Cher Monsieur le Maire Gérald Tremblay,
J'aimerais vous dire ma déception, mon indignation, en apprenant votre désir de passer avant la date prévue, le demande de modification du règlement P-6 concernant la restriction de certains droits qui semblent fondamentaux, et ce lors de manifestations ayant lieu à Montréal. Ce que vous nommez «l'outil de plus» à la Ville de Montréal.
C'est vraiment un mot à la mode outil, la Sureté du Québec de son côté nommait les Balles de Plastiques utilisées à Victoriaville, «des outils».
Comme de nombreux citoyens et d'organismes, j'aurais aimé être présent à l'audience de la COMISSION SUR LA SÉCURITÉ publique qui devait se tenir le 28 mai 2012 et y déposer une lettre citoyenne de façon à peut-être, qui sait, influencer de façon démocratique, les décisions de cette commission.
Mais si votre loi est déjà passée à toute vitesse le 18 mai 2012, lors d'une réunion spéciale du Conseil de Ville, notre parole citoyenne ne comptera plus!
Qu'advient-il alors de la parole citoyenne dans tout ça?
Non seulement voulez-vous faire passer un règlement sur lequel on se pose beaucoup de question du point de vue des libertés civiles, de la démocratie et même selon certains face à la «CHARTE CANADIENNE», mais en plus vous voulez le faire passer à toute vitesse sans tenir compte des inquiétudes de la population, des citoyens et des payeurs de taxes.
C'est certain que votre partie municipal est majoritaire à la Ville et que c'est tout à fait faisable, mais est-ce normal comme façon de procéder? Est-ce légitime?
Ce projet de règlement est un «outil» qui plutôt que d'apporter la paix sociale, sera plutôt fort probablement, source de plus grandes tensions à cause de son côté restrictif.
«On ne fait pas baisser la pression en mettant un couvercle sur la marmite»
Cet «outil» comme vous le nommez, pourra devenir un prétexte de plus, fourni au service de Police pour déclarer une manifestation illégale, brimant ainsi un droit démocaratique et bien inscrit dans la Charte.
C'est une «PATENTE» qui bien que peut-être légale est discutable, mais qui malheuresement ne sera pas discutée.
Encore une fois tout celà sera relancé devant des tribunaux si jamais des personnes pensent que c'est anticonstitutionnel et on va dépenser temps et argent des citoyens pour en faire ou non la preuve devant les juges.
Ceci n'est pas le Montréal que nous souhaitons. Et nous sommes des milliers et des milliers jeunes comme vieux à penser la même chose.
Ceci est d'après moi un pas de plus dans une direction qui risque de ruiner le climat social à très long terme.
J'ai 57 ans, je suis payeur de taxes à Montréal, et je crois que ce projet est à oublier. Et l'urgence avec laquelle vous désirez le faire passer n'est pas justifiée.
Comme citoyen de Montréal, du Québec, je vous dis non, ceci n'est pas une bonne solution.
De plus j'ai entendu monsieur Claude Trudel à la télé ce matin faire l'amalgame entre la fumée dans le métro, la paix sociale et le port du masque ou d'un mouchoir lors d'une manifestation»
Toutes ces choses confondues dans sa bouche, dans son discours, comme si tout était la même chose, comme si tout était pareil, comme si tout était relié, jouaient ainsi sur la peur de la population.
Ça non plus ce n'est pas une bonne idée.
Si il y a des personnes qui doivent faire preuve de sagesse et de discernement en ce moment, ce sont bien les élus, les policiers, les employés de l'état.
Monsieur Gérald Tremblay vous devriez agir avec beaucoup plus de sérénité.
Vous pourriez peut-être rencontrer les dirigeants et portes paroles des mouvements étudiants, les syndicats et les regroupements citoyens, ceux qui utilisent la RUE, et entendre leur parole, et aussi leur demander de la collaboration dans leurs actions de perturbation, actions de perturbation toujours au coeur des revendications citoyennes. On le sait tous!
