Indépendance et identité

La Dépossession tranquille


On apprenait récemment dans Vigile la création d’un « nouveau mouvement politique », le MNRQ (Jean-Roch Villemaire, [« Mouvement nationaliste révolutionnaire québécois : la droite socialiste »->33719], 28 décembre 2010). Les « 10 points » énumérés dans cette annonce reposent sur une logique « ethno-différentialiste » que l’auteur, partisan de l’indépendance lui-même, assimile à tort à celle de l’indépendantisme.
Les indépendantistes luttent pour l’indépendance politique, pas pour l’identité ethnique ou la survivance de leur « ethno-différence ». Ils rivalisent autrement dit pour le pouvoir : ils visent à gagner les élections et, une fois majoritaire au Parlement, à proposer l’indépendance, c’est-à-dire une loi déclarant la province de Québec État indépendant.
Entre autres mesures importantes à prendre, il y aura celles relatives à la démographie, dont le contrôle de l’immigration (comme pour tout État normal). Mais cette politique ne reposera pas sur les principes rétrogrades et ethnicistes que Villemaire avance en signant « cofondateur du MNRQ ». Il ne s’agit pas du tout, je le cite :

- de « suspendre le droit du sol et d’appliquer le droit du sang » ;

- d’engager une « révolution démographique qui se base sur une politique de reconquête nataliste » ;

- de défendre « la cause ethno-différencialiste ».

Il s’agit bien au contraire de se donner les moyens — précisément ceux de l’État :
- d’appliquer pleinement le droit du sol chez nous sans ingérence étrangère et en fonction, cela va de soi, de nos intérêts nationaux ;

- de pratiquer une politique de la famille, dont sans doute une politique favorisant les naissances, mais sans égard aux différences ethniques qui pourront subsister (il n’est donc pas question de « reconquête nataliste ») ;

- d’intégrer les immigrants qu’on accueillera, pas de les maintenir dans leur « ethno-différence » (et s’il se présente des catégories d’immigrants par trop réfractaires à l’intégration, on disposera alors de tout ce qu’il faut pour régler le problème).

C’est le pouvoir d’État qui permet de faire cela. Les indépendantistes ont trop tendance à sous-estimer l’impact du pouvoir d’État et ne se rendent pas assez compte que tout leur combat tourne autour de sa détention et de son exercice.
Par exemple, la « reconquête nataliste » que ce MNRQ propose, c’est pour ceux qui n’ont pas d’État ça (comme le fut la « revanche des berceaux »). Pour le dire un peu courtement, quand on n’a pas l’État, on se rabat sur l’ethnique. C’est ce pouvoir d’État, donc, qu’il s’agit de confier aux indépendantistes pour qu’ils le mettent au service de l’indépendance et des autres grandes causes nationales, comme entre autres le contrôle de l’influx migratoire, la naturalisation et l’intégration des immigrants, la cohésion sociale en général.
L’indépendance mettra fin d’un coup au scandale actuel où un État autre que le Québec, en l’occurrence le Canada, court-circuite à son profit l’intégration normale des nouveaux arrivants en terre québécoise et les instrumentalise dans son combat contre notre existence politique pleine et entière, cela avec la complicité (PLQ) ou la veulerie (PQ) des gouvernements en place à Québec.
Laissons donc l’ethno-différentialisme aux croisés du multiculturalisme et des accommodements soi-disant « raisonnables »…


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 janvier 2011

    3 janvier 2011, par Tétraèdre
    Sans l’indépendance les immigrants continueront à angliciser le Québec
    seule l’indépendance peut nous libérer de ce fléau fédéraliste canadian . Car alors les immigrants se franciseront normalement en nous respectant...

