J’espère que Pauline Marois ne s’attendait pas à ce que les médias accueillent son projet d’augmenter les impôts des plus riches en lui offrant des bouquets de roses.
Quand on forme un gouvernement minoritaire avec seulement 32% du suffrage exprimé, on ne doit surtout pas s’attendre à ce que nos ennemis nous encensent quand on s’attaque à leur porte-monnaie.
Comme la majorité de nos médias ont des intérêts divergents de ceux du gouvernement, il n’est donc pas étonnant qu’ils la frappent à bras raccourcis. Les connaissant, c’était même prévisible.
À cet égard, le discours du matricule 728 au sujet des carrés rouges n’est pas très différent de celui des médias à l’endroit du PQ. Sur le fond, quand ce n’est pas dans la forme, il ressemble étrangement aux propos que tiennent quotidiennement Richard Martineau et plusieurs de ses collègues de Québécor et de la Presse.
À l’image du matricule 728 qui s’en est prise à ces artistes qui avaient une bière à la main, les médias ne laisseront aucune chance au gouvernement de Pauline Marois.
Tous les prétextes seront bons.
Il y a trop d’intérêts divergents en jeu pour qu’ils lui laissent une seule petite chance de réussir.
La justice sociale, l’équité fiscale et l’indépendance du Québec ne font pas partie de leurs plans de match. Qu’elle se le tienne pour dit.
Voilà pourquoi, comme dans l’esprit du matricule 728, tous les coups seront permis pour abattre le gouvernement de Pauline Marois.
On en a eu une bonne idée depuis le soir de son élection où on s’est même permis d’attenter à sa vie. En chœur, nos bons médias ont aussitôt coordonné leur message et entonné qu’il s’agissait d’un geste isolé d’un fou, pas d’un attentat terroriste.
Dans ce contexte, sous l’éclairage de ces médias, on comprend aussitôt pourquoi l’empressement de Pauline Marois à imposer son programme a pris les allures d’un dangereux amateurisme donnant lieu à d’impardonnables erreurs qui plongeront sans aucun doute le Québec dans un inévitable marasme économique causé par la fuite de ses professionnels, de ses entrepreneurs et de leurs capitaux. Une image qu’on a voulu accoler le plus rapidement possible à ce gouvernement.
Il n’y aura pas de lune de miel.
Que Pauline Marois se le tienne pour dit, quoi qu’elle fasse ou qu’elle propose, rien ne sera acceptable aux yeux de ces médias, même la capitulation.
Voilà également pourquoi le recul du gouvernement sur l’abolition de la taxe santé a aussitôt été interprété par ces mêmes médias comme un aveu d’incompétence.
Une guerre totale est donc engagée contre le PQ afin que jamais il ne se relève de l'humiliante défaite que ses ennemis avoués souhaitent lui faire subir aux prochaines élections.
Le message de ces médias ne peut être plus clair, coûte que coûte, il faut en finir avec l’indépendance.
Une tâche que malheureusement Pauline Marois semble vouloir leur faciliter compte tenu du peu de précautions qu’elle a prises lors de l’annonce des principaux objectifs que son gouvernement entendait poursuivre au cours du prochain mandat.
Faire preuve d’un peu plus de stratégie et de moins d'empressement lui aurait certainement évité ce cuisant échec de son projet d’abolir la taxe santé de 200$ par contribuable qui, rappelons-le, était sa principale promesse lors de la dernière campagne électorale.
Qu'on se le tienne pour dit, il n'y aura pas de quartier.
Cela fera mal, très mal !

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