Les jeunes péquistes partagés entre Péladeau, Drainville et Cloutier

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Avantage PKP. Lisée accusé de trahison

Avant même que Pierre Karl Péladeau fasse le saut dans la course à la chefferie, la semaine dernière, déjà des camps se dessinaient à l’aile jeunesse péquiste. Selon Léo Bureau-Blouin, président du Comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ), les représentants régionaux n’en ont que pour trois candidats : Alexandre Cloutier, Bernard Drainville et Pierre Karl Péladeau.

« Je constate que certaines personnes, notamment les 17 présidents régionaux, se sont fait une tête très rapidement. Mais je n’ai pas l’impression que c’est le cas pour tous les membres de l’aile jeunesse », déclare M. Bureau-Blouin, en entrevue avec Le Devoir. Le CNJPQ, qui représente environ 20 000 des 80 000 membres du PQ, regroupe les partisans de 16 à 30 ans, rappelle l’ex-député de Laval-des-Rapides. Ce dernier décrit les « trois candidats favoris » comme « des personnalités fortes », qui seraient des « choix très intéressants » pour le parti à la recherche d’un second souffle.

Vraiment favoris ?

« Les trois candidats dont vous faites mention sont effectivement très populaires au sein de l’aile jeunesse », admet Valérie Gobeil, présidente de l’Association des jeunes péquistes de l’Université de Montréal. Selon la jeune femme, les autres prétendants ne sont pas en reste pour autant. « Il y a des jeunes du CNJPQ qui appuient chacun des candidats, les appuis sont diffus », assure celle qui appuie ouvertement Jean-François Lisée. Mme Gobeil, aussi active au sein du comité exécutif de Lanaudière, note que l’engouement des jeunes autour de Pierre Karl Péladeau est particulièrement fort.

Selon François Alexandre Guay, membre de l’aile jeunesse péquiste, les jeunes sont peu nombreux à appuyer M. Lisée. « Ses récentes déclarations, qui visaient à se distancier de certaines décisions prises par le gouvernement Marois, ont beaucoup refroidi les jeunes militants. C’est perçu comme de la trahison », soutient l’étudiant en droit qui a grossi les rangs du camp « PKP ». Ce dernier précise que les « trois candidats favoris » jouissent d’une attention particulière des membres actifs de l’aile jeunesse, qui ne représentent selon lui que 10 % des jeunes militants. « Il y a des milliers de membres [...] dont on ignorecomplètement la position », ajoute-t-il.

Pas de couronnement

M. Bureau-Blouin, qui a pris les rênes de l’aile jeunesse du PQ en juin, a invité ses membres à se ranger derrière un seul candidat, au tout début de la course à la chefferie. « Je n’ai pas suggéré une candidature en particulier, mais je croyais bon qu’on se rallie derrière un individu, pour l’aider à se démarquer », explique-t-il. Sa proposition a été rejetée du revers de la main par une majorité de jeunes militants, raconte Valérie Gobeil. « Nous ne voulions pas museler nos membres, tout le monde peut faire la promotion de la personne de son choix », avance-t-elle.

Depuis, M. Bureau-Blouin se dit « peu pressé » d’appuyer personnellement un candidat. « Je pense qu’un chef, c’est non seulement la personnalité, mais aussi ce qu’il a à proposer, voilà pourquoi j’attends de mieux connaître leurs propositions », dit-il, mentionnant qu’un premier débat entre les six candidats se tiendra le 28 janvier à l’Université de Montréal.

« Ce n’est que lorsqu’ils auront clairement dévoilé leurs idées que les camps seront définis pour de bon. Les tendances actuelles peuvent complètement changer. » Il insiste pour dire que ni M. Péladeau ni aucun autre candidat ne sera « couronné ». « Contrairement à ce que certains avancent, la course sera très serrée », assure-t-il.

Pourtant, selon le dernier sondage Léger publié dans Le Devoir le 15 novembre, M. Péladeau domine outrageusement la course au leadership. Près de six électeurs péquistes sur dix (59 %) estiment qu’il ferait le meilleur chef, loin devant Alexandre Cloutier (12 %) et Bernard Drainville (8 %).


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