Aux yeux de Pauline Marois, au fil des nombreuses allégations de favoritisme et de collusion des derniers mois, le gouvernement a perdu toute légitimité.
Photothèque Le Soleil, Laetitia Deconinck
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Tommy Chouinard (Drummondville) Que Jean Charest le veuille ou non, il y aura un jour une enquête publique sur les liens entre l'octroi de contrats publics et le financement du Parti libéral, promet Pauline Marois.
La chef péquiste a pris cet engagement aujourd'hui à l'occasion du colloque de son parti à Drummondville. Dans un discours à saveur préélectorale, Mme Marois a insisté sur la controverse éthique qui secoue le gouvernement Charest depuis des mois. «Le Québec est actuellement confronté à un gouvernement en déroute, qui est en tain de perdre toute légitimité», a-t-elle tonné.
Plusieurs gestes doivent être posés selon elle pour «restaurer la confiance» des Québécois. Dont déclencher une enquête publique. «Je peux vous assurer qu'un jour la lumière sera faite sur les liens entre l'octroi de contrats gouvernementaux et le financement du Parti libéral. Il y aura une enquête publique, une enquête transparente, une enquête qui ira au fond des choses. Je le ferai!» a lancé Mme Marois sous les applaudissements nourris de ses militants. Elle a décrit le PQ comme le «parti de l'éthique», qui n'a jamais versé une rallonge à son chef élu, qui ne s'est «jamais placé dans une telle situation de dépendance à l'argent comme le fait le Parti libéral». Selon elle, «les Québécois en ont assez de partager leur premier ministre avec les argentiers du Parti libéral».
Pauline Marois a accusé Jean Charest d'adopter une «stratégie» qui vise à «convaincre les Québécois que la politique, c'est du pareil au même». «Il voudrait faire embarquer les femmes et les hommes de tous les partis politiques dans son bateau qui coule. Je prends l'engagement devant vous: nous ne nous laisserons pas faire. Je ne permettrai pas qu'on discrédite l'action politique.»
Le colloque se déroule sous le thème Un gouvernement souverainiste au service des Québécois et met sur la table des propositions peu communes au PQ. Par exemple, le cahier de propositions soumis aux militants demande s'il faut «envisager de revoir les services qui sont actuellement assurés par la Régie de l'assurance maladie». Plusieurs péquistes rejettent d'emblée cette proposition mais ils insistent sur la nécessité de rendre les services publics «plus efficaces», de faire en sorte que les contribuables en aient pour leur argent.
«Pour nous qui voulons préserver un filet social nécessaire, perpétuer nos valeurs progressistes, je crois qu'il y a urgence à prendre un virage, un virage vers l'essentiel. Aujourd'hui, l'essentiel, ça ne consiste pas tant à élargir le filet social, mais ça consiste à le rénover. Pourquoi? Pour le rendre plus efficace, pour le rendre plus humain, et surtout pour le rendre plus accessible», a affirmé Pauline Marois.
«Nous devons faire en sorte que les Québécoises et les Québécois aient accès aux services qu'ils méritent. Et s'il faut débureaucratiser le système, faire preuve d'audace, vous le savez, nous en somme capables. Nous le ferons», a-t-elle ajouté.
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