Ottawa doit s'expliquer

Sécurité de la vieillesse - rupture d'un pacte social


Le premier ministre Stephen Harper a suscité beaucoup d'inquiétude en annonçant, la semaine dernière à Davos, que le gouvernement va modifier le régime de la sécurité de la vieillesse «afin d'en assurer la viabilité pour la prochaine génération».
Depuis, les partis d'opposition accusent les conservateurs de vouloir «mettre la hache» dans les prestations destinées aux aînés. Le gouvernement assure que les retraités et les personnes qui sont proches de la retraite ne verront pas diminuer les prestations auxquelles ils ont droit. Cependant, Ottawa refuse de préciser quels changements sont envisagés.
Tant qu'on n'en saura pas davantage, il sera impossible de se prononcer sur le bien-fondé des projets du gouvernement Harper. Est-il exact que, comme il le prétend, le régime de sécurité de la vieillesse n'est pas viable à long terme? La plus récente analyse actuarielle du régime indique qu'il coûtera, dans 20 ans, presque trois fois plus cher qu'aujourd'hui (108 milliards contre 39 milliards). Mais cela ne signifie pas nécessairement que le gouvernement n'aura pas les moyens de le financer. Selon les projections du Conference Board, le régime représentera, en 2030-2031, 20% des revenus fédéraux, comparativement à 15% aujourd'hui. Est-ce intenable? Le gouvernement doit en faire la démonstration.
Si, vraiment, la croissance des coûts de la sécurité de la vieillesse est trop rapide, des mesures peuvent être prises pour la freiner sans pour autant «mettre la hache» dans le système. On pourrait, par exemple, considérer le revenu du ménage plutôt que le revenu individuel pour établir à quel montant une personne âgée a droit. On pourrait aussi, comme on l'a fait pour les régimes publics de pensions, inciter les gens à réclamer plus tard qu'à 65 ans leurs prestations de la Sécurité de la vieillesse. L'essentiel, c'est que les modifications soient faites graduellement et que les plus démunis soient protégés; il ne saurait être question qu'Ottawa diminue le Supplément de revenu garanti.
Comme les néodémocrates, les libéraux dénoncent les intentions du gouvernement. Dans ce dossier, le parti de Bob Rae devrait se faire plus discret. Car voici ce qu'on lit dans le budget présenté en 1996 par le ministre libéral Paul Martin: «La viabilité future du système de pensions est remise en question par les importants changements démographiques et économiques qui se sont produits depuis la mise en place de ces régimes.» Le gouvernement Chrétien posait donc à l'époque exactement le même constat que celui que font les conservateurs aujourd'hui. Confronté à la grogne populaire, M. Martin a dû mettre au rancart la réforme qu'il avait concoctée.
Cet épisode, comme l'incident «Charlie Brown» de l'époque Mulroney, devrait inciter le gouvernement Harper à agir avec doigté et intelligence dans ce dossier. Malheureusement, c'est mal parti.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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