De récessions en régressions

Les véritables vaches sacrées demeurent «intouchées» !

Le gouvernement Charest, ardent défenseur du néolibéralisme

Santé - ticket modérateur et taxe santé

Sur le plan de la santé notamment, le dernier budget marque un tournant historique, un changement de paradigme inédit, une entorse à cet instrument collectif que nous nous sommes donné : le régime public d’assurance maladie du Québec (B. Bachand est fier d’annoncer être le maître d’œuvre d’une révolution culturelle…!!!). Une immense brèche a donc été pratiquée dans le filet protecteur de l’État providence en matière de santé. De l’État-providence nous sommes passés à l’État- gestionnaire.
La surtaxe en santé risque d’entraîner à court terme une surconsommation (payeur – utilisateur), ce qui justifiera le recours au ticket modérateur (le gouvernement fédéral l’autorisera tôt ou tard). Avec cette seconde mesure, les tenants de la droite libérale auront en main les outils requis pour espérer une solution aux coûts exorbitants en soins de santé. Il s'agit de bloquer le plus possible l’accès aux soins!
En fin de compte, le remède qu’ils concoctent depuis longtemps pour relever le défi du financement en santé, c’est de ponctionner en aval, dans un effort pour comprimer les dépenses, privant de la sorte les plus démunis des services auxquels ils ont droit et pour lesquels ils vont contribuer davantage.
Un gouvernement par et pour le peuple se serait plutôt attaqué aux vraies vaches sacrées (à ces «intouchables» à cols blancs), en prélevant là où il se doit, là où s’accumule l’argent provenant des travailleurs : les spéculateurs, les pharmaceutiques, ceux qui recourent aux paradis fiscaux, les gagnants à la loterie, les entreprises (dans l’actuel budget elles contribuent pour un maigre 7%, les banques, et j’en passe.
On se rend évidemment compte que l’équipe Charest, et tous ses fidèles vassaux (les économistes, actuaires et fiscalistes à sa solde, les lucides et autres prétendus «penseurs» issus de ces thinks tanks, et même l’ex ministre Castonguay qui a pourtant instauré la gratuité des soins!!, etc.) sont résolus à battre la mesure du courant ultra néolibéral qui traverse le Québec. La social-démocratie est hélas plus que jamais en péril.
Et je ne suis pas sûr, en écoutant les commentaires de Madame Marois (qui n’a jamais évoqué de s’en prendre aux vraies vaches sacrées…elle aurait espéré une modulation en fonction du revenu des mêmes mesures annoncées!!) qu’une solution se profile à l’horizon. Mais il ne faut ni désespérer, ni lâcher prise. Le grand jour viendra à force d’analyses, de dénonciations et de solidarité. Mais en attendant il faut se serrer les coudes et faire pression pour réparer cette brèche.
Richard Lefrançois


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Christian Montmarquette Répondre

    2 avril 2010

    Très bonne analyse Monsieur Lefrançois.
    Étonnant tout de même que votre faible taux de visite..
    (27 seulement au moment où j'écris ces lignes).
    Il était assez répugnant de voir Raymond Bachand aller «se faire applaudir le budget» devant chambre de commerce.
    La parfaite illustration de ce que je dénonce depuis 10 ans.
    L'État allié des entreprises et non des citoyens.
    Dans cette foutue de pseudo-démocratie les néolibéraux se font les représentants de l'entreprise privée.
    Une véritable trahison politique !
    ____________________
    Christian Montmarquette
    Membre et militant de Québec Solidaire
    Références :
    LES NÉOLIBÉRAUX REPRÉSENTENT LES ENTREPRISES ET NON LES CITOYENS
    Bachand défend son budget devant la Chambre de commerce :
    http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/quebec/201004/01/01-4266611-bachand-defend-son-budget-devant-la-chambre-de-commerce.php
    Finances publiques : «Attaquons-nous aux véritables vaches sacrées»
    http://www.quebecsolidaire.net/actualite-nationale/finances-publiques-%C2%AB-attaquons-nous-aux-veritables-vaches-sacrees-%C2%BB-francoise-david
    .