CHEFFERIE

Les prétendants péquistes sondent leurs appuis

Tous ceux qui se voyaient déjà là

Qui se lancera ? Qui appuiera qui ? Y aura-t-il des alliances ? Aucun des candidats potentiels à la course à la direction du Parti québécois (PQ) n’a osé se mouiller, mercredi matin, alors qu’ils étaient attendus de pied ferme avant leur premier caucus de la rentrée, qui se tenait dans un hôtel à Québec.

À peine avaient-ils franchi le seuil d’entrée qu’ils étaient questionnés sur leurs intentions de présenter ou non leur candidature. Parmi les sept députés les plus en vue, seulement quelques-uns ont admis qu’ils songeaient sérieusement à devenir le prochain chef du PQ.

Dans les corridors, le nom de Pierre Karl Péladeau a résonné à plus d’une reprise. Mais le principal intéressé est demeuré fidèle à ses habitudes en évitant de se prononcer sur la question : est-ce que vous allez vous lancer ou non ? « Je pense que c’est prématuré. Il y a beaucoup de choses qui sont écrites. On ne peut pas empêcher les gens d’écrire et d’avoir des opinions. En ce qui me concerne, c’est certainement prématuré dans les circonstances », a-t-il lancé, avant d’aller rejoindre ses collègues pour discuter de la stratégie du PQ avant la rentrée parlementaire, le 16 septembre prochain.

Le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, a reconnu que M. Péladeau est une « superrecrue au sein de l’équipe », sans pour autant dire s’il est pressenti comme le candidat favori. Mardi, Radio-Canada a révélé que M. Gaudreault et Véronique Hivon pourraient faire front commun pour barrer la route à M. Péladeau. « Il faut qu’on réfléchisse beaucoup sur les raisons pour lesquelles on veut y aller, sur le message qu’on veut livrer. C’est la réflexion que je suis en train de faire », a-t-il indiqué lorsqu’il a été questionné sur cette éventuelle alliance, sans confirmer ni infirmer cette information.

« Moi, ma contribution n’est pas déterminée. Ma réflexion se poursuit. C’est une réflexion qui est très sérieuse, qui n’est pas terminée, et c’est certain que, qu’importe le rôle que je déciderai d’avoir, je veux y contribuer », a pour sa part répondu Mme Hivon, députée de Joliette, qui s’est fait surtout connaître pour avoir défendu le projet des soins en fin de vie.

Contrairement à sa consoeur, la réflexion de l’ex-ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, semble beaucoup plus avancée, selon ses dires. « C’est sûr que si la réflexion est là et qu’elle est avancée, c’est parce qu’il y a un intérêt, un intérêt certain », a-t-elle lâché, ajoutant qu’elle compte se positionner comme celle qui se portera à la défense de la classe moyenne.

Lisée et Drainville

Si elle se lance, Mme Ouellet pourrait fort bien affronter deux autres ténors du parti. Jean-François Lisée et Bernard Drainville sont tous deux sollicités pour prendre les rênes du parti. Lors de la défaite du PQ en avril dernier, ils se tenaient avec Pierre Karl Péladeau aux côtés de Pauline Marois. La présence des trois hommes avait d’ailleurs été fortement remarquée. Des commentateurs politiques n’avaient pas manqué de souligner leur intérêt à lui succéder éventuellement.

Sans pour autant annoncer sa candidature, M. Lisée a concédé qu’elle s’inscrirait bien dans la suite de sa carrière. « Il y a un certain nombre de choses que j’ai faites dans ma vie qui me poussent à dire qu’il y aurait là, disons, un prolongement logique de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant », a-t-il dit, en rappelant qu’il était présent à la campagne référendaire de 1995. Questionné à savoir s’il avait l’impression que M. Péladeau partait avec une longueur d’avance, M. Lisée a rétorqué qu’il était encore « très, très tôt dans la course ». L’ancien ministre des Relations internationales soutient que les candidats qui vont le mieux se démarquer sont ceux « qui vont avoir une lecture de la réalité qui est forte, qui est pragmatique et qui permettra au Parti québécois d’avancer ». Il espère qu’il y aura un véritable débat au sein du parti, tout comme le souhaite son confrère Bernard Drainville.

Le grand défenseur de la Charte des valeurs du PQ martèle depuis quelques semaines qu’il tient à ce que le parti redevienne une « machine à idées » et qu’il sera là pour y participer. « Je pense qu’il est temps de mettre de l’essence dans le réservoir. Moi, c’est ce que je veux faire », a signalé M. Drainville, même s’il affirme que sa décision de prendre part à la course n’est pas encore prise. « Je jauge un peu la réaction actuellement. Je vous dirais que c’est entre autres à partir de la réaction que les gens vont avoir devant les idées que je propose que je vais prendre ma décision pour la chefferie. »

Cloutier aussi

Bien qu’il soit moins connu du grand public, le député du lac Saint-Jean, Alexandre Cloutier, pourrait lui aussi aspirer à devenir le prochain chef du PQ, qui, dit-il, a bien besoin de se remettre en question. « On doit revoir nos façons de faire, on doit critiquer les positions qu’on a prises, on doit déposer de nouvelles idées. Et c’est comme ça qu’on va en arriver à créer un nouveau Parti québécois », a-t-il signalé. À 36 ans, il a l’impression qu’il peut amener un vent de fraîcheur au sein des troupes péquistes.

Aura-t-il assez d’atouts pour prendre les rênes de ce parti qui rêve toujours de souveraineté après 46 ans d’existence et deux référendums perdus ? Le chef intérimaire, Stéphane Bédard, refuse de prendre position en faveur d’un candidat en particulier.

Il croit toutefois que le prochain chef du PQ devra être « charismatique, profondément enraciné au Québec et capable d’inspirer confiance aux Québécois. On est dans une course au leadership pour trouver justement quelqu’un qui va avoir ce charisme pour ramener la confiance, pour livrer un discours qui est fort pour les Québécois, un discours de fierté qui va inspirer confiance aux Québécois», a avancé M. Bédard.

Le PQ fixera les règles de la prochaine course à la direction du parti le 4 octobre prochain, à Sherbrooke.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->