Paralyser l'État

Quels sont les États qui pratiquent cette option et qui sont paralysés par elle?



Le Parti québécois a adopté la fin de semaine dernière le principe des référendums d'initiative populaire par lesquels la signature d'un registre par un certain pourcentage de la population forcerait le gouvernement à tenir un référendum sur un sujet donné.
L'idée est populaire (73% des Québécois y sont favorables selon un sondage Léger Marketing/Journal de Montréal). On y voit une façon de forcer la classe politique à tenir davantage compte du point de vue de l'électorat.
Cette idée est fondée sur une prémisse fausse. On soutient que dans notre système parlementaire, un gouvernement majoritaire peut agir à sa guise, que le premier ministre a tous les pouvoirs et peut faire fi non seulement des critiques de l'opposition, mais de la volonté populaire. Or, l'histoire et l'actualité démontrent le contraire.
Prenez le cas de Jean Charest, qu'on accuse quotidiennement de n'en faire qu'à sa tête. En réalité, le gouvernement libéral a dû, à un nombre incalculable de reprises depuis 2003, modifier ses plans pour tenir compte de l'opinion publique. Selon le député Bernard Drainville, si les référendums d'initiative populaire avaient existé, le gouvernement aurait dû lancer plus tôt une enquête publique sur la construction. L'essentiel c'est que, sans qu'on ait eu besoin de cet outil lourd et coûteux, le mécontentement populaire a finalement eu raison de l'entêtement de M. Charest.
Les gouvernements doivent parfois prendre des décisions impopulaires, mais nécessaires. Cela deviendrait presque impossible si les référendums d'initiative populaire existaient. On s'est beaucoup offusqué hier des propos du sénateur Pierre-Hugues Boisvenu au sujet des meurtriers. On oublie que si la peine de mort n'existe plus au Canada, c'est parce que les élus ont décidé de résister au sentiment populaire qui, encore aujourd'hui, y est favorable.
Grâce à ces référendums, les Québécois pourraient imposer à leur État toutes sortes de mesures populaires, mais néfastes. Pourquoi pas le gel permanent des tarifs d'électricité? La diminution des allocations d'aide sociale?
Pauline Marois a promis qu'un éventuel gouvernement du Parti québécois mettrait en place des balises pour prévenir les abus. Toutefois, à moins de vouloir rendre la mesure purement symbolique, de telles balises n'empêcheront pas un groupe bien organisé d'atteindre ses fins.
On reproche aux élus de ne pas être à l'écoute de la population. On les accuse aussi de gouverner par sondages. Comme quoi les attentes de la population sont changeantes et souvent contradictoires. C'est pourquoi il faut laisser une marge de manoeuvre aux gouvernements de sorte qu'ils puissent prendre les décisions qu'exige, à leur avis, l'intérêt public. Les partis d'opposition, les groupes de pression, les médias et l'approche d'élections se chargeront, si la grogne est assez forte, de le faire reculer.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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