Le 11 décembre prochain, le Canada est censé signer le Pacte mondial de l’ONU pour des migrations sûres et ordonnées.
Jusqu’à il y a quelques semaines encore, presque personne n’en parlait, comme s’il s’agissait d’une nouvelle trop lointaine, étrangère au commun des mortels.
Immigration
Mais peu à peu, on s’est rendu compte de la portée de ce pacte, d’autant que de nombreux pays qui devaient initialement le signer ont annoncé qu’ils se désisteraient. Mardi, on a même appris qu’Andrew Scheer, le chef des conservateurs à Ottawa, invite Justin Trudeau à ne pas le signer.
Petit portrait : ce pacte présente les migrations de masse comme un phénomène naturel. On ne pourrait pas les contenir ou les stopper. La chose serait impossible et immorale tout à la fois. Au mieux, on pourrait les encadrer.
On l’aura compris : on veut désarmer mentalement, politiquement et juridiquement ceux qui pensent le contraire. Car ce texte pose en fait, sans l’avouer, les bases d’un droit à la migration, qui entravera les souverainetés nationales, et limitera le droit de chaque État de décider qui il acceptera ou non sur son territoire. Il s’agit d’atténuer les différences entre ceux qui sont citoyens et ceux qui ne le sont pas – avant d’un jour les neutraliser.
Certes, il ne s’agit, disent ses promoteurs, que d’une première étape : le texte ne serait pas contraignant. Il ne faut pas se faire bluffer. On le sait, le droit international s’élabore très loin du regard des peuples. Cela n’empêche pas ses défenseurs, ensuite, d’expliquer aux nations qu’elles doivent se soumettre aux « obligations internationales ».
Par ailleurs, on trouve dans ce pacte une expression décomplexée du désir de censure qui caractérise l’idéologie multiculturaliste. Ainsi, les gouvernements devraient cesser « d’allouer des fonds publics ou d’apporter un soutien matériel aux médias qui propagent systématiquement l’intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants, dans le plein respect de la liberté de la presse ».
Quand on sait qu’il suffit de s’opposer au multiculturalisme, à l’immigration massive ou à la discrimination positive pour être accusé de racisme, de xénophobie ou d’intolérance, on comprend que c’est une vaste entreprise de censure qui se déploie sous le couvert onusien.
Censure
En fait, il faudrait jeter un regard neuf sur la question de l’immigration et plus encore sur celle des réfugiés. Le droit d’asile, tel qu’il s’impose aux États, a été élaboré dans un contexte historique absolument différent de celui qui prévaut aujourd’hui. Il ne prétendait pas réguler des migrations de grande envergure et abolir pratiquement les frontières pour des raisons pseudo-humanitaires.
Ce droit, aujourd’hui, est détourné à grande échelle par des populations qui prennent ce chemin juridique pour s’installer dans des pays en contournant les mécanismes de l’immigration légale. Il faudrait redonner à chaque État le contrôle de ses frontières.
Et d’ici là, il faut urgemment demander à Justin Trudeau de ne pas signer ce pacte.