C'était un passage obligé : le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières devait être entériné par l'Assemblée générale des Nations unies, ce qui fut chose faite, mercredi, par 152 voix pour, 5 contre et 12 absentions.
La séance ne s'est toutefois pas déroulée sans accrochages. Les États-Unis en ont profité pour cracher leur fiel sur ce qu'ils voient comme « un effort de promouvoir ''la gouvernance mondiale'' au détriment du droit souverain des États de gérer leurs systèmes des migrations ». Ils se disent surtout préoccupés par le terme « pacte » qui, selon eux, implique une obligation juridique. En d'autres termes, ils perçoivent cet accord comme contraignant, ce que nient l'ONU et les États libéraux qui l'ont appuyée dans la démarche.
« Chez nous [...] les clandestins ne sont pas ''irréguliers''. Ils sont ''illégaux, ils violent la loi et les politiques d'immigration et sont passibles de poursuites et de déportation'' ». Voilà ce qu'avait à déclarer le délégué des États-Unis à l'Assemblée générale concernant les clandestins.
Un autre délégué, celui de la Hongrie, n'a pas été plus tendre à l'endroit de l'ONU et de son pacte. Un pacte qu'il a qualifié de « déséquilibré », lequel risque d'exacerber les flux migratoires dans le monde, comme « lorsque des centaines de milliers de migrants ont ''envahi illégalement'' [la Hongrie], ''provoquant des troubles, vandalisant les biens et s'attaquant même violemment aux forces de police'' ».