Pierre Karl Péladeau évoque une offre d’achat potentielle pour Transat

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PKP veut racheter Air Transat


Pierre Karl Péladeau invite les actionnaires de Transat A.T. à refuser la proposition d’Air Canada, qu’il estime contraire à l’intérêt public. Dans le cas d’un rejet, l’homme d’affaires et ses partenaires seraient prêts à déposer une offre définitive à « prix équitable ».


Pierre Karl Péladeau a fait une sortie publique à quelques jours de l’assemblée extraordinaire des actionnaires de Transat A.T., appelés vendredi à voter sur l’offre à 18 $ l’action d’Air Canada. Rappelant qu’il avait manifesté en mai dernier un intérêt personnel pour le voyagiste québécois, le président et chef de la direction de Québecor a diffusé lundi un communiqué dans lequel il invite les trois principaux actionnaires, réunissant un peu plus de 36 % des actions visées, à voter contre la proposition d’Air Canada. L’offre à 720 millions est conditionnelle, notamment, à l’obtention des deux tiers des actions de Transat.


Chez Transat, on indique que la réaction viendra sous forme de commentaires par la voie d’un communiqué devant être diffusé mardi matin.


M. Péladeau a indiqué qu’il détenait 600 000 actions, représentant une participation d’environ 1,6 %. Ces trois actionnaires visés sont la Caisse de dépôt, avec un peu moins de 6 %, le Fonds de solidarité FTQ, avec 11,6 %, et Letko Brosseau, avec un peu plus de 19,3 %. Ce gestionnaire de fonds privé a toutefois conclu une convention de blocage et de soutien avec Air Canada le 11 août dernier, l’acquéreur éventuel haussant du même coup son prix offert de 13 à 18 $ l’action.


Prix « équitable »


Les rumeurs plaçaient M. Péladeau en discussions tantôt avec Air France, tantôt avec Onex-Westjet. L’homme d’affaires ne donne pas de noms. Il s’est limité à dire qu’au cours des derniers mois, il a réuni « de solides partenaires établis et de renommée internationale » et travaillé « à l’élaboration d’une offre d’achat potentielle » de Transat. Cette offre comporterait « un prix équitable pour les actionnaires et représenterait, dans son ensemble, un meilleur choix pour l’entreprise. […] Elle assurerait également, et surtout, par le maintien d’un [Transat] indépendant, un marché concurrentiel au bénéfice des consommateurs et de l’intérêt public. »


À ses yeux, la proposition d’Air Canada « va à l’encontre des meilleurs intérêts de l’entreprise, de ses employés, des consommateurs québécois et de l’économie du Québec ». Il anticipe ainsi une rationalisation des activités entraînant des pertes d’emplois et une éventuelle fermeture du siège social de Transat à Montréal.


Il rappelle que l’offre est conditionnelle à l’approbation des autorités de réglementation, dont Transports Canada et le Bureau de la concurrence. « Les instances gouvernementales ont donc le pouvoir et la possibilité de prévenir la conclusion de cette transaction », souligne-t-il. Lui et ses partenaires « entendent faire les [démarches] appropriées » auprès de ces autorités réglementaires.


Dans l’éventualité d’un blocage réglementaire ou d’un vote défavorable, « M. Péladeau et ses partenaires seraient prêts à promptement discuter avec le conseil d’administration de l’entreprise et à travailler en collaboration avec celui-ci dans le but de conclure une proposition définitive à un prix équitable ». Il a, pour ce faire, besoin de mener une vérification diligente et d’accéder ainsi à l’information non publique de Transat, insiste-t-il.


L’offre d’Air Canada a reçu l’appui du conseil d’administration de Transat, qui en recommande l’acceptation, et est cimentée par une convention d’arrangement exécutoire. Elle prévoit une indemnité de rupture de 40 millions payable par Transat en cas de résiliation de la convention dans certaines circonstances, notamment à la suite de l’acceptation d’une proposition supérieure qui n’est pas égalée par Air Canada. La définition de « proposition supérieure » évoque un prix par action d’au moins 19 $ en espèces.




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