Mais même ce qui nous dérange existe! Il faut donc composer avec... Ça aussi c'est la démocratie. Alors il faut du dialogue.
Bien sûr le désordre n'est pas souhaitable, mais comment l'éviter ?
TOUT ICI EST DANS LE COMMENT !
Et c'est de ça qu'il faut qu'on discute, et c'est de ça que vous devez tenir compte avant de faire passer cette loi non souhaitable. Pas en muselant les citoyens.
Il ne faut pas imposer à toute la population des «règlements cadenas», ou des règlements restrictifs. Comme il ne faut pas tout judiciariser.
On ne peut pas gouverner un pays à coup d'injonctions. Pas plus qu'on garde l'ordre en brimant des droits d'expression de masse à cause d'un ou deux individus.
Ceci de l'avis de tous ne FAIT QUE JETER DE L'HUILE SUR LE FEU !
C'est plutôt en dialoguant et en se rapprochant VRAIMENT des regroupements étudiants, syndicaux ou sociaux qu'on arrive à quelque chose!
Pourquoi vous le Maire, n'inviteriez-vous pas tous ces groupes à une table, pour une rencontre urgente d'un jour de façon à expliquer la position de la Ville et faire une demande sincère de collaboration tout en écoutant le point de vue des partie présentes.
Histoire de trouver un juste milieu entre la contestation légitime et les intérêts de la Ville. Plutôt que de «policiariser» encore plus le dossier et ce à tout jamais.
Je suis certain que les étudiants entre-autres, seraient d'une grande écoute.
Ils sont notre plus grande richesse comme vous le disiez hier en conférence de prese.
Pourquoi choisir le chemin de la police, la restriction, la répression ? Ça nous conduira ou?
Mais vous savez tout ça Monsieur le Maire
En tant que citoyen de Montréal et du Québec, je suis très inquiet en ce moment.
Inquiet par la tournure que les Élus tentent d'utiliser pour éteindre des feux. En utilisant de l'essence!
Judiciarisation, embourbement des tribunaux, violence policière, lois, règlements et restriction des droits.
Croyez-vous vraiment en toute honnêteté, que cela va apporter la paix sociale, le calme et régler quoi que ce soit dans cette société? Le pensez-vous vraiment?
-Je suis vraiment inquiet en ce moment, pas inquiet à cause de la fumée dans le Métro, ça c'est «chiant» comme on dit chez-nous, mais c'est pas dramatique non plus, faut relativiser.
-Je suis vraiment inquiet en ce moment, pas des manifestations étudiantes, pas des sessions qui risquent d'êtres perdues, c'est pas la fin du monde non plus.
-Je suis très gravement inquiet des décisions que prennent nos dirigeants en ce moment, décisions comme celle du Maire de Montréal de faire adopter un règlement municipal qui mettra en péril une autre partie de la liberté démocratique et ce sans discussion.
Toutes ces choses rétrograges vont dans le chemin inverse de la société dont on rêve depuis des centaines d'années.
Cher Monsieur le Maire Tremblay, si jamais vous acceptez encore de parler en personne aux citoyens, même à ceux qui n'ont pas d'émission d'humour à la télévision de Radio-Canada, je suis disponible quand vous le souhaitez pour que nous discutions de tout cela ensemble. J'ai plein d'idées et de pistes de solutions autres à vous offrir. Mais il reste peu de temps.
Et si vous avez été sensible à cette lettre de parole citoyenne, alors repensez à cette décision de passer ce règlement à la sauvette et posez-vous une ou deux questions sur la légitimité d'une telle façon de faire et du bien fondé réel d'une telle modification au règlement P-6.
En vous quittant Monsieur le Maire, je vous répète encore, comme je pourrais aussi le dire à notre Premier Ministre Monsieur Charest, qu'en ces temps troubles, ces temps mouvants, en ces périodes socialement très sensibles, ou des citoyens fort nombreux contestent et remettent en question des décisions, des politiques et des fonctionnements même de notre société, c'est de sagesse, d'écoute, de retenue et d'ouverture d'esprit dont les élus et les policiers doivent faire preuve.
