Un mois après la visite de Justin Trudeau à Québec, l’impatience gagne les employés et les fournisseurs du chantier maritime Davie qui attendent toujours le contrat tant attendu pour les brise-glaces de la Garde côtière.
Les négociations entre Ottawa et la Davie, annoncées par le premier ministre le 18 janvier, tardent à se matérialiser. Plus le temps passe, plus la main-d’œuvre qualifiée risque de quitter le navire lévisien. Le même scénario se produit aussi chez les sous-traitants du chantier naval qui n’en peuvent plus d’attendre.
Selon Pierre Drapeau, porte-parole de l’Association des fournisseurs du Chantier Davie, 770 travailleurs œuvrant auprès de 243 fournisseurs ont déjà perdu leur emploi dans 10 régions du Québec, en plus des 800 employés de la Davie mis à pied à la fin de l’année 2017.
« Un mois plus tard, on va aux informations et je suis obligé de communiquer à nos membres qu’il n’y a pas d’avancement. C’est extrêmement dommageable. Ça crée beaucoup de mécontentement en région. On est dépendants du résultat de ces négociations-là pour pouvoir espérer réengager des employés », a-t-il confié.
Pas de commentaires
Joint par Le Journal hier, le porte-parole de Chantier Davie, Frédérik Boisvert, s’est abstenu de commenter les négociations en cours.
Il nous a rappelé cependant que l’entreprise lévisienne travaille fort, depuis 2016, afin de mousser son projet Resolute visant la conversion de quatre brise-glaces pour combler les besoins opérationnels intérimaires de la Garde côtière.
Duclos ne s’avance pas
Questionné lors d’une mêlée de presse à Québec, hier, le ministre fédéral Jean-Yves Duclos s’est abstenu d’avancer un échéancier pour la conclusion des négociations, se contentant de répéter que « ces choses-là doivent se faire le plus rapidement possible ».
M. Duclos a affirmé qu’Ottawa avait « deux objectifs » en tête avec les négociations : le contrat pour les quatre brise-glaces, mais aussi le développement d’une relation « à long terme » profitable pour les deux entités.
La relation entre la Davie et le fédéral a été « égratignée au cours des années », a-t-il observé. « Il faut qu’on reparte sur une meilleure base et c’est ce sur quoi j’insiste ».