Promesses électorales en l'air. Oui, je sais fort bien qu'en compagne électorale, tous les partis politiques font de très belles promesses à la population afin de se faire élire.
D'ailleurs, c'est le seul moment, en campagne électorale, que les politiciens sont à l'écoute et sont attentifs aux besoins des gens et qu'ils vont parler au monde, que ce soit des étudiants, des travailleurs, des chômeurs, des groupes communautaires et écologistes, etc. Une fois élus, ils ne vont plus parler à ces groupes de citoyens ordinaires parce qu'ils mettent en place des politiques qui vont souvent contre les demandes des gens et qui sont contraires à leurs promesses électorales. Ils préfèrent, une fois au pouvoir, aller parler strictement dans des chambres de commerce, probablement là où ils vont dénicher leur futur emploi.
Tout de même bizarre que des élus qui représentent le peuple se limitent à s'adresser à des gens d'affaires et à certains journalistes et chroniqueurs qu'ils aiment bien et avec qui ils ont plein d'affinités. Dites-moi, ça remonte à quand la dernière fois que vous avez vu des ministres et des premiers ministres prononcer une allocution devant des membres de syndicats de travailleurs, d'associations étudiantes ou groupes écologistes et communautaires? Les poules devaient avoir à ce moment des dents.
Oui, c'est courant de faire des promesses en période d'élection et pas après en renier certaines. Mais, il y a toujours une saprée limite à tromper injustement le monde et à faire tout le contraire de ce qu'ils ont promis, surtout à tout bouleverser sans jamais en avoir parler avant.
La lâcheté du PLQ
Les libéraux de Couillard se sont fait élire sous de fausses représentations. Si seulement ils voulaient procéder à des changements mineurs dans le rôle de l'État dans la société, ça pourrait toujours aller. Mais non, sous le coup de fausses promesses qu'ils savaient qu’ils ne tiendraient pas, voilà qu'ils veulent procéder, de façon autoritaire et arrogante, à des bouleversements majeurs dans toutes les facettes afin de réduire substantiellement la quantité et la qualité des services publics universels offerts à la population tout en les taxant davantage. Le but visé est de couper dans les programmes sociaux afin de mieux les privatiser et d'enrichir une poignée d'affairistes, ce qui ne fera qu'augmenter les inégalités économiques déjà honteuses, intolérables et presque criminelles.
Couillard, Coiteux et compagnie ont une sainte horreur les services publics et la solidarité. Ils préfèrent l'individualisme et les intérêts privés qui ne paient pas d'impôts et de taxes, mais qui reçoivent des milliards de subventions en fonds publics chaque année, subventions payées dans les poches du monde ordinaire sans défense. Puis-je vous rappeler à cet effet quelques déclarations formulées par ces sbires qui vont dans ce sens :
-«Couillard livre un plaidoyer pour le privé en santé» (La Presse, 10 décembre 2008).
-«Le PLQ veut privatiser des services» (Journal de Montréal, 28 octobre 2014).
-«Couillard critique l'intervention de l'État dans l'économie». »(La Presse, 28 octobre 2014)
-«Jacques Daoust veut laisser s'exprimer la force du marché» (Le Devoir, 2 mars 2015).
Ils ne tenaient pas du tout le même discours durant la compagne électorale, bien au contraire.