Car quand parle la population, l'heure n'est pas à la fermeture, l'autisme selectif, la démagogie, le profit politique ou la répression.
L'heure n'est surtout pas à blesser nos enfants gravement, à éborgner des citoyens, à presque tuer des manifestants sous prétexte de défendre une vitrine, ou à cause d'un feu d'artifice, d'un masque ou en invoquant le concept de la loi et l'ordre. En invoquant le règlement P-6 !
Quand la population parle, il faut simplement l'écouter.
Et grâce à nos lois démocratiques, la population ne parle pas seulement qu'à tous les quatre ou cinq ans.
La population peut parler tous les jours si ça lui dit.
C'est la santé même de notre civilisation qui en dépend.
La démocratie c'est pas seulement quand le peuple dit comme vous, c'est aussi quand il pense et dit le contraire de ce que vous pensez.
Le concept de la loi et l'ordre à tout prix, ne tient pas devant le principe de démocratie.
Monsieur le Maire, merci de votre écoute,
bien à vous,
Clode Hamelin, compositeur, citoyen de Montréal
11 mai 2012
Lettre à Monsieur le maire Gérald Tremblay
Concernant le projet de modification du RÈGLEMENT P-6
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2 commentaires
Jean Lespérance Répondre
12 mai 2012Que de sagesse dans vos paroles lorsque vous dites: « Aucune cause, aussi légitime soit-elle ne peut justifier des agissements criminels qui mettent en péril la sécurité publique et la paix sociale ». Il est urgent d'adresser ce message à votre police municipale qui ne semble pas avoir compris ce que vous venez de dire parce qu'à plusieurs reprises vos agents se sont comporté de manière criminelle.
Et je ne comprend toujours pas pourquoi tous vos conseillers municipaux n'ont pas condamné à l'unanimité le comportement criminel des policiers de la SQ à Victoriaville. Si vous tolérez des comportements inacceptables ailleurs, la police se croit autorisée d'agir de la même manière ici.
Il ne faut pas regarder dans une seule direction, il faut regarder dans toutes les directions. Le plus grand fauteur de troubles du Québec qui pose des gestes d'intimidation et de violence ose même essayer de faire la leçon aux autres. Les amendes de $500. dollars, la matraque, les injonctions qui sont une forme de violence morale ne peuvent servir la paix sociale.
Pour que votre souhait de paix sociale bien légitime se réalise le plus vite possible, je vous recommande d'exiger sur la place publique rien de moins que la démission du Premier Ministre. C'est la première et plus grande condition essentielle au rétablissement de la paix sociale.
Nul doute Monsieur le Maire qu'une telle déclaration ferait grand bruit et susciterait l'admiration générale du monde entier car ce conflit a même des répercussions mondiales. Même des étudiants taiwannais sur Facebook manifestent de la sympathie et appuient nos valeureux étudiants.
Je vous encourage à faire voter cette recommandation en assemblée municipale avant de l'envoyer au directeur de l'Assemblée nationale et de faire une déclaration publique.
Ainsi vous démontrerez que vous êtes un homme de grande vision, animé d'un désir sincère de paix sociale.
Je vous remercie Monsieur le Maire d'avoir manifesté le désir d'une paix sociale et je vous prie d'agréer l'expression de mes salutations hautement distinguables.
Jean Lespérance, citoyen montréalais.
Archives de Vigile Répondre
12 mai 2012C'est une très belle lettre pour expliquer aux élus
ce que c'est la démocratie.Dans les pays arabes il y a des
jeunes qui se sont sacrifiés pour avoir de la démocratie.
Nous ici,il s'agit de la faire régner et non de l'étouffer
comme dans les pays qui sont dirigés par les dictateurs.