Jean Charest participe à la réunion du Conseil de la fédération, qui réunit tous les premiers ministres des provinces pendant deux jours à Vancouver. (Photo PC)
Jocelyne Richer - Le contexte a bien changé depuis les années 80, si bien que rien n'indique que le Québec s'apprête à vivre une crise linguistique, a soutenu en substance le premier ministre Jean Charest, lundi.
En marge d'une rencontre du Conseil de la fédération, qui réunit tous les premiers ministres des provinces pendant deux jours à Vancouver, M. Charest a été invité, en point de presse, à commenter le débat linguistique qui est au coeur de l'actualité depuis quelques semaines.
«On n'est pas en 1987. On n'est pas en 1997. On est aujourd'hui en 2008. Le contexte a déjà évolué beaucoup au Québec», a-t-il dit, en faisant référence à une période plus tumultueuse qui avait forcé le gouvernement de l'époque à légiférer sur la langue d'affichage.
Dans le même esprit, il a dit que la présidente de l'Office québécois de la langue française (OQLF), France Boucher, avait toujours toute sa confiance.
La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a réclamé la tête de Mme Boucher, au cours des derniers jours, parce qu'elle n'avait pas encore rendu publique une étude sur la situation linguistique au Québec, produite il y a un an et demi par le démographe Marc Termote.
«Mme Boucher a notre confiance. Mais Mme Boucher a un mandat qui, avouons-le, est particulier. Elle doit s'en décharger (sic) en tenant compte justement de cette lourde responsabilité qu'elle a», a fait valoir le premier ministre.
«L'affaire de la langue au Québec, c'est pas l'affaire d'une seule personne ou d'une seule institution», a-t-il rappelé, en revenant à la charge pour dire que son gouvernement préparait une série d'actions
pour mieux promouvoir la langue française.
«La question de la langue au Québec, ça demeure un enjeu extrêmement important pour l'avenir du Québec», a ajouté M. Charest.
La ministre responsable, Christine St-Pierre, avait déjà indiqué la semaine dernière qu'elle
annoncerait un plan d'action de promotion du français, incluant des mesures visant à rehausser la qualité du français parlé, avant la fin de l'année.
Mais avant d'aller de l'avant, le gouvernement attend la publication en mars - par l'OQLF - d'une série d'études, dont celle de M. Termote, qui prédit un déclin accéléré du français parlé à la maison.
Le premier ministre a justifié le délai, en affirmant qu'avant d'agir il devait avoir en mains le portrait le plus complet et le plus juste possible de la situation.
«Nous allons agir. Le gouvernement va poser les gestes qu'il devra poser, qu'il doit poser pour assurer la pérennité de la langue», a-t-il déclaré.
M. Charest a déjà dit, cependant, qu'il n'irait pas jusqu'à renforcer la Charte de la langue française (loi 101).
Il faut «une analyse pointue pour comprendre justement la situation de la langue au Québec, pour prendre les bonnes décisions pour l'avenir», a-t-il ajouté.
Au cours des dernières semaines, plusieurs reportages, dont un sur l'embauche de personnel unilingue anglophone dans les commerces du centre-ville de Montréal, ont défrayé la manchette et alimenté le débat.
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