    Ce ne sont pas les immigrants qui anglicisent le Québec.
    Ce sont les pékistes de souche française. La cheffe, les députés et les membres du PQ qui, tous sans exception, appuient et maintiennent l'imposition de « l'anglais » et sa culture, dès l'âge 6 ans à l'école française, jusqu’à la fin du collège. Sinon, pas de diplôme.
    Quand la cheffe Pauline Marois, les députés Pierre Curzi, Sylvain Simard, Bernard Drainville répondent en « anglais » aux canadiens anglophones, les immigrant ne font que les observer et constater que pour les souverainistes pékiste « l'anglais » est une langue commune et obligatoire au Québec.
    Le français n'est donc, pour eux, qu'une langue secondaire remplaçable.
    Si le souverainistes scolarisés ne seraient pas tous bailingue, donc colonisés et domestiques de l'anglo-saxon canadien, il y a longtemps que l'indépendance serait faite.
    Ce qu'il faut c'est… Sortir les « bailingues » à moitiés anglophones du PQ et les remplacer par des latins francophones.
    SP

  • Nicolas Rodrigue Répondre

    5 janvier 2011

    Pour le bureau du MNRQ...
    Si l’ethno-différentialisme affirme que chaque peuple ou ethnie sont unis par l’Histoire, le sol et le sang et bien c'est une erreur de le croire.
    Les immigrants italiens de Montréal ne cessent pas d'être Italien en vivant en dehors d'Italie même après plusieurs générations et leur histoire est bien différente de ceux qui vivent encore en Italie. Le peuple juif a vécu des siècles sans droit du sol et ils n'ont pas cessé de s'identifier à l'identité juive. Ensuite, que faites-vous de celui qui est venu au monde en chine et qui a été adopté par des Québécois alors qu'il n'était qu'un bébé. Croyez-vous que son sang va lui apprendre à parler le mandarin et à manger avec des baguettes ?
    Prenez un caillou sur le sol et demandez-lui à quelle identité appartient-il.
    La terre ne transmet aucune identité à l'humain, c'est l'humain qui lui donne un nom qu'elle n'avait pas au départ. Si les Anglais avaient choisi un autre nom que "Québec" pour définir le territoire du Québec et bien les Québécois n’existeraient pas aujourd'hui, ils porteraient un tout autre nom. Imaginé maintenant que le territoire qu'on appelle aujourd'hui le Québec avait gardé l'expression de la "nouvelle France" après la guerre de Conquête de 1760. Nous serions quoi ?
    Des Français. L'identité québécoise n'est que la nationalisation d'une identité régionale et l'identité canadienne est aussi la nationalisation d'une identité à caractère régional. On a fait la même chose avec le peuple Wallon. On a divisé la nation française en plusieurs petites nations en nationalisant l'identité de ses composantes régionales.

    Ensuite, l'identité française sous l'ancien régime n'était pas soumise au droit du sol. Le roi de France était avant tout le roi des Français peu importe où ils se trouvent. La nation était définie par les membres qui la composent et non par le lieu où ils se trouvent ce qui a permis à la nation française de s’étendre jusqu’en Amérique. Si le peuple est nomade et se déplace comme certaine tribus en Afrique, le peuple emmène son identité avec lui peu importe où il va comme l’immigrant qui déménage au Québec. Notre identité ne dépend pas du sol et l’identité qu’on donne au sol dépend que de nous. La terre par elle-même n’exprime aucune identité.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2011

    Vous nous voyez très touchés de l'importance accordée au MNRQ par M. Richard Gervais. En effet, seulement quelques jours après notre formation officielle, M. Gervais avait déjà écrit à notre sujet. Toutefois, il fut étonnant de constater son ignorance.
    Le MNRQ ne soutient en aucun cas le multiculturalisme. Il est par ailleurs ridicule d'associer multiculturalisme et ethno-différentialisme.
    L'ethno-différentialisme est un concept théorisé en France par le Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne ou Nouvelle droite selon lequel chaque peuple ou ethnie sont unis par l'Histoire, le sol et le sang.
    Pour sa part, le multiculturalisme représente un génocide culturel utilisé par presque tous les gouvernements occidentaux pour détruire l'unicité de chaque culture nationale et l'ethno-différentialisme représente la première arme contre ce fléau.
    En tant qu'indépendantistes québécois et ethno-différentialistes, les membres du MNRQ se doivent de combattre le multiculturalisme, qu'il soit canadien ou autre.

