On ne peut pas vraiment dire que c’est là qu’on attendait la CAQ.
En promettant le retour à l’universalité dans la tarification des services de garde, le parti de François Legault se trouve bien loin de ses racines adéquistes. À l’époque, on proposait plutôt de faire un chèque aux familles pour qu’elles puissent elles-mêmes choisir où faire garder leur enfant.
Une facture de 8,05 $ par jour plaira certainement aux parents, une clientèle importante pour cette élection qui sera celle de la génération X. L’engagement a également fait plaisir aux défenseurs des CPE.
Approche sociale-démocrate
On ne peut toutefois pas s’empêcher de penser que ça ne fait pas très caquiste, tout ça. Au cœur de l’identité de ce parti, il y a l’idée de mettre l’État au régime pour redonner l’argent aux contribuables.
La porte-parole en matière de Famille, Geneviève Guilbault, explique que c’est justement ce resserrement des dépenses qui permettra cette mesure. Demeure que l’ensemble des Québécois continuera de financer largement les services de quelques-uns, une approche plutôt sociale-démocrate qui ressemble par ailleurs aux propositions du PQ.
Avaler des couleuvres
Ce n’est probablement pas tout le monde à la CAQ qui a accueilli cet engagement de gaieté de cœur. Les CPE n’y sont pas les créatures les plus populaires. Mme Guilbault disait d’ailleurs en mai tout le bien qu’elle pensait des garderies privées non subventionnées, soutenue par son collègue Éric Caire qui ne croit pas les études qui démontrent leur moindre qualité.
Ce dernier en avale des couleuvres, ces temps-ci, envoyé au front pour appuyer le tramway à Québec ou obligé de défendre une subvention à l’entreprise Simons, approuvée par son chef.
Les radios de Québec, alliées naturelles de la CAQ, commencent à n’y plus rien comprendre. Approchant les 40 % dans les sondages, le parti parle à plus de monde que lorsqu’il se trouvait plus près de 20 %.
On verra bientôt si ça commence à être trop pour les anciens adéquistes.