«Ma vie est gâchée. Merci à toi!»

L’accusé de meurtre a pour sa part affiché un rictus lorsque la victime s’est adressée à lui

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Un rictus qui en dit long






L’homme blessé par le tireur du Métropolis lors du rassemblement de victoire du Parti québécois a fait face à l’accusé en pleine salle de cour mardi.




«Je serai dans la douleur pour le reste de ma vie, ma vie a été gâchée. Merci à toi. Continue de sourire maintenant», a lancé avec aplomb Dave Courage à l’attention de Richard Henry Bain, qui affichait un rictus.











Richard Henry Bain




Photo courtoisie


Richard Henry Bain







La victime de 30 ans a témoigné hier au procès de l’homme accusé du meurtre prémédité de Denis Blanchette et de tentatives de meurtre sur des techniciens de scène et un policier.




Émotif, Courage a raconté les brefs souvenirs qu’il lui reste de la nuit du 4 septembre 2012, après que Pauline Marois eut été élue première ministre du Québec.




«Je devais démonter l’équipement de la salle dès minuit. Mon ami Denis Blanchette m’a demandé si je voulais aller fumer une cigarette. Je lui ai demandé d’attendre une seconde puis, j’ai entendu un coup de feu», a-t-il témoigné.




Incapable de se relever




Courage est alors tombé au sol. Il tentait de se relever, mais en était incapable. La balle qui venait de transpercer la poitrine de Denis Blanchette l’avait atteint.




«Puis, il [le tireur] a essayé de mettre le feu à l’escalier où on était. Il a essayé de nous brûler», a-t-il lancé.




Des collègues l’ont ensuite escorté jusqu’à l’intérieur du Métropolis, où Pauline Marois effectuait son discours de victoire.




Lors du témoignage qui a duré moins de 10 minutes, le procureur de la Couronne Me Dennis Galiatsatos a demandé à la victime s’il avait eu le temps d’apercevoir le tireur au moment du drame. Assis à la barre des témoins, Dave Courage s’est alors mis à respirer fort, difficilement.




«Non, je ne l’ai pas vu; mais je le vois maintenant», a-t-il ensuite crié, en fixant Bain dans le box des accusés.




Coccyx explosé




Le juge Guy Cournoyer qui préside ce procès a par la suite demandé au témoin d’éviter de s’adresser à l’accusé. Dave Courage a ensuite expliqué au jury les nombreuses conséquences qu’il a eues depuis la fusillade.




«La balle a traversé mes hanches de la droite vers la gauche. Au passage, elle a explosé mon coccyx puis a atteint mon rectum», a-t-il résumé.




Il vit depuis avec une dizaine de cicatrices sur son corps, qui lui causent encore du «désagrément».




♦ Le procès de Richard Henry Bain se poursuit demain au palais de justice de Montréal.




Ce qu’ils ont dit au procès de Bain





« J’ai vu son visage [au tireur] avant qu’il ne tire. Il avait l’air furieux, il avait une expression de dégoût. »




– François Blouin, témoin du drame




« J’étais dos à la porte et lorsque je me suis tourné, j’ai vu un homme armé. J’ai crié «fermez la porte». J’étais certain qu’il s’agissait d’un attentat politique et que ce que l’individu ciblait se trouvait sur la scène. »




– Claude-Jacques Roy, qui est intervenu après le drame




« Je n’ai plus de coccyx. M’asseoir est douloureux, me lever est douloureux.»




«L’ambulance est arrivée, ils m’ont sorti de l’enfer.»




«Quand on m’a sorti de l’ambulance, j’ai entendu quelqu’un demander si j’étais la personne décédée.»




– Dave Courage, victime de la fusillade




 


 




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