Pierre Karl Péladeau est un adepte du capitalisme sauvage, un homme de droite qui cherche à tromper les gens en adoptant un discours de gauche, estime le député Amir Khadir.
Le député de Québec solidaire s’est livré jeudi, en point de presse, à une nouvelle charge contre le député péquiste de Saint-Jérôme et candidat pressenti à la direction du Parti québécois (PQ), réduit à un exploiteur d’ouvriers antisyndicaliste. Pierre Karl Péladeau fait partie « des capitalistes excessivement agressifs, dans le sens des exploiteurs d’ouvriers, des antisyndicalistes invétérés », a lancé le député de Mercier.
Sa diatribe survient alors que M. Péladeau semble gagner l’adhésion des souverainistes à la recherche d’un nouveau chef. Samedi dernier, un sondage Léger Marketing–Le Devoir effectué auprès de 1000 internautes la semaine précédente concluait que M. Péladeau avait l’appui de 53 % des militants péquistes, laissant loin derrière les autres candidats potentiels. Le sondage révélait aussi que 22 % des électeurs de Québec solidaire étaient prêts à appuyer le magnat de la presse devenu député.
Quand on lui demande à quoi il attribue la popularité de M. Péladeau, M. Khadir trace un parallèle avec celle du maire de Toronto, Rob Ford. « Le maire Rob Ford est populaire lui aussi en Ontario. Il y a des raisons historiques, sociologiques, médiatiques. Il est quand même à la tête d’un grand empire médiatique qui a beaucoup de ressources, qui peuvent expliquer ça », a-t-il dit.
Cette semaine, M. Péladeau a contesté les mesures d’austérité budgétaire du gouvernement Couillard, en se portant à la défense du modèle québécois, axé sur le nationalisme économique et la générosité des programmes sociaux.
Or, aux yeux de M. Khadir, le passé de l’actionnaire de contrôle de Québecor indique qu’il ne peut prétendre aujourd’hui défendre des valeurs progressistes après avoir été un des patrons les plus durs que le Québec ait connus, étant « motivé idéologiquement pour briser les syndicats ». « Il représente le fer de lance de l’élite économique qui veut diminuer les impôts des plus riches, diminuer les services pour obtenir cette diminution », selon lui.
Pour conquérir le coeur des militants péquistes, réputés adeptes de la social-démocratie, l’ancien patron de presse « doit trouver un moyen de les tromper ».
Le député de Mercier remet même en cause les convictions souverainistes de celui qu’on surnomme PKP, car « comment se prétendre attaché à la souveraineté du Québec » quand une des composantes de l’empire, Sun Média, est « reconnue pour son Québec bashing invétéré ».
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