Démettre ce gouvernement libéral
Oui, devant tant d’entourloupettes en compagne électorale et devant l'ampleur des changements majeurs et irréversibles voués au ratatinement de l'État et à notre solidarité, il faudrait démettre ce gouvernement. Couillard et ses disciples n'ont aucune autorité morale pour agir comme ils le font. Jamais au grand jamais, les gens n'ont pas voté pour ça. C'est de l'abus de pouvoir. Y'a ben toujours des limites à exploiter sans vergogne la majorité au profit de la minorité en se servant comme outil d'asser
L'exemple de la santé publique
En santé, le Parti libéral du Québec avait promis en compagne électorale une hausse de 4% des dépenses publiques puis voilà qu'au dernier budget du mois de mars 2014 du banquier-ministre Carlos Leitao, il annonce une augmentation réelle de seulement 1,4 % ce qui est inférieur à l'inflation et qui ne permettra même pas de couvrir la grosse hausse salariale prévue des médecins et encore moins l'envolée spectaculaire annuelle du cout des médicaments des pharmaceutiques qui eux sont, et toujours été, en mode «prospérité». Pour assurer leur prospérité faut que les autres se mettent au reculons et en phase «austérité». En santé, les montants astronomiques versés aux médecins et aux pharmaceutiques sont incompressibles pour les libéraux, mais le reste composé du salaire et du nombre d'infirmières et infirmiers, d'équipements de radiologie, de services directs, des urgences sont bien évidemment les seuls postes dits compressibles. On veut dans les faits encourager la santé privée et forcer les gens a y aller. En résumé, ça signifie que l'on va encore couper davantage dans les services publics en santé en licenciant des employés, en limitant les investissements d'appareils, etc. Après, ils viennent vous dire sans rire que ça ne touchera aucunement les services offerts à la population et que l'on peut facilement faire plus avec moins. Toujours les mêmes sornettes éhontées: «Santé. Croissance anémique des dépenses» (Le Devoir, 27 mars 2015).
Saviez-vous, mes amis, que c'est le Québec qui dépense le moins de fonds publics en santé par habitant au Canada depuis toujours, même si c'est ici que l'on paie le plus cher, et de beaucoup, pour nos médicaments : «Les dépenses en santé, les plus faibles au Canada» (Le Devoir, 29 octobre 2010 et La presse, 31 octobre 2014). Et aussi : «Les dépenses par habitant pour la santé sont plus faibles au Québec» (Journal de Montréal, 4 octobre 2004). Faut quand même couper davantage selon les mercenaires affranchis du PLQ afin de stimuler encore plus la santé privée, même si : «Le Québec est la province qui fait le plus de place au privé» (La Presse, 23 avril 2010) et même si : «C'est au Québec qu'on attend le plus pour voir un médecin» (La Presse, 28 juin 2011). Attendre plus pour voir un médecin ne vous fera pas mourir, comme avoir moins de livres dans les bibliothèques scolaires et avoir plus d'étudiants par classe à l'école, tout le monde sait ça ou devrait le savoir. Même : «L'Alberta (10 880 $ par personne) dépense plus que le Québec (10 404 $ par personne) pour ses programmes sociaux et gouvernementaux» (La Presse, 27 mars 2015). «Pendant ce temps en Alberta : déficit et hausses d'impôts». Qu'importe, ici au Québec, avec la cavalerie libérale aux commandes, faut charcuter encore et toujours plus nos services publics afin de pouvoir baisser les impôts sur le revenu des riches et des compagnies, même si, encore une fois : «Compétitivité fiscale. Le Québec se classe parmi les premiers» (Le Devoir, 18 juin 2014). Et même si : «Les Québécois rejettent les baisses d'impôts aux entreprises» (Le Devoir, 14 février 2011), les intérêts de la classe supérieure priment sur tous les autres, voyons-donc!
L'exemple de l'éducation publique
En campagne électorale, le PLQ avait promis des investissements en éducation publiques de 3,5% ramenées lors du dernier budget libéral de mars 2015 du tandem Martin Coiteux et Carlos Leitao à un maigrichon 0,2 % : «Nouveau régime minceur en éducation» (Le Devoir, 27 mars 2015). Tout simplement écœurant! On coupe sans aucun plan et sans aucune étude d'impact en se laissant guider uniquement par des préjugés primaires et des dogmes éculés qui démontrent une haine viscérale à notre solidarité par le biais de nos services publics et par l'État qui est censé atténuer et non accentuer les inégalités économiques. En éducation, le Québec dépense actuellement 2542 $ par habitant l'an contre une moyenne de 2807 $ par habitant dans les autres provinces canadiennes. Mais, il n'y a rien à faire faut couper même dans le maigre de l'os.
