Sophie Barlagne et sa fille aîné, Lara. La famille Barlagne est menacée d’expulsion du Canada à cause du «fardeau excessif» engendré par le handicap de la petite Rachel, 10 ans, souffrant de paralysie cérébrale.
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
Caroline Montpetit - Leur sort est entre les mains du ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, qui, précisément, a jusqu'à présent refusé de se prononcer sur la question.
La famille Barlagne, qui est menacée d'expulsion du Canada à cause du «fardeau excessif» engendré par le handicap de leur fille Rachel, a en effet déposé hier une demande humanitaire qui suspend l'application de l'article 38,1 de la Loi sur l'immigration «à tout enfant handicapé d'immigrants économiques». Elle demande aussi que tous les partis politiques prennent position auprès d'elle dans ce dossier.
Après avoir courtisé la famille Barlagne, par l'entremise de son ambassade à Paris, pour qu'elle vienne s'établir au Canada, le gouvernement fédéral lui a signifié, en septembre 2008, qu'il ne pouvait pas lui accorder son statut de résident parce que l'une des filles Barlagne, Rachel, 10 ans, souffre de paralysie cérébrale et qu'elle représente du coup un «fardeau excessif» pour sa société d'accueil.
Hier, en conférence de presse, Sophie Barlagne, la maman de Rachel, avait des sanglots dans la voix alors qu'elle tenait à affirmer devant les médias que sa fille n'était pas un fardeau. David Barlagne regrette, pour sa part, d'avoir aveuglément fait confiance aux autorités canadiennes, à qui il aurait d'ailleurs parlé de la condition de sa fille avant de décider de s'établir ici. Le moins qu'on puisse dire est que sa perception de l'idéal canadien en a pris pour son rhume. Pour sa part, l'avocat des Barlagne, Stéphane Minson, a dit que le «fardeau excessif», déterminé par les autorités canadiennes, ne représentait en fait qu'environ 5200 $, soit les frais de sa fréquentation à l'école spécialisée Victor-Doré. Elle ne nécessite pas de soins médicaux.
De son côté, l'humoriste Dave Richer, lui-même handicapé, est venu témoigner de son soutien à cette cause en conférence de presse, en insistant sur l'avenir possible de la petite Rachel, qui deviendra peut-être un jour enseignante, ou députée...
Sophie Barlagne a également raconté son désarroi de voir que sa fille aînée, Lara, qui a douze ans, n'est considérée par les autorités que comme la soeur d'une handicapée, puisqu'elle aussi doit être expulsée avec sa famille.
Rappelons d'ailleurs que les Barlagne sont aussi sous le coup d'une interdiction de territoire, ce qui veut dire qu'ils pourraient ne pas pouvoir venir au Canada en tant que touristes. Or la soeur de Sophie Barlagne, Florence, est elle aussi établie à Montréal avec sa famille.
Rachel Barlagne est traitée plus durement qu'un criminel ayant purgé sa peine, fait valoir l'avocat Stéphane Minson.
C'est au député du Nouveau Parti démocratique à Outremont, Thomas Mulcair, que la jeune Lara a remis la demande humanitaire présentée par sa famille. Déjà, l'an dernier, le NPD avait demandé un amendement à l'article 38 de la Loi sur l'immigration pour que ne soient pas discriminées les personnes handicapées. Le NPD rappelait déjà, à cette époque, que le Canada ne respectait pas les principes de la convention internationale des Nations unies qu'il a pourtant signée.
Une famille menacée d'expulsion
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