Les bons choix

Budget Audet 2006

Éditorial - L'exercice budgétaire consiste essentiellement à faire des choix. Dans le budget déposé hier à Québec, le gouvernement Charest a fait les bons choix.
La création du Fonds des générations devant servir à réduire l'énorme dette publique du Québec constitue un choix particulièrement clairvoyant. On reproche souvent aux politiciens de ne penser qu'au court terme; ici, le gouvernement libéral met en place une mécanique dont les effets se feront surtout sentir dans 10, 15 ans. Au point de vue électoral, le gouvernement n'y gagnera pas grand-chose; mais pour la préservation des programmes sociaux dans un Québec vieillissant, cette décision est absolument cruciale.
La simple mise au monde du Fonds a une forte valeur symbolique, soulignant l'urgence de s'attaquer à ce problème dès aujourd'hui. Au-delà du symbole, l'équipe du ministre des Finances, Michel Audet, a trouvé des manières astucieuses de financer ce fonds: redevances hydrauliques désormais imposées à Hydro-Québec (pas d'impact sur les tarifs dans l'immédiat), redevances sur le captage de l'eau. Sans même tenir compte de ces dernières, le Fonds pourrait accumuler quelque 30 milliards d'ici 20 ans, une somme réservée au remboursement de la dette, sans que le fardeau fiscal des contribuables ou la marge de manoeuvre du gouvernement à court terme soient affectés.
Les partis de l'opposition n'ont pas manqué de souligner que la dette continuera d'augmenter pendant encore plusieurs années, au rythme des investissements de l'État. Mais qu'auraient-ils dit si Québec avait comprimé les dépenses en santé et en éducation ou haussé les tarifs d'électricité afin d'entreprendre dès maintenant la remboursement de la dette? N'en déplaise à Mario Dumont, la démarche choisie n'est pas digne du " père Bougon "; au contraire, elle est transparente et sage. Car c'était sans doute la seule qui soit à la fois financièrement responsable et politiquement réalisable.
Tout budget comporte une part de saupoudrage, une multitude de mesures modestes destinées à plaire à tout le monde et à son père. Ce budget-ci n'échappe pas tout-à-fait à la tentation. Mais pour l'essentiel, le gouvernement a su concentrer ses ressources sur quelques domaines prioritaires- santé, éducation, infrastructures. Les dépenses de santé continueront d'augmenter rapidement (plus de 6 %), celles de l'éducation connaissent leur plus forte hausse depuis cinq ans (5,4 %). On peut toujours dire, comme l'a fait le PQ, que ce n'est pas suffisant, mais compte tenu des montants en jeu- près de deux milliards pour les deux ministères- le reproche n'est pas très convaincant.
Les autres ministères devront se serrer la ceinture de façon à ce que l'ensemble des dépenses de programmes du gouvernement n'augmentent pas plus vite que l'économie. Bon an mal an, sans diminuer la qualité des services, le gouvernement Charest soumet l'État à une nécessaire cure d'amaigrissement: en 2006-2007, le gouvernement comptera à son emploi 3700 personnes de moins que trois ans plus tôt.
Pour ce qui est des baisses d'impôt, le dernier budget Audet arrive évidemment loin de l'irresponsable promesse faite par les libéraux en campagne électorale (un milliard par année). Néanmoins, le fardeau fiscal des contribuables diminuera légèrement à la faveur de quelques mesures, notamment du modeste mais écologique allégement fiscal pour les titres de transport en commun.
En somme, et c'est tout à son mérite, le ministre Audet a fait beaucoup avec peu de moyens.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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