Le chef du Parti québécois a fait une allusion à la moustache de Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire, lors de son passage à l'émission de radio La soirée est (encore) jeune, diffusée dimanche soir sur les ondes de Radio-Canada. Il a présenté des excuses publiques plus tard en soirée.
Jean-Francois Lisée et Véronique Hivon, nouvellement nommée vice-cheffe du Parti québécois, étaient les premiers invités de l'émission animée par Jean-Philippe Wauthier. Questionné sur le rôle qu'allait jouer Mme Hivon depuis sa nouvelle nomination, le chef du PQ s'est défendu de s'être inspiré de la formule de Québec solidaire, qui possède deux porte-parole.
« Moi, je suis le chef, je ne suis pas porte-parole, Veronique [Hivon] est la vice-cheffe, ce n'est pas la porte-parole. En plus, contrairement à Manon, elle n'a pas de moustache », a lancé le chef du PQ, aussitôt hué par l'auditoire. « Excusez-moi, mais Manon dit que c'est important, sa moustache, elle le dit ! », a-t-il enchaîné, niant se moquer d'elle.
« C'était drôle il y a six ans de rire de la moustache de Manon Massé », a défendu le chroniqueur Jean-Sébastien Girard, après quoi l'émission a repris son cours.
Sur les médias sociaux, toutefois, les réactions n'ont pas tardé. Certains ont défendu l'humour de Jean-François Lisée que d'autres internautes ont plutôt qualifié d'inacceptable, accusant le chef du PQ d'homophobie, de misogynie et d'intolérance.
« Manon, la moustache et moi »
En soirée, Jean-Francois Lisée s'est excusé sur sa page Facebook dans une publication intitulée « Manon, la moustache et moi ».
« Plusieurs ont trouvé cette blague déplacée et, avec le recul, je leur donne raison. Je me suis permis de la faire car je sais très bien que Manon assume parfaitement son apparence et a déjà affirmé que c'était en quelque sorte un «statement» qu'elle faisait », a expliqué M. Lisée.
Le parlementaire a rappelé que la principale intéressée avait elle-même dit en entrevue que sa moustache n'était pas un tabou, tout en relevant qu'ils avaient siégé ensemble dans « une commission où [ils ont], de concert, donné davantage de droits aux transgenres ».
« Si Manon me demandait des excuses, je les lui offrirais sans délai. Mais je tiens à les faire à ceux qui, ne connaissant peut-être pas ce contexte, ont pensé que je m'attaquais à son physique ou à son orientation sexuelle, ce qui n'est évidemment pas le cas.
« Je revendique le droit inaliénable à faire, dans des émissions d'humour, des blagues, même plates. Mais j'admets qu'il n'était pas opportun, certainement pour un chef politique, d'évoquer un trait physique qui peut être perçu comme offensant.
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