Les "amitiés patronales" de Sarkozy en justice

Géopolitique — médiamensonges des élites


La Cour d'appel de Paris a tranché le 18 novembre sur une plainte en diffamation contre Libération et l'homme d'affaires Jean-Marie Kuhn concernant les "avantages" dont aurait bénéficié le milliardaire Albert Frère, proche du chef de l'Etat.
LE 18 novembre, la chambre 2-7 de la Cour d'appel de Paris a infirmé le jugement du TGI de Paris du 13 janvier 2009 qui condamnait en diffamation Laurent Joffrin, directeur de la publication de Libération, et l'homme d'affaires Jean-Marie Kuhn pour la publication d'un article sur "les troublantes amitiés patronales de Sarkozy". Les sociétés Financière Quick et Quick Restaurants, qui s'étaient portées parties civiles, ont été déboutées de l'ensemble de leurs demandes. Lors des débats, la SARL Libération, qui avait été considérée comme "civilement responsable" en première instance, a déposé des conclusions de désistement d'appel.
L'article de Libération, publié le 14 mars 2008 et signé par Nicolas Cori, expliquait que "le baron et milliardaire belge Albert Frère-un proche de Sarkozy, présent par exemple à la fameuse soirée du Fouquet's, après la victoire présidentielle- a été avantagé par les pouvoirs publics français au cours de plusieurs opérations financières récentes". L'article se référait particulièrement à "la vente en 2006 à la Caisse des dépôts de la chaîne de hamburgers Quick, alors propriété de GIB, à un prix démesuré. La transaction s'était alors faite pour un montant de 850 millions d'euros. Soit deux fois le chiffre d'affaires officiel de Quick. Celui-ci, en plus, aurait été artificiellement gonflé selon Kuhn, qui a refait les calculs. La CNP, l'un des holdings d'Albert Frère, avait retiré de l'opération une plus-value de 150 millions d'euros. Somme qui lui aurait permis ensuite de se renforcer dans le capital du groupe Suez. Et d'être en position de peser sur le destin du groupe alors qu'il s'apprêtait à fusionner avec Gaz de France".
Une plainte concernant cette affaire a été déposée par Jean-Marie Kuhn le 24 décembre 2007 et classée sans suite le 15 janvier 2008. Kuhn a ensuite porté le dossier devant la justice belge, en déposant une plainte le 24 juillet 2009. Une information judiciaire a été ouverte à Charleroi et confiée au juge France Baeckeland.
Présent notamment au capital de Lafarge (21,1%), Total (4%), Pernod-Ricard (8,9%), GDF Suez (5,2%) et Suez Environnement (7,1%), Albert Frère est un des plus gros actionnaires privés du CAC 40.
par la rédaction de Challenges, vendredi 20 novembre 2009.


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