Deux groupes québécois lorgnent Transat. Notre Bureau d’enquête a appris que le magnat de l’immobilier Vincent Chiara et l’homme d’affaires Pierre Karl Péladeau sont intéressés, chacun de leur côté, à faire l’acquisition de ce transporteur et voyagiste québécois à vendre.
Vincent Chiara nous a confirmé hier qu’il avait déposé une offre. Il a d’ailleurs eu des discussions la semaine dernière avec le gouvernement Legault. M.Chiara est propriétaire du groupe Mach, qui a racheté la vieille tour de Radio-Canada, à Montréal, avec l’intention d’ériger tout autour un quartier résidentiel.
Il voit d’un bon œil le récent plan d’affaire de Transat, qui, en plus de sa flotte d’une quarantaine d’appareils et de son agence de voyages, lorgne désormais le marché des hôtels.
«Il y a un côté immobilier évidemment qui m’intéresse beaucoup», a-t-il expliqué, en estimant que Transat pourrait «difficilement» scinder ses activités de voyagiste et de transporteur.
«La partie immobilière est ma force, et eux (Transat), leur force, c’est la compagnie aérienne. La valeur de cette compagnie-là, c’est l’équipe. Ils ont une équipe en place, une équipe de gestionnaires... il faut leur donner du crédit pour ça ».
Avec le Fonds FTQ ?
Vincent Chiara n’exclut pas de s’associer au Fonds de solidarité FTQ, qui est « déjà actionnaire important de cette société-là ».
«Je pense que c’est juste qu’ils aient la capacité de continuer à participer », a-t-il opiné.
Via son porte-parole Patrick McQuilken, le Fonds s’est pour sa part déclaré « ouvert à étudier toute proposition qui renforcerait la présence d’un siège social au Québec ».
Mais Chiara n’est pas seul en piste. Pierre Karl Péladeau, propriétaire de Québecor, est également intéressé par Transat.
«J’ai lancé une analyse financière et retenu les services de conseillers financiers », a-t-il déclaré, hier.
«Transat est une belle marque pour les Québécois. Jean-Marc Eustache (l’actuel président) a développé une belle entreprise que les Québécois aiment. J’ai voyagé plusieurs fois sur Transat et j’ai grandement apprécié le service et le dévouement des personnels navigants », a remarqué l’homme d’affaires.
«C’est une entreprise qui devrait demeurer entre les mains de Québécois et garder son siège social au Québec », a-t-il souligné.
Le 25 avril, M. Péladeau a annoncé l’acquisition, à titre personnel, des principaux actifs de Taxelco, l’ancienne société mère de Téo Taxi. Il a l’intention de faire renaître Téo avec une nouvelle flotte de véhicules électriques.
La semaine dernière, Transat avait confirmé être en discussions avec des acheteurs potentiels, mais n’avait pas voulu donner de noms.
–Avec la collaboration d’Hugo Joncas et Jean-François Gibeau