Ainsi, l’UPAC a finalement procédé à l’arrestation d’un membre de l’Assemblée nationale. Il s’agit de Guy Ouellet, député de Chomedey.
Le souci, c’est qu’elle ne l’a pas fait concernant un des crimes de corruption qu’elle a la charge de débusquer, mais bien pour trouver d’où venaient les fuites dont elle a fait l’objet.
Un autre souci, c’est qu’aucune accusation n’a été portée. Elle a utilisé un stratagème pour interpeller un membre de l’Assemblée nationale sans l’en faire sortir les menottes au point, mais sans non plus dire ce qu’elle a à lui reprocher.
Bref, on est en droit de se demander ce qui intéresse réellement l’UPAC et son commissaire, Robert Lafrenière, dans la vie.
Le bandit
Comparaissant devant la Commission des institutions, dont les travaux sont incidemment présidés par Ouellette, Robert Lafrenière promettait de mettre la main au collet du « bandit » qui avait fait couler des documents dans les médias. C’était en mai dernier.
Remarquez bien que le terme choisi n’était pas destiné à des fraudeurs présumés, mais bien à un donneur d’alerte potentiel dans le cadre d’une enquête qui piétine depuis plus de trois ans. M. Lafrenière semble avoir l’insulte sélective.
Comme c’est souvent le cas depuis quelques années, on a l’impression que certains policiers sont plus pressés de régler leurs comptes que d’attraper des coquins.
Des résultats
Certes, dans le cadre de l’enquête Mâchurer, dont il semble être question ici, les limiers ont fait face aux obstacles juridiques dressés devant eux par une de leurs personnes d’intérêt. On le comprend.
En faisant arrêter Guy Ouellet, le commissaire Lafrenière vient toutefois ajouter une tonne de pression sur les épaules de son équipe. Tant qu’on ne nous aura pas dit si Mâchurer se sera montrée concluante ou pas, on se demandera si l’UPAC préfère faire de la politique que d’enquêter sur les politiciens.