LOI 101 au cégep

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La classe politique majoritairement en retard sur le peuple


C’est majeur et pourtant on en parle peu.


Partout au Québec, des professeurs de cégep se lèvent et revendiquent l’extension de la loi 101 au cégep.


Ce sont désormais 13 cégeps qui ont adopté cette position lors d’assemblées syndicales.


Des cégeps de partout au Québec : Jean-de-Brébeuf, André-Laurendeau, Bois-de-Boulogne, Sainte-Foy, Rimouski...


Terrain


La prise de position des professeurs est révélatrice.


Ces profs sont tout sauf des militants souhaitant embarrasser le gouvernement. Tout sauf des « extrémistes », pour reprendre la rhétorique du PM Legault.


Ces profs fréquentent plutôt le réel.


Ils sont témoins plus que tous de la dynamique linguistique chez les jeunes.


Témoins que la langue des couloirs est de plus en plus l’anglais.


Les profs s’aperçoivent bien que les jeunes générations s’anglicisent, et que c’est la communauté anglophone qui assimile les nouveaux arrivants.


Les profs défendent aussi leur propre intérêt.


Car la situation actuelle dévalorise la condition même des cégeps francophones.


Le financement dépend du nombre d’étudiants inscrits, et donc, la popularité des établissements anglophones affaiblit la qualité des établissements francophones.


Autre conséquence : les cégeps anglophones admettent les meilleurs étudiants.


Par exemple, à Dawson, ce sont seulement 30 % des étudiants qui sont admis.


Voilà pourquoi les taux de diplomation sont beaucoup plus élevés dans les cégeps anglophones.


C’est un non-sens : notre État finance notre propre anglicisation, dévalorise une partie de notre système d’éducation francophone, et affaiblit une de nos institutions au cœur de notre modèle social.


Très surprenant, à cet égard, que Québec solidaire, parti de gauche, n’appuie pas la revendication de ces professeurs.


Conjoncture favorable


Le Québec a évolué sur la question.


Un sondage de juin 2021 révélait que 58 % des Québécois étaient maintenant favorables à l’extension de la loi 101 au cégep.


Les Québécois le demandent, les chercheurs le justifient, et maintenant les profs le revendiquent. La CAQ, elle, reste figée.


Les professeurs des cégeps nous disent que leur maison est en feu, mais le gouvernement ne sort que des fusils à eau pour éteindre les flammes.











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