  • Nicolas Rodrigue Répondre

    4 janvier 2011

    Le droit du sol, c’est aussi de nommer un cheval un « mouton » parce qu’il est né en dehors d’une écurie. L’écurie ne fait pas le cheval.
    Le sol ne défini pas la nation, car les frontières où résident une nation peuvent changer sans changer pour autant notre sentiment d’appartenance à cette nation et le droit du sang ne défini pas l’identité, car le sang pure n’existe pas. La nation est défini par sa culture, ses croyance et sa langue. C’est aussi un sentiment d’appartenance.
    Les immigrants ne viennent pas au Québec pour la culture ou la langue, mais principalement pour l’opportunité de faire de l’argent, point final et s’ils ne peuvent pas faire d’argent ici, ils s’en vont à Toronto ou ailleurs. Ils n’ont pas de sentiment d’appartenance national avec la société qui les reçoivent, mais avec la nation d’où ils proviennent, peu importe où elles se trouvent. Leur cœur est ailleurs.
    Lorsqu’on insère de l’huile dans un verre d’eau, vous pouvez brasser le verre d’eau autant que vous voulez, l’eau et l’huile ne se mélangeront pas. L’huile finira toujours par remonter à la surface en se séparant de l’eau. L’eau n’assimile pas l’huile, si l’huile ne change pas ce qui la distingue de l’eau et l’eau ne s’adapte pas à l’huile, si elle ne change pas ce qui la distingue de l’huile. Même si vous remplacer la sauce brune par une sauce mexicaine dans une poutine, ce n’est pas cela qui va inciter le mexicain à aimer la poutine et un Québécois ne sera pas nécessairement prédisposé à renoncer à sa sauce brune car pour lui une poutine sans sauce brune n’est plus une poutine.
    Une société d’accueil qui renonce à rien de ce qui la défini en tant que nation n’arrivera pas intégrer les immigrants, sauf si l’immigrant accepte de renoncer volontairement à son identité d’origine, à sa langue d’origine ou sa culture d’origine. Le seul moyen d’intégrer l’immigrant à une société qui lui est étrangère, c’est par le métissage identitaire de la société d’accueil ou par l’assimilation de l’immigrant. On ne peut pas être de l’huile et de l’eau en même temps, il faut faire un choix. Les Anglais et les Français n’ont pas réussi à vivre ensemble au Canada sous une même identité pendant plus de 2 siècles et on veut nous faire croire qu’on va réussir avec encore plus de diversité. C’est la multiplication des ghettos identitaires qui nous attendent et c’est déjà commencé.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2011

    Dans la belle mosaïque canadienne, il y a des Noirs, des Ukrainiens, des arabophones, des Canadiens français catholiques, etc.
    L'ethnodifférentialisme est le nouveau nom du multiculturalisme, lui-même relevant du très ancien «diviser pour régner».

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2011

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ethno-diff%C3%A9rencialisme

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2011

    Sans l'indépendance les immigrants continueront à angliciser le Québec
    seule l'indépendance peut nous libérer de ce fléau fédéraliste canadian . Car alors les immigrants se franciseront normalement en nous respectant

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2011

    «L’indépendance mettra fin d’un coup au scandale actuel où un État autre que le Québec, en l’occurrence le Canada, court-circuite à son profit l’intégration normale des nouveaux arrivants en terre québécoise et les instrumentalise dans son combat contre notre existence politique pleine et entière, cela avec la complicité (PLQ) ou la veulerie (PQ) des gouvernements en place à Québec.»
    Encore faut-il la réaliser! Les cotas actuels sont en train de nous noyer. Le débat sur le sujet commence à peine puisque les nationalistes ont dormi au gaz pendant des années, refusant de se mouiller de peur de se faire traiter de "Le Pen". La peur d'avoir peur, à la grande joie des feds, grands gagnants de ce désastre natinal.
    On va décider des nouveaux cotas ce printemps. On compte sur vous pour faire du bruit. Il est moins une.
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    Au sujet du droit du sol, j'aime bien la loi française. Les enfants d'immigrants, nés en France, doivent attendre l'âge de 18 ans pour demander la nationalité française. Pareille loi au Canada nous aurait éviter tout le cirque autour d'Omar Khadr

  • Archives de Vigile Répondre

    2 janvier 2011

    Le droit du sol, c'est de nommer un boeuf un «cheval» parce qu'il est né dans une écurie.