Texte publié dans Cyberpresse du samedi 8 mars 2008
Mont-Saint-Hilaire
Le 28 février 2008
Monsieur Éric Tremblay.
Chef du Parti Indépendantiste
Objet : Le responsable des sondages pour les cinq Premiers ministres du PQ appuie le PI.
Monsieur Tremblay,
Je suis un militant indépendantiste depuis près d’une quarantaine d’années. Durant 30 ans, j’ai été responsable des sondages sur l’opinion publique pour les cinq Premiers ministres du Parti Québécois.
Depuis maintenant 3 ans, je n’ai plus beaucoup de contacts avec la structure organisationnelle du Parti Québécois. Je demeurais toujours partisan de cette formation, car je croyais qu’une fois élu, un gouvernement issu du Parti Québécois saurait revenir à la Loi 101 originale, que le réseau collégial deviendrait couvert par cette même loi et que le processus d’anglicisation du Québec serait grandement freiné. Quant à l’indépendance nationale, je me disais que si on parvenait d’ici quelques années à franciser un peu plus le Québec, peut-être serions-nous en mesure de tenir un référendum gagnant. Je suis forcé de constater que tous ces espoirs ne se réaliseront pas avec un futur gouvernement du Parti Québécois. L’immigration non francophone ne sera nullement freinée, la Loi 101 continuera d’être bafouée et affaiblie, la bilinguisation du Québec ira en s’accélérant, et la tenue d’un prochain référendum reporté on ne sait pas trop quand.
Le foyer national du seul peuple francophone d’Amérique subit aujourd’hui sa plus grande menace de disparition depuis la conquête. L’heure n’est plus au compromis, il nous faut prendre dès aujourd’hui les mesures qui s’imposent pour assurer la survie de notre peuple, de notre langue et de notre culture francophones.
Je n’ai jamais cru que l’indépendance est une fin en soi. À quoi bon devenir un pays indépendant si ce n’est que pour devenir un pays bilingue avant de devenir anglophone, comme l’Irlande l’a fait au siècle dernier. L’indépendance, c’est l’outil qui permet aux peuples de vivre, de s’épanouir et de prospérer dans leur langue et dans leur culture.
Je crois monsieur Tremblay que vous avez entièrement raison. Il nous faut revenir à ce que fut le mouvement indépendantiste d’avant 1974, c’est-à-dire avant l’étapisme référendaire. L’élection d’un gouvernement indépendantiste devra mettre en marche le processus d’accession à l’indépendance nationale.
Mais, pour arriver à former un gouvernement, le Parti Indépendantiste devra devenir le parti des francophones du Québec. Il devra combattre toute tentative de bilinguisation du Québec par des programmes d’immersion anglaise au niveau primaire et secondaire. Oui à l’anglais à compter de la 5e ou 6e année comme matière scolaire à l’étude, ceci pour permettre d`en avoir une bonne connaissance de base, mais pas au point de mettre en péril notre langue et notre culture par des programmes intensifs d’immersions en cette langue. Si plus tard un étudiant désire se spécialiser dans la langue anglaise ou tout autre, il pourra toujours le faire au niveau collégial ou universitaire.
Je suis convaincu que les cours d’immersion en langue anglaise dans le réseau scolaire francophone du Québec ne pourront que mener à une bilinguisation de la société québécoise. Lorsque tous les francophones du Québec seront parfaitement bilingues, la langue française cessera d’être respectée au niveau commercial. À quoi bon donner des services en français si tous les Québécois comprennent parfaitement l’anglais. La porte sera ouverte à ce que le Québec devienne finalement un territoire unilingue anglais. Par la suite le réseau scolaire francophone deviendra rapidement unilingue anglais et ce qui fut le Québec français durant plus de quatre siècles ne sera plus qu’un vague souvenir dans la mémoire collective. Le bilinguisme individuel appliqué à toute une population aura finalement réussi à amener la disparition des francophones d’Amérique.
Le Parti Indépendantiste devra également se poser des questions sur l’immigration massive que subit actuellement le Québec et qui ira en s’accélérant avec les années si rien n’est fait. Le Québec, société fragile de six millions d’habitants francophones en Amérique du Nord, peut-il se permettre 50 000 immigrants ou plus difficilement intégrables à chaque année, alors qu’un pays de 62 millions d’habitants nullement menacé comme la France en accueille que 160 000 annuellement.
Je suis intéressé à adhérer et à militer pour un parti politique qui met en priorité la défense de notre langue et de notre culture si fragiles en Amérique du Nord. Je crois monsieur Tremblay que votre formation politique répond à ces exigences. Je désire donc adhérer à votre nouvelle formation politique qui, j’en suis persuadé, saura concrétiser le rêve que le Québec devienne un pays indépendant de langue et de culture françaises.
Félicitation monsieur Tremblay pour votre courage politique et bonne chance dans notre combat de faire du Québec un pays indépendant de langue et de culture françaises.
Michel Lepage
Responsable des sondages sur l’opinion publique auprès des
Premiers ministres René Lévesque, Pierre-Marc Johnson,
Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry
de 1975 à 2004.
Pourquoi j'adhère au PI
Le Parti Indépendantiste devra devenir le parti des francophones du Québec
PI - Parti indépendantiste
Michel Lepage5 articles
Responsable des sondages sur l’opinion publique auprès des
Premiers ministres René Lévesque, Pierre-Marc Johnson,
Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry
de 1975 à 2004.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
15 avril 2008Mon cher Tournesol,
Ca, pis voter pour le Parti Libéral, c'est pareil!!
Je partage le gros de votre opinion. J'hais le PQ et le Bloc pour m'en confesser. Pourtant, à chaque élection, je me rends au bureau de vote, je me pince le nez, et je vote PQ et Bloc. J'ai beau sacrer contre eux pendant 4 ans, je me dis que c'est seulement le PQ qui peut, peut-être encore, entretenir ce qui nous reste de flamme. Ce n'est pas en divisant le vote souverainiste que nous, les vrais souverainistes, allons faire avancer les choses. Ne pas voter PQ, ce n'est pas punir les trous de cul qui mènent ce parti. C'est récompenser Jean Charest, mort de rire.
Le PI, comme le QS, devraient exister comme mouvements politiques, mais jamais comme partis politiques. Ca vous prends-ti un dessin pour comprendre ça?