Candidat dans Bourget, sous la bannière du Parti indépendantiste, je me
trouve à être l’adversaire électoral de Maka Kotto, Denis Mondor, Lyn
Thériault. Le thème de l'immigration renvoie à une des urgences nationales
signalées dans notre programme politique. L'« intégration citoyenne et
linguistique des immigrants » est, avec l'indépendance, la priorité du
Parti indépendantiste. Il y va de l'existence même du Québec français,
enjeu fondamental dans l'affaire et qui préoccupe tant les Québécois et
avec raison.
Mes trois adversaires politiques escamotent ce point décisif sous des
considérations édifiantes ou étroitement économiques (pratique de l'«
ouverture » et du « respect » de la part des Québécois ; 680 000 emplois à
pourvoir d'ici à 2010 ; manque d'emplois pour accueillir les étrangers).
Pour une nation, l'immigration n'est pas plus une richesse que les
naissances propres ; et elle l'est à condition d'ailleurs qu'elle
s'intègre. Quand l'immigration ne s'intègre pas ou qu'elle s'intègre à la
nation d'à côté, comme sur notre territoire, c'est un « scandale », comme
disait Camille Laurin, ex-député de Bourget. À ce scandale, comme on sait,
voulait remédier la Loi 101.
Ainsi, le Québec fait toujours face à un problème gravissime sous ce
rapport. La libérale Lyn Thériault fait l'autruche outragée, tandis que
l'adéquiste Denis Mondor fait semblant qu'on peut régler le problème sans
mettre dehors le Canada qui en est la cause. Quant au péquiste Maka Kotto,
il puise chez l'un et chez l'autre : tartufe libéral d'un côté ;
illusionniste adéquiste de l'autre, tout à fait à l'image de ce qu'est
devenu le Parti québécois. Kotto n'a-t-il pas prétendu, à votre émission,
que le projet de loi provincialiste de sa chef Pauline Marois sur
l'identité québécoise (constitution provinciale et citoyenneté interne)
était de nature à régler le problème ?
Une politique familiale favorisant le choix d'avoir des enfants n'a rien
d'« extrême-droite » en soi, comme le prétend Kotto la main dans le même
bénitier multiculturel que son adversaire libérale. La volonté de contrôler
entièrement son immigration (seuil, sélection) n'a non plus rien en soi de
condamnable. Il s'agit là de la prérogative normale de toute nation
responsable. Par contre, la volonté de minoriser la nation québécoise et de
la réduire à l'ethnicité et au folklore au moyen de l'immigration, voilà
qui est odieux et voilà ce que les Québécois, qu'ils soient de souche
française ou autre, condamnent et combattent.
Dans la région de Montréal, 60 % des immigrants passent à l'anglais. Ceux
qui savent le français à l'arrivée ou qui l'apprennent ici se voient
imposer la maîtrise de l'anglais comme condition d'embauche. Quand
l'intégration ne se fait pas vers le Canada et l'anglais, elle est entravée
par l'imposition parfaitement éhontée et anormale de l'anglais comme langue
de travail. La langue française comme langue nationale du Québec est
bafouée dans les deux cas, de même que le statut du Québec comme nation (à
moins d'entendre le mot nation dans le sens de l'hypocrite reconnaissance
du gouvernement Harper où le mot veut dire ethnie). Seule l'indépendance
mettra fin à cette utilisation de l'immigration par le Canada et ses alliés
fédéralistes au Québec qui visent à diviser le peuple québécois et réduire
sa cohésion nationale.
Outre donc l'indépendance du Québec, font partie intégrante du programme
du Parti indépendantiste : l'intégration citoyenne et linguistique ; le
contrôle exclusif de notre immigration ; une politique familiale favorisant
le choix d'avoir des enfants. La tartuferie et l'illusionnisme des
fédéralistes, qu'ils soient partisans de Jean Charest, de Pauline Marois ou
de Mario Dumont, n'impressionnent pas.
***
Richard Gervais
Président du Parti indépendantiste
Candidat du Parti indépendantiste dans Bourget
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