Hier à l’Assemblée nationale, nous avons assisté à un moment historique. Par la voix du président Jacques Chagnon et avec force applaudissements, les parlementaires ont affirmé dans une rare unanimité leur volonté de défendre leurs privilèges.
Ce que réclament les députés, ce n’est pas l’impunité. C’est simplement l’assurance qu’un élu ne se sente jamais limité dans son travail par la crainte d’être arrêté.
La barre est haute
La barre a été placée très haut pour l’UPAC, pour la suite des choses. Le doute qui plane sur Guy Ouellette est grave, les accusations qu’il porte le sont aussi. Jacques Chagnon a résumé ce qui est exigé par une formule lapidaire : « Qu’on l’accuse ou qu’on s’excuse. »
En conférence de presse, l’escouade s’est montrée très satisfaite d’elle-même. Arrogant, faisant un peu d’humour de police, l’inspecteur André Boulanger a d’abord nié avoir monté un coup contre Ouellette, expliquant qu’il s’agissait plutôt d’un « appât », une technique approuvée en cour.
On admet avoir leurré un parlementaire comme on l’aurait fait avec un vendeur de drogue. En outre, on a également reconnu que les communiqués de l’UPAC contiennent des informations incomplètes à des fins stratégiques. C’est la porte-parole de l’organisation qui doit être contente de savoir qu’elle n’aura plus de crédibilité.
L’inspecteur Boulanger entend aussi contester les privilèges évoqués par M. Chagnon devant les tribunaux.
Dossier béton
En attendant le dépôt d’accusations, l’UPAC a quand même réussi à détruire la carrière politique de Guy Ouellette, qui ne pourra vraisemblablement pas être candidat libéral aux prochaines élections.
C’est donc sur les épaules des policiers que toute la pression se trouve. L’UPAC se doit de remettre un dossier béton au DPCP et obtenir une condamnation de Ouellette pour quoi que ce soit qu’elle lui a reproché.
À défaut, sa crédibilité sera anéantie et elle n’aura qu’elle à blâmer.