(Shawinigan) La candidate à la direction du Parti québécois, Martine Ouellet, était de passage à Shawinigan, jeudi, pour proposer la création d'une nouvelle Société québécoise des eaux qui serait basée à Shawinigan, un choix qui lui parait tout naturel «compte tenu de la place de la Mauricie dans l'histoire économique et hydrique du Québec.»
Cette annonce suit d'autres propositions faites cette semaine par la candidate, soit celles de créer une division Hydro-Québec éolien à Gaspé et un réseau régional d'information, (Télé Québec), doté d'un bulletin d'information qui traite de l'actualité des régions.
La candidate qui a déjà siégé plusieurs années à la Société québécoise d'assainissement des eaux, propose en fait un vaste programme d'infrastructures de désinfection de l'eau pour les municipalités, d'un milliard $ répartis sur dix ans. La préparation des appels d'offres, la gestion des contrats et le suivi seraient assurés par la nouvelle société. La construction, elle, serait remise à l'entreprise privée, une initiative, juge-t-elle, qui permettrait de créer des emplois dans toutes les régions du Québec - elle ne les a pas chiffrés -, dont une cinquantaine à Shawinigan même, croit-elle.
Selon Mme Ouellet, il est temps que le Québec pousse plus loin le traitement primaire des eaux. «Dans les années 80-90, on a investi massivement dans la construction d'usines d'assainissement des eaux et dans la majorité des cas, ces usines ne font que du traitement primaire, dans quelques cas seulement, secondaire et tertiaire. Moi, je ne vous conseillerais pas d'aller vous baigner à la sortie d'une usine de traitement d'eau. Il n'y a à peu près pas de désinfection au Québec, qui consiste à éliminer les bactéries et les pathogènes. Je pense qu'en 2015, on est rendus là. Je parle de désinfection de l'eau et oui, cela toucherait la question des médicaments car cela a un impact, les hormones en particulier affectent le développement des poissons. C'est pour ça qu'il est important de se rendre jusqu'à la désinfection, de façon à améliorer la qualité de nos cours d'eau.»
Mme Ouellet estime par ailleurs qu'il est temps que l'État retrouve son expertise et c'est pourquoi elle souhaite qu'une société québécoise gère tout ce programme. «On l'a vu avec la Commission Charbonneau ce que ça donne de perdre l'expertise publique. C'est important qu'on l'ait pour préparer les appels d'offres et faire la gestion et le suivi des contrats. Ce sera le mandat de la Société québécoise des eaux, de même que de rendre disponible l'expertise pour les municipalités qui désirent faire des mises à niveau de leur usine d'eau potable.
La candidate à la direction du PQ a ajouté qu'elle souhaite que cette future société québécoise des eaux soit à même un jour d'exporter son expertise. «Plusieurs pays à travers le monde ont aussi besoin de faire des mises à niveau ou d'implanter des usines d'eau potable, car plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'assainissement des eaux sur la planète.»
La raison pour laquelle Mme Ouellet a choisi Shawinigan, repose sur le lien de cette ville avec l'eau et qui lui avait permis de devenir la ville industrielle la plus importante du Québec. «Je pense que la ville est bien située dans le centre du Québec pour pouvoir desservir tout le territoire québécois. Il y a aussi un maillage possible avec le Laboratoire des technologies de l'énergie, qui a une bonne connaissance des technologies électriques concernant l'assainissement des eaux ainsi qu'avec le CNETE. Je crois qu'il est important de délocaliser le plus possible les activités, compte tenu des moyens de communication que l'on a maintenant. C'est possible.»
Lorsqu'on fait remarquer à la candidate à la direction du Parti québécois que le grand Shawinigan aurait sans doute préféré un système de redevances pour compenser la présence de multiples barrages d'Hydro-Québec sur la rivière Saint-Maurice, ce qui l'aiderait à relancer son économie, elle répond un peu à côté en disant qu'il faut une meilleure collaboration et écoute de la société d'État en ce qui concerne les activités régionales. «Vous savez, Hydro-Québec nous appartient à tous et contribue au budget du Québec au complet et à ce moment-là, il y a redistribution dans l'ensemble des régions du Québec.»
Interrogée sur le déroulement de sa campagne, Mme Ouellet s'est dite assez satisfaite tout en reconnaissant que la couverture médiatique n'est pas égale entre les candidats. «On aurait avantage à ce que les médias respectent le même équilibre qu'ils suivent lors des campagnes électorales», a-t-elle déclaré. Elle affirme par ailleurs avoir hâte au débat de Trois-Rivières dont la formule sera plus équitable. On a appris que la question nationale y sera abordée de même que l'économie.
Les questions portant sur le développement régional ont été réservées pour le débat de Rimouski.
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