À l’été 2015, j’avais publié une chronique de politique-fiction intitulée « Coderre 2030 ».
J’expliquais comment le maire de Montréal allait dominer la scène municipale, avant de remplacer Philippe Couillard à Québec puis de retourner à Ottawa pour devenir premier ministre du Canada, son grand rêve. Dans mon scénario, il affrontait Jean Charest, à nouveau chef du Parti conservateur.
J’avais écrit cette chronique-là pour rigoler, mais ça montre bien à quel point il ne faut jurer de rien, en politique.
Observateurs chevronnés
Même en septembre, affirmer devant un groupe d’observateurs chevronnés de la politique que Coderre ne l’aurait pas facile pour sa réélection, ça pouvait encore vous valoir quolibets et œillades moqueuses. Maintenant, c’est fait, les sceptiques ont été confondus et Valérie Plante est mairesse de Montréal.
Ça montre une chose. En politique, ce qui tenait lieu de grand livre ne tient plus. Les règles ont changé et souvent pour le mieux.
La politique traditionnelle nous enseignait déjà que se faire réélire sur un bilan, ça n’arrive jamais. La politique actuelle nous rappelle de son côté que personne ne peut prendre les électeurs pour acquis, que leur loyauté n’est jamais assurée.
Volonté et espoir
Ce que les élections municipales de 2017 démontrent, un peu partout au Québec, c’est que la politique n’est pas une partition écrite à l’avance où toutes les notes tombent en place comme prévu. Il ne suffit pas de bien se positionner dans l’orchestre pour triompher.
On savait qu’un événement en apparence banal pouvait modifier toute la séquence à venir. Maintenant, on se souvient qu’avec de la volonté et en insufflant un peu d’espoir, on peut changer le cours des choses.
C’est ce que les appuis de fin de campagne de Denis Coderre n’auront pas compris. C’est une leçon de politique riche et inspirante pour tous les observateurs et pour tous les stratèges.