Conseil national

Marois attaque Couillard et Québec solidaire

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C'est un commencement

QUÉBEC - Les militants péquistes, réunis en conseil national à Québec, samedi, ont minimisé la chute de leurs appuis. Pauline Marois a néanmoins sorti les griffes à l'endroit de Philippe Couillard et écorché, pour une rare fois, Québec solidaire.
La première ministre a invité ses troupes à «ne pas lâcher». Malgré l'érosion du vote péquiste, le parti a connu pire, a-t-elle rappelé, et a traversé «des moments bien plus difficiles».
Sans complexe, elle a même demandé aux Québécois de lui donner un «mandat majoritaire» en vue de la prochaine élection.
Dans un long discours indépendantiste, prononcé devant plus de 400 militants, elle a surtout concentré ses tirs sur le nouveau chef du Parti libéral, en tête dans les intentions de vote à 35%, huit points devant le PQ, à 27% dans un sondage Léger publié dans nos pages, samedi.
«Philippe Couillard avait promis de changer le Parti libéral, mais rien n'a changé, a-t-elle martelé. Le plus grand obstacle à l'intégrité, ça reste encore et toujours le Parti libéral!»
Si le PLQ redevient un parti d'idées, comme le souhaite M. Couillard, ce sera «toute une révolution», a-t-elle ironisé.
QS agit «de façon sectaire»
Mme Marois a totalement ignoré le chef caquiste François Legault, dont le parti glisse à 19%.
Cependant, elle a passé un bon moment sur le dos de Québec solidaire. Le parti représenté par Françoise David et Amir Khadir à l'Assemblée nationale recueille 11% et gruge les appuis du PQ, selon le dernier coup de sonde.
«Pour gouverner, il ne faut pas être sectaire, a-t-elle dit. Il ne faut pas se camper dans une idéologie rigide (...) J'entends Québec solidaire nous accuser de tous les maux. Est-ce qu'on nous reproche d'avoir annulé la hausse des droits de scolarité? Est-ce qu'on nous reproche d'avoir baissé les impôts de 3 millions de Québécois les moins riches?»
Françoise David lui a donné la réplique en après-midi sur Twitter. «Au lieu d'attaquer QS, Marois devrait réaliser que ses mesures d'austérité ont fait perdre 15 000 emplois», a écrit Mme David.
Le Québec «avance»
Critiquée à répétition dans les derniers mois pour des décisions impopulaires perçues comme des reculs, Pauline Marois a senti le besoin de défendre son bilan depuis huit mois.
«On avance!, a-t-elle insisté. Que le gouvernement s'ajuste en cours de route, c'est normal et c'est souhaitable.»
Son gouvernement a «hérité d'une maison en désordre» et d'un «immense gâchis» laissé par les libéraux, a-t-elle argué.
Après avoir fait «un sacré ménage» qui «dérange bien du monde», une «nouvelle étape» de développement s'amorce, a-t-elle assuré, évoquant l'électrification des transports, son «projet du 21e siècle».
De nombreux ministres, comme Bernard Drainville, ont tenu le même discours. «Les libéraux nous ont laissé une soue à cochons... Là, on prend des décisions responsables, courageuses, qui ne sont peut-être pas payantes à court terme, mais qui sont nécessaires et éventuellement, les cotes de popularité suivront», a dit M. Drainville.
Laviolette affiche sa dissidence
Fidèle à son habitude, le militant péquiste Marc Laviolette, du SPQ Libre, avait un message discordant.
«Je pense que ça ne va pas bien, c'est un peu comme la température ce matin! Ça ne veut pas dire que ça ne changera pas, mais il faut prendre (le sondage) au sérieux», a commenté M. Laviolette.
Éducation sexuelle, histoire et cinéma
Les militants péquistes ont adopté une vingtaine de résolutions, samedi, en plénière.
Parmi les propositions retenues, le conseil national du PQ a notamment réaffirmé sa volonté de «réformer le programme d'histoire au secondaire» et celle de «réintroduire dans les écoles secondaires et d'introduire dans les écoles primaires des blocs de cours spécifiques, par des professionnels, sur l'éducation à la sexualité».
Le conseil a également demandé à l'aile parlementaire «d'œuvrer à la mise en place d'un programme offrant des subventions aux cinémas qui projettent un court métrage québécois avant la projection d'un film» afin d'encourager la relève chez les réalisateurs.


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