Nos dirigeants sont-ils de retour à "la grande noirceur"?

Tribune libre

Nous croyions cette période historique du règne de Maurice Duplessis révolue; et bien non : une nouvelle période d’ombre s’est installée au Québec.



Si nous avons connu la Révolution tranquille, c’est qu’avant 1960, une longue période obscurantiste orchestrée par la religion catholique et l’Union nationale accabla le peuple français d’Amérique du Nord. Au Québec, au XXe siècle, c’était le Moyen-âge!



Et voici qu’un ministre du gouvernement Legault veut sortir les arbalètes afin de réduire des troupeaux de cerfs de Virginie devenus trop envahissants. Au Canada, c’est en 1869 que fut fondée la Société pour la prévention de la cruauté à l’animal : ça fait donc plus de 150 ans d’évolution humanitaire au respect de l’animal. Pourquoi faire appel à des outils archaïques contre les animaux?



Il est vrai que l’évolution prend des siècles à se réaliser; mais on dirait qu’on s’en va à reculons! 



Croire! Nous sommes un peuple de croyants : nous élisons toujours nos dirigeants sur la foi de leurs promesses plus que douteuses. Un réseau de la Santé en bonne santé par le privé, un 3e lien par-ci, un autre par-là, et tout roulera sans un seul «cône orange»!



Depuis Jacques Cartier jusqu’à François Legault, nous croyons! Les yeux fermés, les oreilles bouchées, le cœur sur la main; nous avons la foi en ces personnes qui se veulent nos chefs et qui nous disent : «Toé, tais-toé!», qui vont jusqu’à mettre leur siège en jeu pour que nous croyions en leurs mensonges électoraux.



Ce qui fait que malgré les lois qui garantissent la laïcité de l’État du Québec, nos municipalités continuent d’afficher leur foi catholique par des signes religieux ostentatoires, qu’un bon maire catholique louisevillois fait sa prière à la nation canadienne supérieure, qu’on se laisse emballé comme du ballonné par des politiciens qui promettent de beaux et bons réseaux en Éducation, en Santé, en Économie verte où tout baigne dans l’huile. 



S’agit-il de croire pour que nous chantions les béatitudes? Ne faut-il pas un effort respectable à la réalisation d’un monde meilleur?



L’expérience des derniers jours du gouvernement de la CAQ nous fait tristement déchanter : la gouvernance est sombre, cachée et laxiste.



Pire : j’ai participé ce 20 avril dernier à l’assemblée générale annuelle (AGA) de ma Caisse (Caisse d’économie solidaire Desjardins, CÉSD) : jamais depuis toutes ces décennies de sociétaire de l’œuvre de Dorimène et Alphonse Desjardins je ne m’étais senti un simple rouage à exploiter, un esclave financier sans dignité humaine, un vrai moyen sans autre fin que de fabriquer des profits à la tonne, le tout sans un juste retour aux exploités.



Mes dirigeants ont trouvé une passe administrative pour que toutes les ristournes soient détournées en dons, commandites, subventions et construction de fonds financiers pour des bonnes œuvres. Sauf pour quelques peccadilles, il y a zéro ristourne pour les «membres individuels» : toutes les ristournes sont versées à quelques «membres entreprises» choisies par la seule direction de la Caisse! Les membres ne votaient plus pour un projet de partage des ristournes, mais votaient à main levée sur ce que la direction appelle le «projet coopératif» de la CÉSD et ce, sans autres explications. Tout voté à l’aveugle.



Québécois, sommes-nous de retour à la grande noirceur? À nous faire croire au «petit Jésus des Caisses» et son catéchisme? Sommes-nous sortis de ces promesses angéliques du paradis céleste à la fin de nos jours? Quand on cache la vérité, on flirte avec la tyrannie.



Ma Caisse avait un slogan pour mieux endoctriner ses ouailles :



«Rêver un avenir meilleur»



N’est-ce pas que nos dirigeants sont à l’image du château de cartes de François Legault?



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