Depuis que Mark Carney a remplacé Justin Trudeau à la barre du Parti libéral (PLC), celui-ci s’est transformé à une vitesse fulgurante. Il partage désormais plus de points communs avec le Parti conservateur (PCC) qu’avec les trois autres partis de l’opposition, notamment en matière d’environnement (la ministre libérale Chrystia Freeland, me semble-t-il, n’a pas levé les pattes pour rien, ne reconnaissant plus son parti).
Au grand dam du chef conservateur Pierre Poilievre, qui trouvait si commode d’affronter le faible Trudeau à la Chambre des communes. Il se pourrait même que le PCC soit le seul parti de l’opposition à approuver le budget, qui sera normalement présenté le 4 novembre. Quel paradoxe !
Le seul élément perturbant pour le PCC est le fameux déficit éléphantesque de 100 milliards de dollars anticipé pour l’actuel exercice financier. Il sera très difficile de convaincre les partisans conservateurs, qui abhorrent les déficits, de l’accepter. C’est sur cela que la direction du Bloc québécois doit miser.
Le PCC a la réputation de respecter davantage les compétences provinciales que son adversaire séculaire. Si Yves-François Blanchet et le Bloc réussissent à convaincre Poilievre de donner plus de pouvoirs au Québec en échange d’un soutien ciblé sur un mandat de quatre ans, ils démontreraient encore une fois la grande utilité du parti indépendantiste à Ottawa. Ils ont un mois et demi pour y parvenir.
Si les sept députés néo-démocrates [1] ne se bouchent pas le nez et refusent d’appuyer le budget du PLC, des élections anticipées seraient à portée de main.
Le PCC aurait alors de bonnes chances de remporter une élection générale, compte tenu du déficit attendu, les tarifs douaniers néfastes imposés par le président Trump et toujours en vigueur, et de l’annulation de la taxe sur les services numériques. En outre, Superman Carney a pris du plomb dans les ailes depuis le début.
Bien entendu, le marché ne tient que si le PCC remporte une victoire minoritaire et que le Bloc obtienne la balance du pouvoir, ce qui est probable. Si cela advient, les libéraux n’auront qu’eux seuls à blâmer, car en virant à droite, il se sont retrouvés dans les plates-bandes conservatrices. Il est tout à fait normal que le Québec profite de la situation.
Sylvio Le Blanc
[1] https://www.noscommunes.ca/members/fr/party-standings
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