(Québec) Pierre Karl Péladeau a annoncé jeudi qu'il place ses actions de Québecor dans un mandat « sans droit de regard », mais ses mandataires ont reçu instruction de ne pas les vendre.
Dans un message placé sur sa page Facebook, le chef du Parti québécois a annoncé avoir confié ses avoirs à la Société Placements St-Jérôme. Cette société est administrée par Claude Béland, ancien président du Mouvement Desjardins, André P. Brosseau, président de Marché des Capitaux Avenue BNB, et James A. Woods, avocat associé principale au Cabinet Woods.
« J'ai eu, tout au long de mes activités professionnelles antérieures, le souci de doter Québecor de la meilleure équipe de direction ainsi que du meilleur conseil d'administration, a écrit M. Péladeau. J'ai l'intime conviction que ces valeurs sauront se maintenir en vertu des principes que j'ai hérités de l'enseignement de mon père Pierre Péladeau, fondateur de Québecor et grand bâtisseur du Québec économique moderne. »
M. Péladeau s'était engagé l'automne dernier à placer ses actions dans une fiducie s'il devenait chef du PQ, et non dans un mandat comme il l'a annoncé jeudi.
Cette solution a été critiquée par ses adversaires politiques car il souhaitait donner instruction à son fiduciaire de ne pas vendre les actions de Québecor qu'il a héritées de son père et qu'il souhaite léguer à ses enfants.
Au cabinet de M. Péladeau, on confirme que ses mandataires ont reçu cette directive.
« Le mandat a été fait conformément aux déclarations antérieures de M. Péladeau », a indiqué son attaché de presse, Bruno-Pierre Cyr.
En juin, le jurisconsulte de l'Assemblée nationale, Claude Bisson, a prévenu que la solution de M. Péladeau contreviendrait au code d'éthique s'il devenait premier ministre.
Le chef péquiste a aussi signé une déclaration sur l'honneur par laquelle il s'engage à ne pas intervenir dans les choix éditoriaux des différents médias dont il est propriétaire. En plus du Journal de Montréal et du Journal de Québec et du quotidien 24 Heures Montréal, Québecor détient la station TVA.
Le geste de M. Péladeau va au-delà des exigences qui sont actuellement prévus par le code d'éthique des élus de l'Assemblée nationale. Celui-ci prévoit que seul les ministres doivent placer leurs avoirs dans une fiducie. La disposition ne s'applique pas aux députés de l'opposition.
Les avoirs du chef péquiste - à la fois aspirant premier ministre et actionnaire de contrôle du plus important empire médiatique au Québec - sont au coeur d'un vif débat à l'Assemblée nationale depuis des mois. Au printemps, le commissaire à l'éthique, Jacques St-Laurent, a appelé les élus à repenser leur code d'éthique face à cette « situation exceptionnelle ».
Mandat sans droit de regardConformément à ma déclaration du 8 octobre 2014, j’ai mis en place aujourd’hui un mandat...
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