L'étude ignorée

La langue - un état des lieux


Quand on a appris que l'Office québécois de la langue française tardait à publier une étude du démographe Marc Termote sur l'avenir du français à Montréal, celle-ci est devenue l'objet d'une vive controverse, les partis de l'opposition accusant le gouvernement Charest de l'avoir sciemment cachée. Le rapport de M. Termote a finalement été publié la semaine dernière. Devinez quoi? Personne n'en parle! L'étude cachée est devenue l'étude ignorée. Les politiciens qui réclamaient sa publication immédiate l'ont-ils seulement lue maintenant qu'elle est à leur disposition?
À la lecture du texte du professeur Termote, on trouve ce qui pourrait être une explication de ce silence. Le chercheur ne conclut pas seulement que les francophones seront de plus en plus minoritaires sur l'île de Montréal; il affirme qu'aucune des mesures proposées par les diverses formations politiques ne permettra de freiner ce déclin.
Les trois principaux partis estiment qu'il faut faire davantage pour franciser les immigrants. Or, selon les calculs de Marc Termote, peu importe la proportion des immigrants qui adopteront le français comme langue d'usage, cela aura peu d'impact sur la minorisation des francophones à Montréal: "Même si l'on double ou triple les gains réalisés vers le français ou l'anglais, les résultats n'en sont guère affectés."
Mario Dumont est convaincu que Québec devrait revenir sur sa décision d'augmenter le nombre d'immigrants de 45 000 à 55 000 par année. Encore là, les simulations du démographe révèlent qu'en ce qui a trait à la place du français sur l'île de Montréal, une telle hausse des seuils n'a pas d'impact significatif: en 2026, la proportion de francophones sera de 47,4% au lieu de 48,1%...
Le gouvernement Charest ne trouvera pas non plus matière à pavoiser dans les travaux de M. Termote. Car si l'augmentation du nombre d'immigrants n'aura pas d'effets néfastes sur la pérennité du français, elle ne permettra pas non plus de freiner le vieillissement de la population.
En somme, Marc Termote conclut que les francophones constituent numériquement une majorité si imposante que son évolution démographique rend insignifiants les phénomènes touchant les anglophones et les allophones. Si les francophones deviennent de plus en plus minoritaires sur l'île de Montréal, c'est parce qu'ils font moins d'enfants et parce qu'ils quittent l'île par dizaines de milliers pour aller s'installer dans les couronnes. Or, de tels comportements sont difficiles sinon impossibles à infléchir. Faut-il donc se résigner à cette minorisation? "Je ne peux que répondre par l'affirmative", nous a dit M. Termote.
Cette vision pessimiste est contestée par d'autres démographes. Il faut en avoir le coeur net. Est-il inévitable que les francophones soient minoritaires sur l'île de Montréal? Est-ce grave? Si la francisation des immigrants n'est pas une panacée, peut-on envisager d'autres pistes de solution? Le gouvernement devrait immédiatement charger un groupe d'experts de trancher ces questions. Sans quoi les nouvelles mesures prises pour protéger le français risquent d'être autant de coups d'épée dans l'eau.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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