Pauline Marois choisit Charlevoix

Marois dans Charlevoix

Rosaire Bertrand et Pauline Marois en conférence de presse à La Malbaie. (Photo PC) *** Norman Delisle - Des députés péquistes ont offert leur siège à Pauline Marois pour qu'elle puisse accéder de nouveau à l'Assemblée nationale. Mme Marois a finalement accepté l'offre de Rosaire Bertrand, député de Charlevoix.



M. Bertrand a confirmé a confirmé lundi sa démission comme membre de l'Assemblée nationale, afin de permettre à la chef du Parti québécois, Pauline Marois, de se porter candidate dans la circonscription de Charlevoix.
Le Parti québécois a fixé au 9 septembre l'assemblée d'investiture qui confirmera Mme Marois comme candidate à l'élection complémentaire.
«Je souhaite une élection complémentaire dans Charlevoix le plus rapidement possible. Je veux être avec mes collègues à l'Assemblée nationale cet automne», a dit Mme Marois.
Elle a rendu un vibrant hommage à M. Bertrand, «un militant exemplaire, généreux, passionné, engagé pour le Québec».
Ce dernier a raconté qu'il avait lui-même invité dès juin dernier Mme Marois à se
porter candidate dans la région de Québec. Comme le Parti québécois ne détient que deux des 11 circonscriptions de la région, soit celles de Charlevoix et de Taschereau, il lui est devenu évident qu'il devait offrir son siège à la nouvelle chef du PQ.
«Je l'ai fait sans hésitation. Je ne dis pas sans peine, a-t-il expliqué. Ma décision n'a rien à voir avec mon âge ou mon état de santé». M. Bertrand aura 71 ans en octobre prochain.
Quelques députés péquistes avaient également offert leur siège au nouveau chef, mais Mme Marois a refusé de préciser lesquels.
Tout l'exécutif péquiste de la circonscription de Charlevoix a donné son appui à la nouvelle candidate, a précisé pour sa part Annie Simard, présidente de l'association locale.
Mme Marois, qui est originaire de la région de Québec et qui possède une résidence secondaire dans Charlevoix, se dit prête à relever le défi que lui posera l'élection complémentaire. Le premier ministre Jean Charest a déjà fait savoir, lundi, que le Parti libéral ne présentera pas de candidat contre elle.
L'an dernier, le PLQ et l'Action démocratique n'avaient présenté personne contre le chef péquiste André Boisclair qui tentait de se faire élire dans Pointe-aux-Trembles, mais il ne s'agit pas d'une tradition politique bien établie que de laisser
un chef adverse se faire élire sans opposition lors d'une élection complémentaire.
Le PQ avait tenté de faire battre le libéral Robert Bourassa lors d'une élection complémentaire en juin 1985.
On ignore quand l'élection complémentaire sera déclenchée dans Charlevoix, mais le décret déclenchant cette élection doit se prendre au plus tard six mois après que le siège soit devenu vacant.
Rosaire Bertrand était député de Charlevoix depuis 1994. Il avait connu une première expérience électorale malheureuse en 1989, étant défait aux mains du libéral Daniel Bradet. Mais cinq ans plus tard, il prenait sa revanche contre le libéral Bradet, et il ne devait jamais connaître la défaite par la suite. Il a été réélu lors des élections générales de 1998, 2003 et 2007.
M. Bertrand était le membre le plus âgé de l'Assemblée nationale. Courtier en assurances avant son élection, il était le porte-parole du Parti québécois dans le dossier des institutions financières. Il s'est activement porté depuis deux ans à la défense des citoyens qui ont perdu des sommes d'argent dans l'affaire Norbourg.
Rosaire Bertrand est le frère du célèbre avocat québécois Guy Bertrand. Les deux frères ont connu un parcours politique mouvementé lorsque l'avocat Guy est subitement devenu fédéraliste en 1996 et redevenu souverainiste en 2002, après avoir battu sa coulpe.


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