé, dans une entrevue avec La Presse canadienne.
Le principe de l’intégrité du territoire du Québec est reconnu depuis le volumineux rapport de la commission Dorion dans les années 1960. L’intégrité territoriale est par ailleurs un principe de droit international reconnu, et selon ce principe, l’État du Québec devrait conserver ses frontières dans l’éventualité de son accession à l’indépendance.
Or les députés de tous les partis, Coalition avenir Québec (CAQ), Parti libéral (PLQ), PQ, ont voté pour la motion, sauf les 10 élus de QS, qui se sont abstenus de voter. Le parti a ensuite diffusé un communiqué afin d’indiquer qu’il tenait à apporter un amendement pour respecter les droits des peuples autochtones, ce qui lui avait été refusé.
« Québec solidaire défend ardemment le principe d’intégrité territoriale du Québec, mais tient à respecter les droits des peuples autochtones tel que stipulé par la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones », peut-on lire dans le communiqué.
Pascal Bérubé s’explique mal qu’un parti indépendantiste comme QS ouvre ainsi la porte à la partition du territoire québécois. Il a avoué son « étonnement » de voir QS s’abstenir « sur un sujet aussi important ».
« Protéger le Québec, c’est faire en sorte que les mêmes lois s’appliquent partout, et l’indivisibilité du Québec, si on s’abstient, ça veut dire qu’on décide de ne pas se prononcer là-dessus. »
Il a tenu à souligner que son parti était fier de ses relations avec les peuples autochtones, en rappelant que le gouvernement péquiste de René Lévesque avait reconnu les 11 nations autochtones.
QS n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.