La présidente du PQ, Monique Richard (Photothèque Le Soleil, Steve Deschênes)
Martin Pelchat - Bernard Landry a eu sa « saison des idées ». Pauline Marois entend pour sa part donner le 20 octobre prochain, en terre adéquiste, le coup d’envoi de la modernisation à laquelle elle convie le Parti québécois et qui se traduira par l’adoption, quatre mois plus tard, d’une nouvelle plateforme électorale.
C’est devant la conférence nationale des présidents de son parti, réunie à Terrebonne, que la nouvelle chef du PQ fera en effet sa « mise au jeu », en livrant un discours qui contiendra les grandes orientations qu’elle entend imprimer sur sept ou huit grands thèmes, incluant la souveraineté, l’identité, la famille, l’environnement et l’économie.
Puis, fin février ou début mars, à l’occasion d’un « conseil national élargi », les militants seront appelés à adopter la nouvelle plateforme du parti, afin d’être prêts au cas où le gouvernement minoritaire de Jean Charest devait échouer le test printanier de l’adoption du budget et tomber. Les militants se seront entre-temps penchés en assemblées locales et régionales sur les orientations de leur chef et pourront y ajouter leurs propositions pour discussion au conseil national.
La démarche qui doit s’ouvrir le 20 octobre en est une de « consultation à partir des grandes orientations que Mme Marois va mettre en débat », lance la présidente du PQ, Monique Richard.
« On a fait le choix de ne pas remettre en question fondamentalement le programme. Ce que veut Mme Marois, c’est cibler des questions qui interpellent particulièrement les Québécois. Elle a fait une tournée quand elle a déposé sa candidature et elle retrouve un certain nombre de questionnements plus constants dans les interrogations des gens qu’elle a rencontrés. Et c’est à partir de ça qu’elle va faire sa mise au jeu politique. »
Puisqu’il a fait le choix de ne pas devancer le congrès prévu pour 2009, le PQ ne pourra pas amender formellement son programme au terme de l’exercice qui sera lancé cet automne. Un congrès aurait accaparé les énergies du parti pendant un an et compte tenu de l’éventualité d’élections au printemps, c’est d’une nouvelle plateforme dont il a besoin, note Mme Richard. Mais Pauline Marois — qui a un crucial rendez-vous, lundi, avec les électeurs de Charlevoix — entend toujours délester le parti avant les prochaines élections de l’engagement de tenir un référendum « le plus tôt possible à l’intérieur du prochain mandat », contenu dans le programme adopté en 2005.
Enjeu souverainiste
La souveraineté sera d’ailleurs un des enjeux qui seront creusés de façon plus importante lors du conseil national élargi, précise Monique Richard. « Il faut se référer au bilan des dernières élections et on l’a fait, ce bilan, avec beaucoup de sérieux. Et c’est une question, le référendum en comptant les dodos ou en comptant les jours, qui a soulevé énormément de réactions dans la population. Autant chez nos militants que dans la population en général, c’est une question qui est à rediscuter. Non pas pour remettre aux calendes grecques, non pas pour remettre dans trois, quatre, cinq mandats, mais bien pour resituer le débat sur la souveraineté dans une démarche de souveraineté, plutôt que de préparation à un référendum. »
La conférence des présidents du 20 octobre aura lieu à Terrebonne, au Cégep régional de Lanaudière, dans ce 450 où l’ADQ a tiré le tapis sous les pieds du PQ aux dernières élections. « Quand on veut faire un bilan d’une élection, il faut tenir compte aussi du portrait politique du Québec et se rapprocher des gens qui nous ont jugés trop loin d’eux », remarque Monique Richard.
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