Deux chefs politiques, Jean Charest et Pauline Marois, ont donné ces derniers jours des spectacles pitoyables et pathétiques.
Le premier ministre réclame de ses adversaires de ne pas le renverser en 2008, sous prétexte que les célébrations du 400e anniversaire de Québec pourraient être ternies par une campagne électorale. Quant à la nouvelle chef du Parti québécois, elle a fait visiter sa cabane dans Charlevoix à un journaliste et à un caméraman de TVA, pour montrer aux Québécois à quel point elle est une femme simple qui se satisfait d’un petit chalet très rustique!
La pitié
La tenue à Québec du Sommet de la francophonie pendant une petite semaine en 2008 et les activités protocolaires de la première semaine de juillet, à l’occasion de la fête de la ville, ne justifient certainement pas un moratoire électoral. Jean Charest implore la pitié de ses rivaux en invoquant ces excuses pour obtenir un sursis et s’accrocher au pouvoir, en espérant toujours remonter la pente dans l’opinion publique avant d’aller en élections générales en 2009, à un moment qui lui serait plus favorable.
Les Québécois insatisfaits de son gouvernement et de sa propre gestion des affaires publiques accordent assurément la priorité au remplacement de M. Charest sur le Sommet de la francophonie, qui ne les touche d’aucune façon et sur quelques réceptions pour une élite à Québec.
M. Charest ne sait plus dans quelle bulle se réfugier, semble- t-il, pour retarder les rendez-vous qu’il a avec son destin, en 2008: le vote de confiance des délégués de son parti et, s’il y survit, d’autres élections générales que Pauline Marois sera pressée de provoquer avant que son étoile pâlisse trop. Le plus grave problème de Jean Charest dans ses larmoiements des derniers jours est que pendant ce temps, il ne nous a jamais indiqué pourquoi il souhaitait tant rester au pouvoir, à part d’en jouir personnellement. Il n’a pas de plan de travail depuis mars dernier. Il tente seulement de garder la tête en dehors de l’eau.
Les portes ouvertes
Pauline Marois, de son côté, traîne une image de grande bourgeoise qui lui a beaucoup nui au Parti québécois. Il est bien d’être riche pour une vedette libérale: cela prouve des qualités d’entrepreneur et de bon gestionnaire, mises généreusement au service de l’État, et la force d’attraction du Parti libéral, ne manque-t-on pas alors de souligner. Au Parti québécois, la richesse est au contraire toujours aussi mal vue. Seuls Guy Joron dans les années 1970 et Jacques Parizeau, ont échappé aux préjugés sur les trop bien nantis parce qu’ils étaient des purs et durs de l’indépendance. Même François Legault (le fondaiteur d’Air Transat) est suspect aux yeux de plusieurs.
Pauline Marois est en plus riche par alliance (Claude Blanchet son conjoint a fait fortune aux côtés du prolifique promoteur Robert Camnpeau). Mais elle s’est toujours affichée comme la gardienne de la social-démocratie alors que son environnement personnel de vie et ses tenues sont plutôt ceux de la grande bourgeoisie. Mme Marois habite aussi un véritable palais à l’Île Bizard, à Montréal, et c’est de notoriété.
Les guides touristiques le montrent aux curieux, au même titre que celui de «Céline». Elle n’a évidemment jamais fait de telles portes ouvertes pour faire visiter son château ! [La manoeuvre d’ouvrir son «camp» à un journaliste de la télévision a donc été comprise comme une tentative malhabile de tromper la population sur sa personnalité, ses goûts et ses habitudes.->8780] Résultat, elle a été l’objet de moqueries à travers tout le Québec depuis mercredi et elle a contribué elleaussi à discréditer la classe politique.
Quand les politiciens montrent autant de cynisme que M. Charest et Mme Marois à l’égard des citoyens, ce qui est une forme de mépris de ces mêmes électeurs et d’insulte à leur intelligence, ils s’attirent la réciproque.
Du mauvais
Deux chefs politiques, Jean Charest et Pauline Marois, ont donné ces derniers jours des spectacles pitoyables et pathétiques.
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