Dans 10 jours s’ouvrira l’un des congrès les plus délicats de l’histoire du PQ. La tendance des derniers mois est indéniablement mauvaise pour lui : il a perdu sept points depuis janvier.
Le PLQ montre tous les signes de l’usure du pouvoir, mais il reste en tête. La CAQ consolide sa deuxième position.
C’est dans ce contexte politique morose pour eux que les délégués au congrès du Parti québécois devront décider s’ils accordent ou non leur confiance à Jean-François Lisée.
Oups
Croyez-moi, quand des militants péquistes sont nerveux, tout peut survenir.
Souvenons-nous un instant du sort de Thomas Mulcair : honnêtement, qui peut dire qu’il n’a pas été un plutôt bon chef du NPD ?
Il avait tenté un pari : recentrer le parti pour en faire un vrai aspirant au pouvoir plutôt qu’un éternel gérant d’estrade.
Devant un résultat électoral décevant, les militants ont profité du vote de confiance du congrès pour le congédier. Regardez maintenant le peu d’intérêt suscité par ceux qui aspirent à le remplacer.
M. Lisée a lui aussi tenté un pari : écarter clairement la tenue d’un référendum à court terme.
C’était tellement le bon pari qu’il lui a sans doute permis de remporter une course à la direction dans laquelle il partait très loin derrière Alexandre Cloutier.
Le fait que le PQ ait glissé au troisième rang pourrait maintenant donner à certains délégués le goût de sanctionner leur chef et sa stratégie.
Ce serait une erreur monumentale. M. Lisée, malgré les déboires actuels, reste la meilleure carte du PQ.
En tout respect pour les élus de qualité qui composent le caucus péquiste, lequel ou laquelle ferait mieux que lui ? Aucun.
M. Lisée reste un bagarreur, un travailleur acharné, un homme de contenu et un excellent communicateur.
En politique, il est parfaitement futile de fantasmer sur le portrait-robot du candidat idéal. On y va avec le meilleur parmi ceux qui sont disponibles.
Je ne vois pas du tout se dessiner un désaveu massif comme celui infligé à M. Mulcair en avril 2016.
Le problème est qu’un score faiblement majoritaire à ce vote de confiance nuirait gravement à M. Lisée auprès de l’opinion publique alors que s’amorce le sprint électoral de 12 mois.
Bernard Landry s’était senti ébranlé par un appui de « seulement » 76,2 % des délégués en 2005 et il avait immédiatement remis sa démission.
Pauline Marois, elle, avait été ragaillardie par son score de 93 %, obtenu en 2011.
Continuité
Gens raisonnables, l’immense majorité des délégués péquistes voient bien que la continuité avec un chef solidement reconduit dans ses fonctions est la seule avenue sensée à un an des élections.
Mais il suffirait que quelques centaines de personnes pensent autrement pour compliquer encore plus la tâche d’un chef qui pilote déjà dans une mer très défavorable.
Le PQ a besoin de ça comme d’une balle dans la tête.
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