Autre promesse non tenue des libéraux est celle de réduire de 50 % ou plus les subventions de 483 millions $ l'an accordées aux écoles privées : «Les écoles privées gardent leurs subventions» (La Presse, 30 octobre 2014). Pas touche aux vaches sacrées du privé et des nantis. On laisse les centaines de millions de fonds publics au privé même si : «Financement des écoles privées. Le Québec toujours en tête» et même si c'est au Québec qu'il y a le plus d'étudiants aux écoles privées comme c'est ici qu'il y a le plus de cliniques privées au Canada. Allô, État obèse qui est partout!
L'exemple du tarif d'électricité
En compagne électorale, le PLQ de Philippe Couillard avait solennellement promis que les hausses de tarifs d'électricité ne dépasseraient pas le taux d'inflation. Une fois au pouvoir, autre promesse cavalièrement rompue, le PLQ annonce une augmentation des tarifs d'électricité à la population de 2,9 % : «La hausse de 2,9 % des tarifs d'électricité est confirmée» (Journal de Montréal, 10 mars 2015). Par contre, le PLQ va continuer à acheter au gros prix chaque année de l'électricité éolienne et de petits barrages qu'Hydro-Québec n'a absolument pas besoin, puisqu'il aura des surplus d'énergie jusqu'en 2027. Il va aussi poursuivre sa politique de très bas tarifs d'électricité à des multinationales comme des alumineries, des papetières, des cimenteries, etc. Gros taux d'électricité pour la population qui est propriétaire de ce joyau public et petits taux pour les compagnies. À quoi ça sert au juste d'être propriétaire d'Hydro-Québec pour le citoyen ordinaire? Au lieu de recevoir un dividende de «sa» compagnie, c'est lui qui est obligé d'en verser un aux transnationales.
Ah oui, j'oubliais la promesse officielle de la création de 250 000 emplois qui s'est transformée plutôt en milliers de pertes d'emplois. Pas grave, il vous a bien eu et peut-être est-ce pour cela que vous avez voté libéral?
Plus souple avec les affairistes
«Nous ne reculerons pas, jure Couillard. Le PM déterminé à réformer en profondeur l'État québécois» (Le Devoir, 22 mai 2014). Ça vient faire le matamore après s'être fait élire sous de fausses représentations. Le PLQ ne recule jamais devant le monde ordinaire, mais a reculé devant ses promesses de couper plus de 50 % des subventions publiques accordées chaque année aux écoles privées et aussi à sa promesse de réduire de 37,5 % à 30 % (part des salaires payés par l'État) l'aide gouvernementale versée aux riches entreprises privées du multimédia : «Québec répond aux demandes du milieu des affaires» (Le Devoir, 27 mars 2015).
Ça va sauter, je vous le prédis
Ce sont ces gouvernements qui alimentent les manifestations et la violence. Après, ça vient nous jouer la carte de l'ordre et du respect des institutions, eux qui nous ont fait de fausses promesses outrageusement en campagne électorale. Les gens n'ont pas voté pantoute pour ça et ils ont parfaitement raison, et c'est même leur devoir, de s'opposer par tous les moyens à ses changements majeurs et définitifs portés à nos projets de société pour le mieux-être des générations actuelles et futures. Que les étudiants qui protestent et se soulèvent actuellement, avec raison, reçoivent tout mon assentiment et toute mon admiration. La population, contrairement au privé, n'a pas les moyens de se payer des milliers de lobbyistes, de dépenser des millions de dollars en publicité dans les médias, d'être représentée par des élus au parlement qui est issu de leur milieu et d'être détenteurs de différents médias d'information et d'avoir des chroniqueurs et des éditorialistes à leur solde. Ils n'ont que la rue pour ce faire entendre et ils vont la prendre.
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